AMERIQUE du SUD...Terre inconnue ! (partie 1)

Rapa Nui...à l'ombre des moaïs

L’île de Pâques …

L'ombre des Moaïs plane sur l'île...

L'île de Pâques rejoint les étapes mythiques de notre aventure... 

Pendant une semaine, nous allons nous glisser dans le mystère de cette île sous le regard vide des Moaïs ... vide...? Pas vraiment...!

Il parait que cette île est envoutante...

D'aucuns sont venus ici sans jamais pouvoir en repartir…

L’accueil avec un collier de fleurs nous rappelle tout de suite que nous sommes toujours en Polynésie…bien qu’au Chili…

 

Perdue dans l’océan Pacifique… Tahiti à 4000 km, le continent est pratiquement aussi loin ! L’île la plus proche d’ici (Pitcairn celle du Bounty)…est à 2000 km… Pourtant, les maoris dans leur vaste exploration du Pacifique depuis l’Indonésie sont venus y développer leur culture…officiellement le point le plus éloigné de leur point de départ…

 

Nous rejoignons notre « cabana »… un bungalow proche de l’aéroport et du centre de Hanga Roa, « la » ville de l’île. Il y un peu de cafouillage à l’accueil à l’aéroport car une autre famille de 5 arrive de Tahiti en même temps que nous et se rend au même endroit que nous. Il y a un méli mélo chez nos hôtes…

Nous nous retrouvons emmenés et eux sans accueil devront prendre le taxi… Houps ! Désolés !

 

Ce sera l’occasion de faire connaissance… ce sera un mal pour un bien car au final, nous faisons connaissance avec une famille très sympa et cela donnera lieu à des échanges sur la vie Polynésienne très intéressants… L’Amérique du sud a ouvert ses premières pages, mais la Polynésie ne veut toujours pas fermer les siennes !

 

Notre première découverte de l’île se fera à pieds. La ville est à un quart d’heure. C’est un village plutôt. Nous trouvons sa rue principale avec beaucoup de boutiques, de mini markets, souvenirs, restaurants, tatoo ( !)… il y a de tout… L’île est devenue touristique…

Nous croisons de temps en temps un cavalier sur la route, mais la voiture est de loin la plus utilisée. Beaucoup de boutiques sont fermées… Il est trois heures, c’est l’heure de la sieste.

Nous trouvons tout de même un restaurant familial pour une première découverte de la cuisine locale. Nous irons ensuite jusqu’au port, à la recherche de distributeurs bancaires…

 

L’office du tourisme est assez peu intéressant. Heureusement, grâce à nos amis les Lebon qui nous ont précédés, nous savons qu’il existe ici un livre en français qui présente tous les sites de l’île…Ce livre est une vrai mine d’infos sur l’histoire de Rapa Nui et présentent tous les sites de façon très pratique. Nous ne choisirons pas la solution visite guidée comme cela se fait beaucoup ici, mais nous visiterons par nos propres moyens… Et pour l’histoire, nous nous appuierons sur ce livre.

Nous prenons donc un véhicule de location pour être tranquilles….

 

Plage d'Anakena
Plage d'Anakena

Rencontre avec les moaïs …

 

L’heure est venue de partir à la rencontre des statues légendaires de l’île de Pâques.

Les premiers habitants de l’île de Pâques seraient arrivés vers 500 ap. JC depuis les îles Marquises… un roi vaincu parti à la recherche de nouvelles terres. Les premières statues dateraient des premiers temps de leur vie sur l’île. Une île luxuriante couverte de forets. Une île parfaitement adaptée à cette nouvelle colonie.

La statue perpétue l’esprit d’une personne importante de la tribu après sa mort. Elle était montée sur une plateforme, tournée vers le village sur lequel elle portait son regard et ainsi continuait à protéger la tribu. Ainsi, chaque tribu sur l’île comptait des statues dont le nombre grandissait avec l’importance de la tribu. Au fil des années, les anciennes étaient supplantées par de nouvelles. Les statues se faisaient de plus en plus hautes. Au fil des siècles, de la petite statue de 1 ou 2 m, les tailleurs sont arrivés à des hauteurs approchant les 10m, voir 20m pour la plus haute mais qui ne fut jamais érigée.

Le premier site que nous découvrons est au bord d’une des rares plages de l’île : la plage d’Anakena. Il s’agit de l’ahu de Nau Nau (ahu signifie plateforme).

Nous les découvrons alignés dos à la mer, le regard désormais vide. Certains portent leur pukao (leur chapeau). De couleur rouge, ils ne sont pas faits dans les mêmes carrières que les moaïs. Ils proviennent de la carrière de Puna Pau derrière Hanga Roa, à l’autre bout de l’île… ! Ils pourraient représenter les cheveux accrochés en chignon sur la tête du moai. Longtemps ensevelis dans le sable, ils ont été particulièrement bien conservés. Derrière certaines statues, des gravures sont encore visibles. Impassibles, ils dominent de leurs imposantes statues rehaussées par la plateforme haute sur lesquels ils sont posés.

C’est impressionnant de se retrouver au pied des ces statues géantes, témoignage d’une civilisation disparue et dont l’histoire demeure un grand mystère. Il ne reste rien des premiers habitants de Rapanui. La seul trace écrite arrivée jusqu’à nous est une tablette en bois (rongo rongo) dont plus personne ne connait le sens des signes qui y sont représentés…

Les premières rencontrent avec les colons européens auraient porté un coup important à cette civilisation. Non que la présence des colons n’ait été dévastatrice, mais elle aurait été une source de conflits entre les tribus dans les années qui suivirent. La représentation des colons, leurs bateaux, leurs armes, leurs outils (ici il n’y a pas de fer) aurait marqué les esprits des habitants et poussé certaines tribus vers la révolte. Un fait est que les premiers passages rapportent la présence de statues quand, par la suite, ce sont des statues couchées qui seront observées, résultat de conflits entre tribus. Ainsi lors d’une bataille, renverser les moaïs signifiaient faire perdre la protection des statues à la tribu attaquée. C’est pour cette raison que les moaïs couchés l’étaient systématiquement face contre terre… le regard masqué…

Vers 1860, plus aucune statue n’était debout. La civilisation disparaissait sans avoir laissée d’autres informations sur les siècles passés ici…

Nous verrons partout sur l’île des statues, parfois en nombre ou parfois isolées. Elles ont toutes été redressées ou restaurées à un moment ou un autre. En plus ou moins bon état, ou avec des tailles variables. Elles sont toujours impressionnantes. Par leur taille ou par le mystère de leur histoire.

Certains sites sont particulièrement beaux.

-       Anakena :  sur le bord de la plage paradisiaque où leur premier roi arriva.

-       Tongariki : le plus proche de la carrière d’extraction, dans une baie qui marque l’extrémité de la cote Est, entre falaise et volcan. La grandeur du site est impressionnante. Nous retrouvons les maraes polynésiens, ces vastes parvis de pierres qui servaient au rassemblement des tribus pour de grands événements.

-       Akivi : sur la cote Ouest, sur un flanc de colline. Ici c’est le seul endroit où les statues font face à la mer, au loin.

Et bien sûr, à Hanga roa, le site de Tahai avec 3 plateformes différentes. Les moaïs alignés dos à la mer sur leur socle qui dominent l’immense parvis où des ruines de soubassement de maisons bateaux (hare paenga) et de maisons en pierre sont encore visibles. Un moaï a retrouvé ses yeux. C’est le seul qui ait été ainsi restauré. De son regard qui semble partir au dessus de nous, sur fond de mer bleu, couvert de son pukao, il nous domine comme il le faisait pour ces tribus  anciennes en leur offrant la protection de son mana (esprit).

Nous nous plierons au spectacle du coucher de soleil derrière ces moaïs. Etirant leurs ombres sur le parvis d’herbe, jusqu’à ce que le soleil disparaisse sous l’océan et explose d’un rouge superbe…quel spectacle !

Voir des statues face contre terre, parfois en grand nombres comme à l’Ahu Akahanga  est aussi marquant. Leurs tailles massives demeurent impressionnantes et les sites dévastés sont des témoignages marquants de cette île mystérieuse… même si elle en marque davantage la fin… 

Site de Tongariki
Site de Tongariki
devant les moais d'Akivi
devant les moais d'Akivi
Moais de Tahai au couchant
Moais de Tahai au couchant
devant le volcan Rano Kau
devant le volcan Rano Kau

Orongo… l’homme oiseau de Rapanui

 

L’île est une île purement volcanique. Elle marque le sommet d’une chaine volcanique sous le Pacifique.

Sa forme de triangle isocèle est soulignée par un volcan à chaque sommet de celui-ci.

Ce matin, nous partons vers le village Orongo, sur le cratère Rano Kau à l’Ouest de l’île. Il se trouve juste en face de notre location, de l’autre coté de l’aéroport… Il ressemble à une colline plus qu’un volcan… En fait, il se cache bien… Nous montons vers son sommet en profitant de la vue offerte sur Hanga roa et le reste de l’île. Au loin, nous distinguons la mer sur la cote Est. Les multiples cônes recouverts de verdure donneraient presque des airs d’Auvergne … mais pas de forêt, ou vraiment très peu. La course au gigantisme des moais, et les guerres entre tribus auraient conduit à une quasi déforestation de l’île..

Nous reprenons notre route pour arriver au bord du cratère. Une vue splendide se découvre sous nos yeux. La forme parfaite du cratère avec pour seul affaissement la partie coté océan qui nous ouvre l’horizon vers le bleu de la mer… Au cœur du cratère, nous découvrons une myriade de petits étangs aux reflets bleutés par le ciel et bordés d’une variété de joncs (les totoras). C’est un paysage magnifique !

Nous imaginons bien le labeur des habitants quand ils devaient monter ici depuis la ville pour ensuite redescendre dans le cratère à la recherche d’eau potable…Il y a, parait-il, des anciens qui s’en souviennent encore !

village Orongo
village Orongo

Le village Orongo est un village utilisé uniquement lors des fêtes de « l’homme oiseau » (Tangata Manu). Il devenait le lieu de rassemblement de toutes les tribus de l’île qui concouraient. Il est situé sur le flanc du cratère coté mer, face à trois motus un peu plus au large (Motu Nui, Motu Iti et Motu Kao Kao).

C’est un village fait de pierres, seules constructions pouvant résister aux vents qui peuvent se déchainer ici…Les habitations épousent la pente et se recouvrent d’herbes. Elles offrent toutes une vue sur le motu qui faisait l’objet de l’épreuve de l’homme oiseau qui marquait la fin d’un mois de festivité. Chaque année, le motu devient un refuge pour la nidification de sternes.

Lors d’une course, chaque champion de tribu partait vers le motu à la recherche du premier œuf. Il offrait alors prestige et influence à son chef et sa tribu pendant une année. Cette tradition de l’homme oiseau est postérieure à l’ère des moaïs. Elle a pris fin avec l’arrivée de la religion catholique apportée par un missionnaire Eugène Eyraud. Il a eu néanmoins le bon sens d’en prendre note de façon très détaillé.

Carrière de Rano Raraku
Carrière de Rano Raraku

Nous irons ensuite visiter l’autre volcan le Rano Raraku, à l’Est celui qui s’offrait au regard des 15 moais de Tongariki.

Il s’agit de la carrière à moaïs. C’est dans la roche du volcan que les statues étaient sculptées. Visage et ventre vers le ciel, elles étaient ensuite arrachées à la terre et relevées dans des fosses pour permettre la sculpture du dos. Les orbites des yeux n’étaient sculptées qu’une fois la statue érigée sur la plateforme. Les moaïs de la carrière ont un regard encore plus vide…et pourtant, de les voir ainsi sortir de terre, avec seulement leur tête et une faible partie du buste qui se dégage, les rend très impressionnants.

Massifs, ils semblent se tourner dans tous les sens. Certains n’ont pas été sortis de terre et sont encore allongés dans la carrière, le dos ancré à jamais dans le volcan d’où ils ne bougeront jamais plus … Le plus grand jamais sculpté aurait mesuré plus de 20m. Il est allongé contre le flanc du volcan, impassible, énorme…Nous mesurons la folle course au gigantisme que les tribus se livraient… en pure perte… mais le spectacle de la carrière est fascinant…et tellement symbolique...

Deux volcans, pour deux périodes bien différentes de l’histoire mystérieuse de Rapanui…

Le moaï sous la mer… rencontre avec un géant

 

Matinée plongée aujourd’hui, il fait encore nuit quand nous nous levons. Ici, l’heure n’est pas calée sur le soleil mais artificiellement rapprochée de celle du continent (business oblige)…Le soleil aura tout de même le temps de se lever avant la plongée !

Noémie reste avec Marion. L’aire de jeux en bord de la mer derrière le petit port lui fait de l’œil. Et puis, il y a les tortues de mer qui aiment rester au bord du rivage et dégustent les quelques algues qui poussent sur les rochers. Nous en avons déjà aperçu en nous promenant. Certaines sont vraiment énormes… mais pour cela, il faut passer l’épreuve de l’eau… fraiche…24°C ? Oui, mais nous avons peut être commencé à nous Polynéïser … J !

Nous plongerons en combi intégrale … et Noémie n’arrivera pas à s’y mettre entièrement !

Nous nous équipons tous les trois et partons avec notre palanquée…Ca nous change de nos plongées en famille…Bastien découvre ce nouveau type de plongée.

Pourquoi plonger ici après avoir fait la Polynésie ? Simplement parce qu’ici, les eaux sont d’une clarté légendaire. La visibilité est exceptionnelle, fréquemment de 40 m et même jusqu’à 60 m ! Lorsque nous avons réservé la plongée auprès de Michel Garcia au club Orca, ce dernier nous a mis l’eau à la bouche…

Le brief de la plongée est fait par Henri Garcia, c’est avec lui que nous plongeons, un homme assez hors du commun ! Un aventurier des temps modernes…Nous prendrons le temps de l’écouter après la plongée…

Pour l’heure, au programme, découverte du moaï immergé (un faux qui provient du film produit par Kevin Costner « Rapanui »… un flop !), ancres de galions et vastes coraux…

Dès la tête sous l’eau, la clarté est étonante. La visibilité horizontale est géniale. Tellement bonne qu’il en est encore plus difficile d’apprécier les distances…peut-être bien 50m… Imaginez- vous plonger dans une piscine olympique et voir d’un bout à l’autre… Magique. A cette visibilité s’ajoute un beau bleu outre mer …

Les fonds sont très jolis. Les coraux sont particulièrement gros, moins colorés qu’en Polynésie mais très esthétiques… Les poissons sont beaucoup plus variés et colorés que ce que l’on pouvait imaginer. Des carangues nous approchent. Henri leur offre un oursin énorme à manger… Nous retrouvons de belles couleurs sur les poissons, presque les mêmes que le poisson perroquet…Nous voyons aussi beaucoup de murènes nichées dans des trous au cœur des coraux…

L’approche du moaï est surprenante. Etrange de croiser une telle sculpture ici. Le film date de 1995, les coraux ont commencé à coloniser la réplique de la statue…Elle est légèrement inclinée sur l’arrière…elle semble moins grosse que ces congénères terrestres, et celle-ci, pas de souci pour la toucher !

Les ancres de galions que nous découvrons sont elles aussi recouvertes de coraux, mais elles restent parfaitement identifiable… ce sont des vestiges de galions espagnols échoués il y plusieurs siècles…

Nous profitons ainsi d’une belle plongée pendant 37 minutes dans les 22m de fond qu’offre ce site. Au retour, Céline et Bastien apercevront au palier, une tortue de mer qui se promène entre 2 eaux …Nous remontons tous les trois enchantés de cette plongée pascuane… une nouvelle expérience de plongée pour une partie des 5ailleurs !

avec Henri Garcia
avec Henri Garcia

De retour sur terre, nous prenons le temps de faire connaissance avec Henri…Il nous livre d’abord des souvenirs de ces premières plongées avec la Calypso et le commandant Cousteau… puis ses explorations pour Ushuaia Nature et « Nicolas » comme il dit…

Parti d’Antibes où il a dressé un orque ( !), puis au travers des mers du monde pour arriver en 1976 sur l’île de Pâques où il s’est installé, il est une mine de récits de plongées extraordinaires… sous la glace dans un lac de volcan chilien à 6000 m d’altitude, sa découverte du dragon de Patagonie : un insecte vivant dans les eaux glacées des lacs bleus des glaciers de Patagonie…

Nous repartons avec quelques DVD de ses expéditions pour concrétiser ses récits…Nous avons rencontré un géant de la plongée, un homme hors du commun et passionné … Son compliment porté à Marion sur sa façon de prendre des photos la touchera, venant d’un professionnel de l’image comme lui…

Une belle rencontre inattendue sur ce petit bout d’île perdue du Pacifique…elle fera date et restera dans les esprits de chacun…

Ile de Pâques…       je t’ai dans la peau !

 

Voilà tout juste un mois, jour pour jour, que Marion s’est jetée dans le vide depuis la tour d’Auckland, et aujourd’hui, un autre grand jour de notre voyage se prépare…

Cette fois, il concerne Marion mais aussi Thierry…Tous les deux ont décidé de garder un souvenir éternel de notre belle aventure, à un moment capital de notre vie, ils vont se faire tatouer ! Le tatouage est « presque » obligatoire sur l’ile de Pâques, c’est un peu la carte de visite des pascuans. On trouve à Hanga Roa un grand nombre de tatoueurs. Mais comme partout, il faut faire le tri dans les offres.

Le premier essai fut non concluant chez un tatoueur « usine » : pas de prise de rendez-vous, on fait la queue comme au supermarché (7 personnes attendent devant nous !!) et on n’obtient aucun renseignement, ni prix. Echec. On sent la déception pointer…Après quelques recherches, nous trouvons une petite cabane où nous rencontrons Soane, un natif de Wallis et Futuna parlant français (chouette), qui après avoir établi sa réputation en France (il a tatoué plusieurs vedettes du stade toulousain) est venu se marier et s’installer sur l’Ile de Pâques. Très sympa et avenant, il ne travaille que sur rendez-vous et créée le dessin de base du tatouage avant de le passer à l’encre. Thierry et Marion « accrochent » bien avec lui et prennent rendez vous pour leurs tatouages 2 jours après.

Une fois la décision prise de se faire tatouer, le plus dur n’est pas l’attente du rendez-vous (mise à part quelques doutes de Marion sur son geste)…Le plus difficile est la conception du tatouage, il faut venir avec un modèle, une idée de motif ou une envie ; il faut savoir aussi à quel endroit le faire et quelle sera la taille finale du modèle. Soane aide beaucoup Marion et Thierry dans leur choix en proposant différentes versions au crayon. Pour Thierry, ce sera l’épaule et pour Marion, le dessous de l’avant bras (aïe, aïe ça fait plus mal…).

Soane leur explique les symboles polynésiens qu’il utilisera sur leur tatouage. On y retrouve les vagues, la raie manta pour les voyages, les dents de requin pour la combativité, le tiki pour porter chance, les semi-dieux pour la protection…

Après ¾ d’heure d’esquisse puis le même temps de tatouage pour Thierry et une demi-heure pour Marion, le résultat est très concluant. Soane est vraiment doué dans son art et les dessins sont magnifiques !! Cela valait le coup de serrer les dents !

Un souvenir mémorable et impérissable à la hauteur de l’événement qu’il symbolise…

Une île de souvenirs et de mystères…

Soirée avec le famille Gerbaud
Soirée avec le famille Gerbaud

 

Notre séjour sur l’île de Pâques prend fin…

Cette île restera un beau souvenir de notre aventure.

Son nom résonnait depuis le début dans nos têtes, comme un passage par un lieu mythique comme les temples d’Angkor, Uluru ou le Machu Pichu … Et cela a été le cas…

Nous avons ressenti la force de ce lieu étrange, magique…envoutant. Le mystère de son histoire, la force de ses fondateurs, mais aussi la tranquillité de la vie sur cette ile… Ses habitants sont souriants, avenants, ils semblent retrouver la force tranquille de leurs aïeux après bien des siècles de difficultés. Le tourisme leur redonne une vitalité éteinte et peut devenir une force qui redonne une certaine forme à une culture disparue ….

Nous y avons fait de belles rencontres et croisé de « belles personnes »… Notre restaurant du midi Ariki o te Pana et Berta qui y faisait les meilleurs empanadas de l’ile (et peut-être du Chili !) ;  Soane le tatoueur officiel des 5ailleurs autour du monde, après avoir été celui du stade toulousain en France ;-) ; Henri Garcia qui est devenu Pascuan depuis si longtemps et qui nous a entrouvert sa passion pour les expéditions vers les recherches du passé …qui sait si un jour, nos routes se recroiseront (nous l’espérons !)…

Nous y avons aussi rencontré une famille en or (les Gerbaud, pour ne pas les citer) qui comme nous, arrivait ici pour apercevoir les mystères des moaïs…Nous avons passé de bons moments à échanger sur la vie polynésienne et nous avons beaucoup aimé les démonstrations de Haka et de chants polynésiens faites par leurs enfants ! Des métro vivants à Tahiti depuis 2 ans mais qui reprendront la route de la France en juillet prochain… Nous savons que nous serons bien reçus à Tarbes quand nous serons, nous aussi, de retour en France…un jour !

 

Chili... l’immensité du continent Sud Américain sous nos pieds...

Vue sur les Andes depuis le Cerro Santa Lucia
Vue sur les Andes depuis le Cerro Santa Lucia

Santiago du Chili

 

Cela faisait bien longtemps que nous n’avions pas séjourné dans une telle ville. Nous arrivons de nuit. La route entre l’aéroport et le centre est une autoroute éclairée, sans creux ni bosses…La ville éclairée est animée… des voitures dans les rues, des piétons dans les rues…

Rien de très original penserez-vous, et pourtant depuis notre départ dans l’aventure, nous avions perdu cette sensation de ville en mouvement … un peu comme chez nous… Serions-nous de retour en France ?

Nous découvrons notre appartement au 16e étage ; sous nos yeux, la ville brille de partout… Nous sortons dans le quartier gouter aux empanadas Chiliens avant de rentrer nous coucher…

Ca y est, nous sommes sur le continent Sud Américain !!!

Nous nous posons une petite semaine à Santiago. Avant de visiter la Patagonie australe, nous avons choisi un petit séjour de découverte du Chili par sa capitale.

Nous découvrons une ville… immense. Elle ne semble arrêtée que par les montagnes qui l’entourent. Des tours partout, vieilles, décrépies, modernes, ou de verre… De vieux bâtiments d’une architecture des années 30, massifs ! Les constructions et les restaurations sont visibles partout. La ville est en pleine mutation, c’est évident !

Nous logeons dans le quartier historique. Nous pouvons facilement le découvrir à pieds dans tous les sens.

Nous partons à la découverte de ce quartier. Il est très facile de se repérer. Et nous découvrons qu’il y a beaucoup de très grandes artères piétonnes. Les rues sont pleines de monde. Les costumes cravates se mêlent à une population simple. Peu de jeunes dans ce quartier, il faudra aller découvrir le quartier Lastarria pour croiser la jeunesse chilienne près des Universités ou dans le quartier Bellavista, le quartier bohème des artistes bobos.

Les monuments à découvrir sont serrés au cœur d’une ville d’immeubles assez grisonnants. Nous découvrirons bien vite la pollution qui peut envahir cette ville et qui obscurcit l’horizon d’un voile jaunâtre pas très esthétique… La place des Armes (un des lieux les plus célèbres de la ville) est en cours de restauration. Nous ne pourrons donc pas profiter de cet espace vert au cœur de la ville. Nous visiterons, entre autres : la basilique de la Merced, la cathédrale de Santiago, la casa Colorada, la poste centrale, le quartier Paris Londres où un petit musée a été créé à la mémoire des jeunes opposants au régime de Pinochet qui sont morts sous la torture…Ca fait froid dans le dos !

Nous prenons de la hauteur et montons en haut du Cerro Santa Lucia, juste à coté de notre logement. C’est un lieu historique où Pedro de Valdivia a dessiné les premiers plans de Santiago.

Il faut s’inscrire sur un registre en entrant dans le parc (avec nom, pays et n° de passeport)… étrange idée…mais bon…

A mesure que l’on monte sur la colline (=cerro), nous découvrons l’étendue de la ville et ses hautes tours. Certaines en verre offrent le reflet de montagnes que nous ne pouvons pas encore apercevoir. Il faut attendre le sommet, la « Torre mirador », pour pouvoir découvrir l’immense chaine montagneuse aux sommets couverts de neige au Nord de la ville. La cordillère des Andes est sous nos yeux…Magique…

Nous sommes bels et bien en Amérique du Sud…

La ville s’étend à perte de vue. Au sud, c’est la brume qui nous empêche d’en voir le bout. De tous les autres cotés, des montagnes plus ou moins hautes semblent avoir retenues l’épanchement frénétique de cette ville … Quelques constructions ont gagné les contreforts des montagnes à l’Est et à l’Ouest. Au nord, nous découvrons des tours très modernes aux formes et aux styles très en vogue dans le cœur de ville moderne, sur fond des montagnes enneigées. Quel surprenant patchwork de constructions…quelle immensité urbaine…

Basilique de la Merced
Basilique de la Merced

Nous profitons de notre étape dans la capitale pour faire une étape culturelle au musée précolombien. Le musée reste modeste mais présente, de façon intéressante, la multiplicité de culture des peuples sur le continent sud Américain et principalement, sur la cote Est. 12000 ans avant Jésus Christ…Des civilisations bien  antérieures à l’Egypte ancienne !

Le musée présente surtout des objets de pierre, de terre ou de tissus, souvenirs de différentes époques. Une multiplicité culturelle du Mexique au Chili, réunie vers le XVe siècle sous la puissante civilisation Inca.

La visite se clôture par une salle interactive plutôt dédiée aux enfants… Noémie se régale !

La culture a pris sa place dans notre aventure et en Amérique du Sud, comme ailleurs, nous marchons dans les pas de civilisations tellement anciennes, et pourtant les descendants de ces civilisations sont ici comme ailleurs les moins intégrés dans leur propre pays…

Couchant sur Santiago depuis notre appartement
Couchant sur Santiago depuis notre appartement
la Vierge de San Cristobal
la Vierge de San Cristobal

 

Et pour finir notre découverte de la ville, nous montons au Cerro San Cristobal, la colline la plus connue de Santiago. Nous y accédons par un funiculaire bringuebalant hors d’âge qui nous amène à 800 m d’altitude au dessus de la ville. La vue est un peu masquée par les brumes de la pollution mais le coup d’œil vaut le déplacement. Nous montons jusqu’à la statue de la vierge de San Cristobal, protectrice des voyageurs, comme nous.

Nous profitons de la vue sympa depuis la terrasse inférieure pour grignoter des empanadas et autres spécialités locales, avant de redescendre par le funiculaire jusqu’au quartier coloré de Bellavista. C’est un quartier très vivant l’après-midi et surtout le soir car on y trouve beaucoup de bars et de discothèques, fréquentés par les étudiants du quartier.

Cette pause d’une semaine dans la trépidante Santiago nous a beaucoup plu et nous a permis de prendre « contact » avec la langue, les chiliens et la nourriture locale (empanadas, quesadillas…).

Demain est un autre jour…nous partons pour la Patagonie !

les maisons colorées du Barrio Bellavista
les maisons colorées du Barrio Bellavista

Patagonie australe...La fin du Monde…

la route du bout du monde !
la route du bout du monde !

 

Nous voici repartis sur les routes… l’Aventure en mouvement… Nous partons pour la fin du Monde !

Après un réveil de nuit pour prendre notre avion (3h du mat !), nous atterrissons dans la matinée à Punta Arenas avec une température extérieure de 5°C ( !!). Nous sommes aux confins du continent Sud Américain.

La terre de feu est face à nous de l’autre coté du détroit de Magellan. Que de noms mythiques, synonymes d’aventure et de bout du monde…

Nous découvrons un environnement de terre couverte de petits buissons ou parfois d’arbres déformés par le vent. Les couleurs ocres, marron sont de rigueur…l’automne est installé et l’hiver ne tardera plus.

Nous sommes aux pays des vents, mais nous avons la chance d’arriver par une belle journée…sans vent ! En avançant vers Punta Arenas, nous découvrons des constructions très éparses, faites bien souvent de tôles. Le rouge et le bleu domine avec le blanc. Les visages semblent fermés. Le sourire vient facilement mais il faut le solliciter en offrant le premier…

Notre cabane est à l’écart de la ville au bout d’une rue qui s’arrête, pour se poursuivre en piste montant sur une colline. Nous avons l’impression d’arriver dans une banlieue à l’allure austère et assez pauvre. Les cabanes de tôles renforcent cette impression d’autant qu’elles semblent toujours s’être posées un peu partout et n’importe comment. Et pourtant le quartier est calme…Nous découvrons notre cabane. Nous y sommes bien et notre hôtesse, Heidi est très sympathique et très avenante.

Le temps de poser les bagages et malgré la fatigue du voyage, nous décidons de poursuivre la route vers le Sud…vers le bout…vers la fin du monde...

Port de Punta San Juan
Port de Punta San Juan

Nous sommes fascinés par cette nature aujourd’hui calme mais marquée par des soumissions aux rudes intempéries, que sont le vent et le froid… Nous longeons le détroit qui nous sépare de l’île de la Terre de feu.

De l’autre coté, de vastes étendues d’herbe rousse, de petites collines qui se couvrent de forêt rousse et verte en arrivant au fort Bulnes…Tout au long de la route, de temps à autre, des cabanes de tôle qui paraissent bien petites et bien fragiles dans cet environnement. Des bateaux de pêche, beaucoup, mais aussi beaucoup d’épaves…Les cormorans noir et blanc, les mouettes et des sortes de canards donnent vie au rivage. Noémie apercevra même des dauphins à aileron noir sur le bord…

Nous sommes arrivés au bout de la route. Nous poursuivons par une piste jusqu’à un petit port de Punta San Juan. Au dessus de nous, le premier fort Chilien qui marque le début du continent nous domine.

Devant nous le détroit de Magellan s’étend, calme … fascinant…

Nous sommes au bout du monde. Après le Cap Nord, le Cap de Bonne Espérance… nous voici au point le plus austral du continent Sud Américain, au détroit de Magellan… Nous savourons notre bonheur dans la quiétude de ce paysage à la fois beau et austère, accueillant et menaçant…

Ce soir, c’est la tradition de nos étapes dans les caps les plus extrêmes… ce sera soirée crêpes !

Couleurs d'automne en Patagonie
Couleurs d'automne en Patagonie

La route 9 de Punta Arenas à Puerto Natales…

 

Départ de Punta Arenas vers Puerto Natales… mais avant, un jeu de piste nous attend à Puerto Natales pour trouver Chilexpress et effectuer un virement pour bloquer la réservation de notre logement de Bariloche…

Jeu de piste mais avec des règles compliquées…la localisation google que nous avons bien notée n’est pas bonne… l’adresse de Chilexpress n’est pas la bonne… le nom de la rue de notre plan n’est plus le même (la Yougoslavie est devenue la rue de la Croatie… logique ! mais on ne refait pas les plans pour autant …) Bref, nous y avons passé une bonne partie de la matinée !

Nous quittons enfin la ville… à nous les routes de Patagonie ! Ici, elle s’appelle la route de la fin du monde … C’est bien trouvé !

Nous croisons nos premiers animaux dès la sortie de la ville en remontant le détroit de Magellan, des dauphins jouent au bord du rivage et d’autres devant un petit chalutier… Noémie jubile… elle avait bien vu des dauphins hier, elle ne s’était pas trompée !

En quittant la mer, nous nous retrouvons dans les grands espaces, ceux qui nous font tant rêver. L’horizon s’ouvre sous nos yeux de tous les côtés…aucun obstacle … ça fait tourner la tête !

Le temps est très lumineux. Pas de ciel bleu mais le soleil est là, il colore les nuages à tous les horizons… Il donne la sensation de se lever de partout.

 

De vastes paysages plats s’étalent à l’horizon, des étendues herbeuses aux couleurs marrons, vert, orangé… difficile de cerner une couleur précise… le ton est …automnal…

Ce ne sont que d’immenses pâtures pour le bétail des Estancias. Mais plus que des vaches, ce sont les nandous qui retiennent notre attention. Nous en croisons à plusieurs reprises. Plus petites que des autruches, plus proche des émeus mais leur plume sont plus tachetées de gris… très esthétiques. Et puis partout, nous voyons des concentrations de ce que nous appelons des oies sauvages… Les regroupements sont parfois très impressionnants ! Quelques flamands roses nous surprennent par leur présence dans quelques lagunes issues du détroit…Ce n’est pas exactement le genre d’environnement où nous pensions en croiser !

Nous observerons même une petite moufette qui se promenait pas très loin du bord de la route tandis que quelques mètre plus loin, c’est un magnifique aigle avec une tête mélangeant noir et jaune que Noémie nous montrera… Et enfin, nous verrons nos premiers guanacos, petits lamas à la laine bicolore entre beige clair et blanc…

Nous sommes définitivement entrés dans l’Amérique du Sud !

La route se poursuit ainsi, dans ces immensités patagonnes à faire rêver, si nous n‘y étions pas bel et bien !

Notre pause casse-croute du midi nous offrira même du soleil et presque de la douceur, à côté de la Laguna Blanca… nous sommes loin des climats hostiles d’ici, que nous redoutions un peu.

Notre arrivée à Puerto Natales dans le milieu de l’après midi nous laisse un peu de temps pour confirmer nos réservations pour la ballade en bateau vers les glaciers et le bus pour El Calafate.

Nous logeons dans une cabane, un peu rustique et sommaire mais qui nous ira bien. Tout autour de nous, des montagnes… et face à nous Puerto Natales au bord de la mer… pourtant si loin du Pacifique !

Demain, nous partons à la découverte du parc Torres del Paine… une légende patagonienne …

Lever de soleil sur Puerto Natales
Lever de soleil sur Puerto Natales

Découverte du parc Torres del Paine…

Paysage grandiose !
Paysage grandiose !

 

Nous sommes aux portes d’un des plus beaux parcs de Patagonie. Le parc Torres Del Paine. Des sommets déchiquetés, des éperons rocheux couverts de neige, entre lesquels des glaciers s’étirent pour finir dans des lacs ou dans des fjords. Nous savons qu’en venant à cette saison, la météo n’est pas à priori en notre faveur… nous verrons bien !

Nous nous levons de bonne heure pour profiter de notre journée. Le parc est à peu près à 140 km de Natales. Nous partons avec les premiers rayons du soleil… eh oui…du soleil ! Les montagnes du parc semblent bien chapeautées de nuages mais à l’Est, c’est le grand bleu. Le ciel offre une grande place dégagée pour le soleil. Les montagnes proches de la ville s’éclairent progressivement. Des sommets enneigés prennent le rosé du levant. Le spectacle est sublime.

La route est extraordinairement belle. Le paysage est vaste. Des montagnes couvertes d’herbes sèches, des sommets rocheux, quelques forêts aux couleurs automnales… Et le soleil qui réchauffe les couleurs … Nous avons quitté le bras de mer et sommes dans les terres. Nous nous écartons du parc pour accéder par sa partie nord. Nous avons été prévenus que la piste d’accès à l’entrée sud, plus courte, est coupée par des travaux depuis plusieurs mois, suite à l’effondrement de roches sur la route. Qu’importe, ce détour est magnifique. Nous découvrons une Patagonie telle qu’on peut la rêver sur une carte postale… Nous y sommes et roulons dans ce paysage de carte postale… A la beauté du paysage et la météo clémente, s’ajoute une richesse de la faune que nous n’imaginions pas. Nous croisons beaucoup de troupeaux de guanacos. Parfois plus ou moins craintifs. Ils ne se laissent pas approcher. De leur port altier, ils nous snobent en nous regardant de haut… ou en ne nous offrant que le spectacle de leurs fesses où s’agite une queue laineuse, en partant plus loin pour nous éviter.

Nous avons quitté la route en béton, nous sommes désormais sur une piste. Nous avons repris le cap vers le parc. Le soleil est toujours présent mais les nuages  amoncelés au dessus des pics de la chaine montagneuse des Andes semblent vouloir absorber le soleil à mesure que nous nous en approchons. Qu’importe, le spectacle est de toute beauté. Les montagnes enneigées nous font face. Sur la route, la vie sauvage ne se préoccupe pas de notre présence. Un couple de zorros surveille jalousement un cadavre de mouton et se charge de maintenir les rapaces à l’écart, le temps pour eux de faire festin…

Puis vient notre première rencontre avec les condors. Ces immenses rapaces, maitres de l’espace, d’une envergure étonnante, décollent devant nous en se laissant porter par les courants d’air ascendants sans même battre des ailes… Nous sommes en Patagonie… Un rêve…

Rencontre avec les guanacos
Rencontre avec les guanacos

Nous avons quitté la route en béton, nous sommes désormais sur une piste. Nous avons repris le cap vers le parc. Le soleil est toujours présent mais les nuages  amoncelés au dessus des pics de la chaine montagneuse des Andes semblent vouloir absorber le soleil à mesure que nous nous en approchons. Qu’importe, le spectacle est de toute beauté. Les montagnes enneigées nous font face. Sur la route, la vie sauvage ne se préoccupe pas de notre présence. Un couple de zorros surveille jalousement un cadavre de mouton et se charge de maintenir les rapaces à l’écart, le temps pour eux de faire festin…

Puis vient notre première rencontre avec les condors. Ces immenses rapaces, maitres de l’espace, d’une envergure étonnante, décollent devant nous en se laissant porter par les courants d’air ascendants sans même battre des ailes… Nous sommes en Patagonie… Un rêve…

Dans le parc Torres del Paine
Dans le parc Torres del Paine

Mais le parc nous offre un autre spectacle. Des montagnes enneigées, aux cimes sous les nuages, des glaciers aux reflets bleutés … et à leurs pieds, des monts de roche et quelques prairies avec,  entre ces contreforts et les sommets, des lacs immenses aux couleurs bleu turquoise comme le lagon de Bora Bora…Nous y découvrons des chutes d’eau magnifiques qui se déversent dans un immense lac d’un bleu presque fluorescent : le lac Pehoé. Le lac est agité sous l’effet du vent qui par endroit est particulièrement violent.

Notre rencontre avec ce parc est un vrai bonheur. La pluie nous a rejoints et pourtant le paysage demeure grandiose. Nous rentrerons profiter d’un superbe soleil couchant derrière les montagnes de Puerto Natales. Ici le temps change vite…Il fait à peine 4°C… Les 14°C d’hier sont déjà loin…

La nuit nous offrira une partition de rafales de vent impressionnantes.

les tours du Paine se dévoilent un peu !
les tours du Paine se dévoilent un peu !
Lever de soleil sur Torres del Paine
Lever de soleil sur Torres del Paine

Malgré  quelques petites inquiétudes sur la météo et la route, nous repartons pour le parc. Toujours de bonne heure…Les nuages se sont élevés. Les montagnes nous découvrent une couche de neige fraiche. Magnifique paysage d’hiver…difficile d’espérer plus beau spectacle de montagnes…

Nous tentons la piste la plus directe. Nous avons appris hier, auprès des rangers, que la route était ouverte jusque 10h. C’est plus court et nous avons réservé une croisière à Lago Grey à 13h, donc cela nous arrange… Le début de la piste, une immense ligne droite est mauvaise, mais passé ce passage, nous retrouvons une piste très facile. Pas de détour pour ce tracé, nous prenons cap directement sur le parc. Nous nous retrouvons très rapidement aux pieds de belles montagnes enneigées. Le niveau de la neige est bien descendu, mais pas encore dans la vallée. La route est bonne.

Parti de bonne heure, le soleil se lève à mesure où nous progressons sur la piste. Les cimes éclairées par le halot de la pleine lune, puis de rose virent à l’orangé avec les premiers rayons de soleil… Faut-il dire à quel point le paysage est beau … ? C’est extraordinairement magnifique.

A mesure ou tout autour de nous s’allume sous le soleil, nous en restons sans voix… Nous sommes pris par le temps car il nous faut passer les travaux avant la fermeture, mais qu’importe, l’appel de la nature est trop fort… Nous nous offrirons des arrêts pour bien nous abreuver du spectacle des ces points de vue…Promis, il y a eu des photos !

Le lac El Torro s’étend devant nous, un immense lac « glacière » qui s’appuie au pied de très belles montagnes et s’offre en miroir au soleil levant…

Nous passons la zone de travaux sans voir âmes qui vivent…tant mieux ! La route nous a fait monter, nous flirtons avec les premières poudrées de neige. Il fait très froid. Un vent glacial…

Lac El Toro
Lac El Toro
Vers le glacier Grey
Vers le glacier Grey

Nous ne sommes pas équipés pour les sports d’hiver, mais nous avons tous démultiplié les épaisseurs de vêtements. La thermique de Fabien, (of course !) puis tee-shirt, pull, gilet, coupe vent, double ou triple paire de chaussettes, écharpe, bonnet, gants… bref nous résistons parfaitement au froid ! Même Marion qui s’est racheté des chaussures à Punta Arenas car sa paire restée en Nouvelle Zélande n’en est toujours pas repartie …

Nous redescendons dans une immense plaine d’herbe sèche à l’entrée du Parc. Un air de savane Africaine… Il ne manque que les girafes… Mais au loin, ce sont bien les Andes que nous voyons… Les Torres del Paine sont presque dégagées… C’est de toute beauté…

Un autre spectacle extraordinaire nous attend aujourd’hui, le glacier du Lago Grey que nous partons découvrir.

Nous prenons un peu de repos, tranquille, au chaud dans les salons de l’hôtel où nous prenons nos tickets pour la croisière. Devant nous, le lac s’étend et au loin le glacier … La montagne tantôt se découvre, tantôt se recouvre… Dans le lac, nous découvrons quelques icebergs aux reflets bleus… Un tout petit aperçu de ce qui nous attend…

Une pluie fine nous tombe dessus… mais heureusement, à l’heure de partir pour embarquer, elle se décide à s’arrêter…Bonne idée ! L’embarcadère est à 15 minutes de marche du parking. Une balade sympa dans une belle forêt aux chaudes teintes, ocre, verte et marron. Puis nous redescendons vers la plage de sable noir. Au bout du ponton, nous nous plions au port du gilet de sauvetage qui à le mérite de nous tenir bien chaud, et montons dans une petite embarcation qui nous conduit au bateau Lago Grey II. Personne ne tombe à l’eau et l’appareil photo est bien en main !

Bleu incroyable du glacier Grey
Bleu incroyable du glacier Grey

La remontée du lac en bateau va nous faire passer aux pieds d’incroyables montagnes vertigineuses, couvertes de neige. Des cascades en ponctuent quelques unes. Le temps va s’améliorer pour aller jusque au soleil qui nous fait signe de temps en temps… Nos bonnes étoiles continuent leurs bonnes œuvres ! Des immenses glaçons sont échoués de temps à autre sur le rivage.

Mais le plus extraordinaire est l’arrivée au pied des glaciers. Indescriptible, ce que l’on peut ressentir face à un mur de glace de 40 mètres de haut, qui s’allonge face à nous comme un vaste mur. Les couleurs sont d’un bleu unique. Virant du clair jusque au bleu nuit  avec des variations subtiles, un artiste semble être passé avec un pinceau et avoir dessiné ces nuances extraordinaires. Dieu que la nature est belle ! C’est époustouflant. Nous nous sentons petits, et tellement privilégiés de voir une telle féérie de nos propres yeux. A ce spectacle de couleur s’ajoute celui des formes, les failles, les pics, les blocs, les creux, les cavernes se mélangent dans une harmonie toute…naturelle. Le torrent de glace découle de cette immense chaine de  montagnes qui nous fait face.

Le soleil nous salue… Nous ne pouvions rêver de plus belle découverte en Patagonie !

Au retour, les hauts sommets se découvrent peu à peu de leurs chapeaux cotonneux, et se laissent joliment éclairés par le soleil. Parfois un iceberg à la forme harmonieuse, né du mariage du vent, de l’eau et du soleil nous offre le spectacle d’une tache bleu lumineuse, planté dans le lac au pied des Andes… Quelle beauté !

Nous nous plions de bon cœur au traditionnel verre de pisco avec un glaçon des glaciers et trinquons à notre rencontre avec une nature tellement somptueuse… et à la magie de notre Aventure extraordinaire !

De retour à terre, nous reprenons notre route vers Puerto Natales. Nous tenterons notre chance par la piste du matin. Nos bonnes étoiles veillent sur nous. La piste ouvre 5 minutes après notre arrivée. Nous ne sommes pas obligés de faire le détour par le haut du Parc, nous profitons une fois encore de la magie du paysage de cette piste sous une belle lumière du soir.

Nous arriverons de nuit pour rendre la voiture, sans encombre. Le temps est plus humide sur Puerto Natales. La température est descendue à 2°C sur la route. En arrivant en ville, il fait 5°C…

La pleine lune passe entre les nuages pour nous souhaiter bonne nuit…et faire de beaux rêves…de beaux rêves que nous vivons les yeux grands ouverts !!!

le glacier Serrano
le glacier Serrano

Croisière des glaciers Balmeceda et Serrano

 

Journée grise pour ce nouveau réveil matinal…

Nous prenons un taxi pour rejoindre notre croisière vers les glaciers Balmaceda et Serrano. Etrange de se dire que nous sommes ici sur un bras de mer du Pacifique. Le paysage de Puerto Natales nous offre davantage un cadre de lac de montagne…

Nous allons faire beaucoup de navigation aujourd’hui. La mer (ou la rivière ? ou le lac.. ?) est agitée par les rafales de vent. Pas de quoi être malade tout de même, mais pas question de faire le voyage à l’extérieur. Embruns, petite pluie et cliffes de vagues offrent une douche de tous les instants !

Lorsque nous approchons du premier glacier le Serrano, la magie opère instantanément. Le bleu de la glace tranche avec le gris et blanc du paysage. Qu’il soit sur le haut d’une montagne ou sur la rive d’un lac, les glaciers sont franchement magiques. Leur masse imposante, leur couleur et leurs formes lissées ou anguleuses sont un spectacle dont on ne se lasse pas.

Le glacier Balmaceda est accessible par une marche d’une petite demi-heure mais il pleut des cordes !! Nous allons nous contenter d’accéder au point de vue depuis le bout du lac. Le cadre est très joli. Malgré la pluie, la bonne humeur règne. Pour les photos, il faut être très rapide car la pluie est drue… Après nos 10 minutes de marche, nous retournons nous abriter et nous sécher sur le bateau…

Pour nous revigorer, ce midi, nous déjeunons dans une estancia, une ferme typique d’élevage. Au menu, après un bouillon de légumes de circonstance, nous dégustons une parilla. Un petit brasero avec un mélange de viandes grillées : mouton, agneau, poulet, saucisses… est posé sur la table… Un délicieux repas très typique, arrosé d’un vin Chilien…

Nous profitons de cette pause pour sympathiser avec une famille française, en voyage en Amérique du Sud pour quelques semaines. Echanges d’info…et toujours ce plaisir fou de partager notre rêve dès que l’on voit les yeux s’illuminer à l’annonce de notre aventure… On adore ces rencontres !

Au retour de notre journée de navigation, le soleil a chassé les nuages qui le gênaient aussi… bonne idée ! Le paysage autour de Puerto Natales n’en est que plus magique. La poudrée blanche qui recouvre toutes les montagnes environnantes est encore descendue de quelques mètres, nous semble-t-il…

L’hiver Patagon approche !

Argentine... de la Patagonie au Tango de Buenos Aires !

 

Trajet en bus de Puerto Natales à El Calafate

 

Réveil encore plus tôt pour ce dernier lever à Puerto Natales… 5h45…

Un taxi nous descend à la gare routière. Notre logeuse s’est proposée de descendre nos valises dans son pick up pour nous éviter un second taxi… sympa… mais il nous faudra quand même aller la sortir du lit à 7h15 quand le taxi arrive…dur dur le réveil !

Nous prenons notre bus pour El Calafate sans souci. Une première dans notre itinérance autour du monde. L’expérience se renouvèlera car, en Amérique du Sud, c’est un transport assez courant.

Voyage confortable… Sortie du Chili sous un doux soleil levant qui illumine les montagnes, au fond Torres del Paine… Nous sommes en face de l’accès par la piste du Nord du Parc, celle par laquelle nous sommes passés le premier jour. L’arrêt au poste frontière se passe facilement. Pas de formalités particulières, pas de zèle… Nous serons juste retardés à la frontière Argentine, par un couple brésilien à qui il manque un tampon de sortie du Chili…Le bus doit les ramener au poste Chilien et revenir… Nous perdrons une demi-heure… le temps de profiter de l’immensité du paysage patagon sous nos yeux. Des valons couverts d’herbes jaunies à perte d’horizon. Derrière nous, les sommets enneigés de la chaine des Andes…

Après quelques kilomètres de piste, nous rejoignons la route 40… Route mythique d’Amérique du Sud…

Le soleil ne nous quitte pas, c’est le grand beau temps pour cette traversée de la Patagonie vers El Calafate. Nous nous régalons de ce paysage immense, vaste et paisible aujourd’hui. Nous croisons de nombreux troupeaux de guanacos, quelques nandous…et au loin, un condor posé sur une colline, à la silhouette massive.

Les chaines de montagnes enneigées ne sont jamais très loin à l’horizon. Elles nous servent de boussole, nous indiquant inlassablement l’Ouest.

Le paysage, bien que vallonné, donne un sentiment de platitude. L’horizon est toujours dégagé. Pourtant, nous nous retrouvons soudain en haut d’un col. Une faille dans le plateau qui s’ouvre sur le Lago Argentino. Immense lac qui prend naissance dans le Parc du Perito Moreno. La descente en lacets nous laisse le temps de savourer ce paysage. Le lac est d’un bleu glacier magnifique, il se prolonge en un fleuve qui forme d’immenses méandres à perte de vue. Et au fond, derrière le lac, la chaine des Andes domine. C’est vraiment beau !

Arrivée à El Calafate
Arrivée à El Calafate

La ville d’El Calafate est très touristique, même si ce n’est pas actuellement la haute saison. La ville est commerçante et animée. Agréable de s’y balader. Elle est posée aux pieds des montagnes qui font face à l’immensité Patagonienne d’un coté, et de l’autre coté, au bord du lac qui s’étend devant les montagnes du Perito Moreno…

Nous avons trouvé un hostel sympa, récent et tenu par une équipe jeune et très accueillante  « los Gnomos ». Le temps de s’installer dans les chambres et nous partons en balade à pied en ville, à la recherche de notre voiture de location…Mais avant, nous avons tous faim… Il est 16h… Une fois n’est pas coutume, c’est une crêperie qui nous fait envie, il faut bien varier des empanadas, non ?… Viva la pepa… Un petit restaurant, à la déco colorée et au service souriant…. Et les crêpes garnies…délicieuses !

De retour à nos chambres, nous profitons d’une soirée cozy…

Demain, nous avons rendez-vous avec le plus célèbre glacier d’Amérique du Sud : le Perito Moreno !

Rencontre avec un géant de glace : le Perito Moreno

 

Au matin, quelques nuages à l’Est… Sebastian de l’hôtel nous a annoncé beau temps … Nous lui faisons confiance…

Après un excellent petit dej’ patagon, avec quelques pâtisseries locales…bien sur à base de dulce de leche…la fameuse crème au lait…qui régale tant Marion ! Il est temps de partir vers le Parc.

Le ciel est toujours un peu nuageux… les montagnes sont dégagées pourtant… Nous hésitons… faisons nous le musée du glacier en attendant l’arrivée du soleil… ? Le temps de faire quelques courses, de vider un distributeur… oui, ici il vaut mieux avoir du cash, car la carte n’est pas souvent prise…la matinée est déjà bien engagée… Nous prenons la route du Parc…Les arrêts  photos se succèdent devant un magnifique paysage, lac bleu, la cordillère sous la neige, les montagnes rocailleuses plus proche aux pieds desquelles nous roulons dans un vaste paysage de désert parsemé d’herbes séchées…Le soleil arrive… Le spectacle est de plus en plus magique… On adore !

En approchant des montagnes, des forêts de feuillus apparaissent. Ils commencent à enfiler leur tenue d’automne, rouge, jaune, orange… avec la neige sur la cime, c’est beau… les arrêts photos s’enchainent…

Nous remontons un bras du Lago Argentino qui se déverse dans le lac en passant au pied du Perito Moreno. Nous apercevons un premier iceberg puis au détour d’un virage, un panorama s’ouvre sur le glacier. Nous sommes à plus de 10 km et pourtant sa masse de glace est merveilleusement imposante. Incroyable de voir un tel champ de glace. Il remonte à perte de vue aux pieds des sommets de neige sur des dizaines de kilomètres. Une immense coulée de lave blanche, qui semble inerte…Cela ressemble à une coulée qui aurait été figée en plein mouvement, le dessin du chemin suivi par le glacier se lit parfaitement. Il est dans un écrin blanc éclatant, mais lui-même offre des reflets bleutés surréalistes. Nous nous régalons de ce panorama… et rêvons déjà de ce que nous ressentirons en l’approchant…

La remontée sur la rive du lac est sinueuse. Nous avançons dans la forêt aux couleurs changeantes suivant les versants plus ou moins exposés, au pied d’une montagne dont la cime est balayée par le vent, faisant voler la neige en panache blanc drapant la cime comme un voile sur une mariée…

Pour rejoindre le point d’observation du glacier, il faut rejoindre le parking et de là, prendre un bus du Parc qui nous emmène. Du parking, nous sommes sur un versant en plein soleil, face au lac et la chaine des Andes … mais pas de vue sur le glacier. Nous faisons une petite pause pique nique sur ce panorama avant de partir à la découverte du glacier.

L’observation se fait depuis des passerelles particulièrement bien aménagées. Elles nous font descendre par des points d’observations successifs  qui nous rapprochent progressivement de l’extrémité du glacier.

Du haut, face au glacier enserré dans la chaine de montagne, le spectacle est magique. Mais plus nous nous approchons de lui, plus les mots vont manquer… Difficile d’imaginer un tel spectacle dans la nature. La beauté du site, l’énormité du glacier… difficile à imaginer, et l’ambiance qui pèse autour de ce spectacle qui se joue devant nous… Oui ! C’est un bien un spectacle. L’acteur est colossal mais parfaitement actif. Il avance vers nous… imperturbable…

Il grince,  gronde, pousse sa masse glaciaire lentement mais surement…imperturbable…

Un grincement plus sonore… quelques secondes suivent et une face s’écroule dans le lac dans un bruit sombre de détonation… L’immense bloc de glace de 40 ou 50 m de haut s’effondre dans le lac… disparait… puis ressurgit en ne laissant dépasser que quelques mètres… le raz de marée se poursuit jusqu’au rivage… puis le calme revient…avant de faire entendre à nouveau son grondement sourd. La marche en avant du glacier ne s’arrête pas… imperturbable…

Un des plus beaux spectacles de la nature non animalière que nous ayons jamais observé depuis notre aventure… Nous sommes tous subjugués… Nous allons rester ainsi à l’observer pendant plusieurs heures et aurons bien du mal à nous détacher de ce monstre hypnotisant… 

Le glacier Perito Moreno est un glacier mythique de la Patagonie… Un des seuls à ne pas cesser de progresser… Il fait parti d’une immense chaine de glaciers (le champ de glace du Sud) qui s’étend sur plus de 500 km… C’est difficile d’imaginer une telle masse de glace, et encore plus quand on sait que son épaisseur peut se mesurer en centaines de mètres. Une des plus grosses réserves d’eau douce, après l’Antarctique…

Une nature extraordinaire, que l’homme ne doit pas oublier de préserver… comme dirait Nicolas H. ! Il n’aurait pas tort, car non seulement nous en avons besoin,  mais en plus c’est de toute beauté ! 

le Mont Fitz Roy
le Mont Fitz Roy

El Chalten et le Fitz Roy

 

Les cloches passent aussi en Patagonie !

Eh oui, en ce beau dimanche Pascal, les cloches ont eu la gentille idée de faire un petit tour dans nos chambres pendant que nous prenions notre petit déjeuner patagon ce matin …

La joie et la surprise de Noémie ne peuvent pas se décrire, mais assurément, elles n’étaient pas feintes !!!

Après un belle « chasse » aux œufs, nous profitons de notre capital chance pour la météo et nous nous lançons sur la route 40 pour partir découvrir le mont Fitz Roy, une autre légende Patagonienne.

La route est magnifique…faut-il encore le souligner…Immensité patagonienne, l’horizon se dégage à perte de vue, dévoilant des prairies d’herbes sèches vallonnées. Nous profitons d’une vue somptueuse depuis le bout du Lago Argentino qui nous offre ses reflets bleutés, sur la chaine  des Andes du parc des glaciers…

Puis notre route nous fait rentrer dans l’immensité de la Patagonie, une rivière a sculpté le terrain formant des figures de pierre adossées au plateau, les pieds dans l’eau…La route est magnifique. Nous croisons quelques guanacos…. Des Estancias se perdent dans ces immensités désertiques…. Quelques vieilles maisons abandonnées forment des hameaux fantômes… d’autres semblent habitées … au milieu de nulle part ! Il ne  doit pas être facile de vivre ici tous les jours… Aujourd’hui est un jour parfait… Aucun nuage … Mais les arrêts photo sont parfois frisquet sous une petite brise qui vous donne vite la piquette !

Le Fitz Roy que nous apercevions pratiquement depuis le bout du lac Argentino domine la chaine de sa silhouette caractéristique… Un éperon de pierre aux facettes lisses….et blanches …  le massif est complètement sous la neige ! Les Andes éclatent sous le soleil. La vue dégagée sur l’immensité de la chaine montagneuse est splendide. Nous avons une chance extraordinaire de pourvoir l’observer ainsi !

Après avoir rejoint le lac…. Nous le remontons avec le Fitz Roy droit devant nous. Nous sommes toujours dans un paysage désertique… et pourtant si près des montagnes…étrange paysage… Nous sommes bien loin de tout autre paysage de montagne que nous n’ayons jamais vu !

Le glacier Viedma domine le lac. Il est rattaché au même parc des glaciers que le Périto Moreno… Immense champ de glace aux multiples trop plein qui créé partout des langues de glaciers. Celui-ci est aussi impressionnant, même si nous l’observons de très loin…

L’arrivée à El Chalten marque la fin de la route. Un petit village, bien moins touristique qu’ El Calafate. Nous sommes aux pieds des montagnes. La silhouette du Fitz Roy veille sur le village, sous le vol des condors…

Pas question de partir en randonnée, nous sommes ici pour nous en mettre plein les yeux, mais il nous faut revenir ce soir à El Calfate à 250 km de là. Le déplacement en valait grandement la peine… Nous poussons la route un peu après le village, là où la route reprend son revêtement de piste. Nous avançons dans une vallée glaciaire couverte d’une forêt de feuillus aux teintes d’automne… Sous le soleil avec les monts enneigés autour, c’est un paysage de toute beauté !!! Nous nous arrêtons à la cascade Chorillo del Salto. Une petite marche nous conduit au pied de la chute. Ce sera notre point de retour … il nous faut rentrer !

Nous repartons en gardant dans le rétroviseur, le Fitz Roy enneigé sous le soleil qui décline à l’horizon…La magie Patagonienne a une fois encore agi…

retour vers El Calafate
retour vers El Calafate
Presqu'ile de Llao Llao
Presqu'ile de Llao Llao

Avril 2014 : au cœur des forêts Andines de Bariloche

 

L’avion pour Bariloche se sera fait attendre… Quelques 3 heures de retard ! Nous ne nous plaignons pas, d’autres vols ont été annulés, et dans ce cas c’est demi tour à El Calafate !

Nous avons vu le soleil descendre à l’horizon et c’est aux plus belles lueurs du couchant que nous nous nous envolons pour Bariloche !

L’avion est petit, et dans ce vol, il n’y a pas de places attitrées ! Heureusement, notre petite passe partout Noémie nous sert de coupe fil et nous embarquons les premiers !

Nous faisons le choix du bon coté pour assister au spectacle du couchant sur la cordillère des Andes …

Les lueurs orangées éclatent derrières les sommets de neige. Nous avons droit à un décor somptueux…Nous nous régalons… Nous reconnaissons le sommet Fitz Roy qui crève le ciel ….

Bastien se paye de culot et décroche un droit de visite du cockpit…. Si haut dans le ciel, il est aux anges !! Il invite Noémie avec lui pour la visite. Les avions sont devenus pour lui une vraie passion ! Grace à lui, Marion et Thierry auront aussi droit à une visite … Découverte d’un cockpit illuminé avec, en tour d’horizon, les lueurs du soleil couchant sur la chaine de montagnes… On est très cool dans l’habitacle, ça discute pas mal et on n’a pas l’air de s’inquiéter de la route J.

Nous remercions la providence qui nous a retardé notre vol !

L’arrivée sur Bariloche de nuit se fait sans aucun souci. Nous avons trouvé un loueur de voiture exceptionnel. Malgré le retard, nous sommes accueillis à l’aéroport. Grace au GPS de la voiture, nous arrivons facilement à trouver notre cabane… Enfin notre chalet de luxe plus exactement. La saison creuse et le paiement cash nous ont ouvert les portes d’un logement inespéré pour notre budget tdm …

Nous sommes dans un parc arboré sur les hauteurs de Bariloche… au calme… Dans un magnifique chalet en bois spacieux…Nous restons 8 nuits ! Nous sommes tous ravis… la nuit va être très bonne …

Notre séjour sera marqué par une bonne dose de repos. Nous avons du temps, et sommes bien décidés à en user à satiété !

Pour commencer nous nous fixons un objectif gastronomique local : déguster une fondue Savoyarde au fromage … Bariloche a de nombreux ascendants Suisses. Ici nous sommes aussi au pays du chocolat !

Une bonne fondue hum !!
Une bonne fondue hum !!

C’est donc après une matinée tranquille au chalet et une délicieuse fondue arrosée d’un Chablis Argentin que nous prenons enfin la route du lac vers la presqu’île de Llao Llao… pour découvrir le merveilleux paysage qui sert d’écrin à cette ville.

Notre route suit le lac Nahuel Huapi, aux pieds de hautes montagnes rocheuses. Les forêts couvrent les montagnes et dévalent jusqu’au bord du lac. Au fond de ce tableau, les sommets enneigés des Andes  brillent sous le soleil. Ai-je dit que le paysage est splendide ? Un arrêt à une petite chapelle en bois sur le haut d’une colline nous offre un merveilleux coup d’œil.

Nous prenons le temps d’une ballade en forêt. Nous partons découvrir le lac « caché ». Nous le trouvons !  Nous traversons une forêt d’arbres immenses, d’un vert sombre tenace dans cet automne… Ils sont décidés à ne jamais perdre leur feuille…Heureusement que d’autres, plus petits, suivent plus docilement le cycle naturel des saisons et nous présentent de belles couleurs d’automne !

En rentrant, nous passons par une route qui nous fait sensiblement monté… Nous avons droit à un dernier point de vue sur le lac… et le massif montagneux enneigé…

Une première découverte de la région à un rythme de voyageur tranquille qui nous convient parfaitement !

Une petite séance dans le spa (ah oui !  en plus, il y a un spa !!!) pour conclure cette superbe journée !

Et ainsi les jours tranquilles vont s’enchainer…

Nous allons pouvoir vadrouiller dans la région et profiter des paysages de montagne sous l’automne austral…Nous allons renouer avec la route 40. La route mythique d’Amérique du Sud.

Nous l’empruntons vers le Sud, direction El Bolson. Nous quittons Bariloche en traversant la ville par son coté populaire et moins touristique. La ville s’étend dans un patchwork de constructions de tout genre, quadrillé par des rues non revêtues. La pauvreté n’est jamais bien loin mais le sentiment est plutôt celui d’une ville en marge des structures touristiques clinquantes…

A peine sortie de l’agglomération, nous sommes au bord d’un immense lac aux pieds de montagnes de rocs qui, pour certaines, se recouvrent de forêts…

Nous passons de lac en lac, les montagnes sont toutes plus colorées les unes que les autres… Des veines vertes, rouges, ocres, violettes…Et les forêts … Immensités automnales qui depuis les bords de lacs montent gravir les montagnes. Les forêts de sapins sont nombreuses. C’est là une particularité qui distingue la région de Bariloche du reste de la cordillère…

Mais à cette belle saison, ce sont les couleurs des forêts de feuillus qui maquillent admirablement le paysage. Les rouges, oranges, jaunes que nous avons découverts depuis le début de la remontée de l’Amérique du Sud sont encore plus marqués. L’automne est bien là, l’automne austral…il explose de couleurs… Sous le soleil qu’aucun nuage n’arrête, les couleurs sont magnifiques …

Nous prenons un bout de piste pour rejoindre le lac Guttierez. Nous ferons une halte gouter à un magnifique panorama sur le lac et le reste de la vallée qui se déroule au loin vers les montagnes aux sommets blancs.

Un matin, nous décidons de partir plus tôt pour parcourir la route des 7 lacs vers St Martin des Andes.

Nous commençons par un échange de voiture auprès de notre loueur. Notre véhicule a une roue qui n’est pas franchement droite ! Nous préférons le signaler plutôt que de nous retrouver avec une roue à l’équerre au milieu d’une piste perdue dans la montagne … Nous récupérerons notre véhicule ce soir, après avoir été contrôlé … Le service du loueur est parfait !

Le soleil a du mal à pointer derrière des nuages qui ressemblent davantage à des bancs de brumes. Nous retrouvons des vastes paysages arides quelque temps, le temps de contourner la pointe Est du lac. Puis nous retrouvons des paysages de forêts et de lacs de montagnes. Nous rejoignons un autre bras du lac Nahuel Huapi qui donne des aspects de fjord, tellement les montagnes surplombent ses rives.

Nous passons ainsi de lac en lac, avant de rejoindre une piste qui repart vers l’Ouest rejoindre la route  que nous avions quitté le matin. Nous nous y engageons… elle part en montant dans la montagne…La piste est bonne.

Nous allons ainsi nous balader entre forêts, torrents et lac jusqu’au milieu de la piste, à Villa Traful…une petite station étonnement touristique perdue au milieu de nulle part… Nous retrouvons même une belle route goudronnée ! Surprise …elle ne dure que la traversée du village…. Il nous faut désormais être vigilant car des tombereaux charriant des matériaux pour achever cette belle route dans le village, arrivent à des vitesses folles face à nous sur la piste !

Le soleil nous a rejoints. Il lutte pour ne pas se laisser envahir par un énorme grain qui monte. Une halte au bord du lac et nous sentons quelques gouttes …nous repartons de l’avant, quittons le nuage et retrouvons le soleil.

Nous faisons à nouveau halte au bord du lac, mais sur le point de vue construit sur un éperon rocheux qui, du haut de la falaise, domine le lac. La vue est splendide ! Mais le vent aussi, il faut bien s’accrocher ! Nous découvrons d’un coup d’œil l’ensemble des montagnes aux pieds duquel le lac s’étire sur plusieurs dizaines de kilomètres… Le grain veut nous rejoindre, nous repartons … La piste nous fait sortir des forêts, nous retrouvons un paysage aride et minérale. Une rivière décrit des méandres au milieu. Avec la chaude couleur du soleil de fin d’après midi, c’est superbe ! Les montagnes se font sculptures. De leurs flancs ressortent des rochers aux formes sculptées par l’érosion…Nous entrons dans la Valle Encantada… la Vallée enchantée…

En rejoignant la route, ce paysage se poursuit quelques temps… C’est un paysage surprenant, où les rochers prennent des formes étranges…à chacun d’y voir ce qu’il veut…des animaux, des visages…

Le soleil résiste le plus longtemps possible à l’assaut des nuages noirs qui montent à l’horizon…juste ce qu’il faut pour nous laisser profiter jusqu’au bout de ce panorama ….

Quelle journée !

le glacier noir du Tronador
le glacier noir du Tronador

Nous pensions en avoir fini avec les glaciers de Patagonie… et bien non ! Nous en retrouvons un autre…le glacier noir de Cerro Tronador…

Pour cela, nous partons dès le matin pour rejoindre le parc…La route d’accès n’est ouverte que le matin et n’est accessible pour le retour qu’après 16h… Quand nous nous retrouvons sur la piste, nous comprenons que c’est une excellente idée de ne pas la laisser ouverte en double sens, nous aurions parfois bien des inquiétudes pour nous croiser…

Nous revoici dans des paysages de lacs, de montagnes et de forêts aux chaudes couleurs automnales… Et une fois encore, le soleil nous accompagne brillement …

Les montagnes ont légèrement blanchies depuis le passage de nuages sur Bariloche, lors de notre virée  vers les 7 Lacs… C’est encore plus joli.

Une fois entrée dans le parc, nous rejoignons le lac Mascardi que nous longerons jusqu’à sa source. Nous ferons une halte concours de ricochets (avec des galets un peu rondouillards tout de même ! ). Devant nous, les montagnes dominent…Le cadre est vraiment joli.

En poursuivant la piste, nous nous enfonçons davantage dans une forêt d’arbres immenses. Nous distinguons toujours le lac entre les arbres. Un panorama installé sur un pic rocheux domine le lac. Une petite île couverte de sapins agrémente le décor. De partout, les montagnes pentues entourent le lac… Nous nous régalons de ce paysage puis reprenons la piste…

L’arrivée dans la vallée au delà de laquelle nous voyons le glacier est magnifique. Une large vallée glaciaire recouverte de forêts rouge et orange, au milieu de laquelle un large torrent dessine des méandres argentés. Au fond, le Cerrado Tronador, d’un blanc immaculé, massif, se découpe devant le ciel bleu… C’est vraiment grandiose !

En nous rapprochant, nous distinguons parfaitement les différents glaciers sur les flancs de la montagne qui, en chutant, reforment un vaste glacier qui s’étend jusqu’à un lac alimentant la rivière que nous venons de remonter. Il est d’un noir charbon… il porte bien son nom, ce glacier noir.  Les roches sont volcaniques. Il est enclavé entre des falaises noires qui par leurs éboulis sur toute la longueur du glacier, l’alimente en particules noires qui teintent le glacier dans toute son épaisseur…

Nous entendons des grondements sourds venant de la montagne… comme les bruits que nous entendions lors de notre première nuit au pied du mont Cook… Des paquets de glaces des glaciers sur les sommets poussent et grondent jusqu’à s’effondrer du haut de la falaise dans un bruit retentissant d’avalanche… Le glacier noir est ainsi alimenté en glace blanche que la montagne va progressivement teinter d’éboulis de roche noire….Sur certains versants, nous voyons des cascades chuter et alimenter le lac de couleur laiteuse qui nous sépare du glacier. Il est parsemé d’icebergs. Le front du glacier est haut d’une trentaine de mètre au plus haut…Nous allons profiter un bon moment de ce spectacle une fois encore magnifique… et toujours sous un grand soleil…

Nous poursuivrons les deux derniers kilomètres de piste qui nous conduisent aux pieds du Tronador. Un autre versant que le glacier noir. Nous sommes désormais à l’ombre de la montagne. Les tapis orange de la montagne sont dans l’ombre. Les falaises ne doivent pas voir longtemps le soleil sur ce versant. Il fait très froid. De grandes cascades gelées s’accrochent à la roche. A pied, nous nous retrouvons dans le large lit d’une rivière qui doit être particulièrement impressionnante au printemps, vu sa largeur… Nous ne nous attardons pas car il fait vraiment froid.

Nous reprenons la route en sens inverse. Elle est désormais accessible uniquement dans le sens du retour…

En nous éloignant du pied du Tronador, nous retrouvons le soleil et à nouveau le paysage d’automne. Une vaste coulée d’orgues basaltiques que nous avions vue en montant est encore mieux éclairée à cette heure-ci. Elle s’étend sur plusieurs centaines de mètres…

Nous referons une halte au bord du lac, le soleil passe derrière les montagnes et commence à offrir des jolies couleurs de coucher…

La route du retour nous offrira un joli coucher de soleil sur la chaine des Andes… un de plus… on ne s’en lasse décidément pas !

Entre les balades, toujours beaucoup de repos …

Pour finir ce beau séjour, nous nous offrons une « parilla completa »…Le plat Argentin typique. Nous allons dans un restaurant fort fréquenté par les locaux… c’est généralement un bon indicateur… ! Nous allons nous régaler, mais décidément les portions en Argentine sont énormes… Nous peinons à finir … Les pièces de bœuf, de veau, de porc, les saucisses (« chorizo ») et les abats  en tout genre – un met très prisé ici…

Alors pour digérer, nous montons en haut du Cerro Campaniero … en télésiège …

C’est une montagne à une dizaine de kilomètres de Bariloche . Nous découvrons d’un coup d’œil le lac Nahuel Huapi, la presqu’île de Llao Llao et toutes les montagnes environnantes. Plus au loin, le lac se poursuit vers les montagnes couvertes de neige. Nous reconnaissons beaucoup d’endroits où nous nous sommes promenés…

Depuis le début de notre remontée de l’Amérique du Sud, nous sommes étonnés par le bon état des routes et même des pistes. C’est peut être pour cela que nous voyons tant de vieilles voitures françaises vivre une seconde vie ici… Nous croisons un nombre incalculable de R12  et même des vieilles R8… des voitures que l’on n’avait pas vu depuis que nous étions gamins ! Oui bon ça va, on n’est pas vieux tout de même … !

Nous embrassons une dernière fois ces merveilleux paysages andins que nous allons provisoirement quitter.

Nous les retrouverons bien plus haut en Argentine, à Salta, sur d’autres routes vers les hauts plateaux…. Nous quittons Bariloche avec un petit pincement au cœur… C’est à cela que l’on reconnait nos coups de cœur du tour du monde…

Demain, nous nous envolons pour une autre Argentine…Buenos Aires nous attend !

Soirée sympa avec les Bertoux
Soirée sympa avec les Bertoux

Début mai 2014 : Buenos Aires

 

Pour ne pas trop changer, notre vol Argentin vers Buenos Aires sera en retard d’une heure et demie …

Il va falloir courir pour être à l’heure à notre rendez-vous d’anniversaire de ce soir … !

Nous retrouvons nos amis les Bertoux qui terminent leur mois ici, par l’anniversaire d’Agnès… Vingt ans… deux fois …Nous y serons avec une petite demi-heure de retard…

Nous avons enchainé avec succès le double taxi (car ici voyager à 5 dans un taxi n’est pas accepté par la police… !). Nous avons pris l’habitude de faire appel aux bons soins de nos hôtes pour nous organiser les taxis depuis l’aéroport vers l’hôtel. C’est efficace, rapide et la négociation du prix est déjà faite !

En arrivant à l’hôtel de nuit, nous remontons une avenue illuminée avant d’arriver dans notre quartier, San Telmo. L’hôtel est dans une vieille maison. Nous sommes dans une grande chambre…rustique mais propre et les hôtes sont accueillants. Le coup de main de bienvenue pour monter nos valises sur deux étages est très sympa.

Nous avons juste le temps de poser nos sacs et repartons… Notre rendez-vous par le plus grand des hasards est à 10 minutes à pied de chez nous, dans notre rue. Nous faisons un détour sur les conseils de l’hôtel qui nous refroidit sur le passage de nuit à certains endroits dans notre rue… ha bon ?...

Arrivée à la Pétanque… territoire français ! Nous passons une super soirée. Bons fou rires et plaisir de retrouver nos amis ! Le gout du pastis explose dans les papilles… damned…Vive la France ! Bon, on arrose le tout d’un Malbec Argentin tout de même …excellent, d’ailleurs… L’entrecôte est énorme et excellente ! Pour les plus jeunes, Fred a prévu des dessins animés sur la tablette !

Nous allons faire la fermeture vers 1h du matin ! Ah les nuits à Buenos Aires ! Il y a pourtant toujours des passants dans la rue…Nous faisons une escale pour une photo des enfants avec Mafalda …une star ici ! Dans la journée, il faut faire la queue pour faire une photo…

La Patagonie est déjà loin derrière…

Nous sommes à Buenos Aires…une autre Argentine …

Tango sur la place Durrago
Tango sur la place Durrago

C’est en combinant taxi et marche à pieds que nous allons découvrir Buenos Aires. Notre quartier San Telmo pour commencer. Aucun souci à se promener à pieds. Il n’est pas difficile de se repérer. Les rues sont animées mais sans être surpeuplées… nous ne sommes pas en Asie… Les habitations sont de tous les styles…depuis les vieilles maisons délabrées mais dont on sent qu’elles ont eues leurs heures de gloire, jusqu’aux bâtiments modernes, très hauts. Cependant, les fermetures des fenêtres ou des balcons par des ferronneries rappellent que le vol est bien présent. Nous verrons une voiture qui a été délibérément rayée et caillassée, dont le propriétaire constatait les dégâts…dégoutés !

Nous sommes vigilants sans être parano… et tout se passera bien !

Les rues pavées sont marquées par des nids de poule en tous sens, mais sur les trottoirs, pas de soucis ! Attention aux cadeaux laissés par les chiens ! Ici aussi, il y en a qui vadrouillent librement.

Dans notre quartier de San Telmo, nous remontons la rue Defensa, réputée pour ses antiquaires, avant d’arriver sur la place Durrago. Elle est très animée, touristes, marchants, antiquaires…Nous y assistons à une démonstration de tango… Ah ! Nous sommes bien au cœur de Buenos Aires !

Les jolies façades au style hispanique ont parfois bien souffert, mais certaines ont été joliment restaurées, ou simplement repeintes …

Nous partons à la découverte d’un autre nom historique de la ville, la place de Mai… célèbre pour les manifestations des mères d’enfants volés sous l’époque des généraux… L’âme de ces manifestations plane encore sur les lieux.

En y arrivant, nous découvrons une vaste place, à moitié fermée. La Casa Rosada, le palais du gouvernement n’est visible qu’au travers des palissades de sécurité…

Nous sommes le 1er Mai, ici aussi c’est la fête du travail…une manifestation se prépare… Immense podium  face à un parterre de chaises vides et des immenses affiches de partout… Une explosion retentit… non un pétard plutôt … Un des défilés s’est regroupé et se prépare à faire son entrée sur la place de Mayo… des slogans, des affiches et un peuple qui manifeste ou qui s’exprime… les grands affiches à l’effigie du Che rappellent qu’il est encore bien présent dans son pays, près de 50 ans plus tard…

Si depuis notre arrivée en Argentine, nous avons bien du mal à nous faire une idée d’un « type » Argentin tellement ils nous semblent physiquement très proche des Européens… il est évident qu’une bonne partie des manifestant sont très typés indiens… Comme partout, malheureusement, ce sont les minorités ethniques ou bien les ethnies natives qui sont au bas de l’échelle sociale… L’Argentine ne fera pas exception…

Mais il faudra sans doute attendre notre arrivée dans le Nord de l’Argentine pour faire connaissance avec celles-ci. Nous assistons au passage de ce cortège qui fait son entrée sur la place dans une ambiance assez bon enfant et ponctué par pétards et musique.

Un couple s’embrasse langoureusement au milieu de la rue avec les manifestants en arrière plan… quel symbole faut-il y voir… C’est selon… mais nous avons découvert des Argentins très…expressifs de leur sentiment en tous lieux… les embrassades en pleines rues sont courantes…C’est tout de même mieux que des bagarres non ?

Nous reprenons le chemin de l’hôtel. En cette fin d’après midi, nous rejoignons nos amis les Bertoux dans leur quartier de Palermo. Ils vont nous faire découvrir le quartier….

Nous y allons en taxi, puis prenons ensemble le bus. Ils sont rodés. Leur séjour en a fait des vrais Buenosiens… C’est Agnès qui dirige la troupe vers le bon bus… et le bon arrêt ! Bravo !

Nous arrivons dans un quartier très animé. Nous sommes sur la place Serrano. C’est un marché de nuit. Des artisans se partagent les lieux avec quelques brocanteurs, des vendeurs en tout genre et partout, bars et restaurants font le plein. La place est très animée. Nous déambulons pendant que Fred fait la nounou avec Victor, Noé et Noémie à l’aire de jeux de la place.

Nous finirons cette belle soirée dans un restau tranquille de la rue Costa Rica (ça fait voyager non ?). Les enfants ne veulent plus se séparer … il forme une sacrée triplette ! Promis, on se reverra… et comme pour nos amis les Lebon, si ce n’est pas sur le tour du monde, ce sera après !

Nous les laissons partir dans le taxi qui n’a pas voulu nous emmener (non non pas 5 !) et sautons dans le suivant qui était beaucoup plus sympa ! Nous allons même nous organiser notre transfert à l’aéroport avec lui… Hop ! Plus besoin de prendre deux taxis… Nos 6 bagages et nous 5 ne lui font pas peur, son petit Berlingo Citroën en a vu d’autre ! Nous jetons un dernier coup d’œil au taxi des Bertoux qui tourne à gauche quand nous filons droit sur le boulevard… Demain ils reprennent leur aventure …. Ah la vie de tourdumondiste ! Un soir à Buenos Aires et le lendemain à Rio… Et oui, même nous, ça nous fait toujours rêver !

Façade à l'effigie d'Eva Peron
Façade à l'effigie d'Eva Peron

Pour visiter les rues colorées de la Boca, nous prenons le taxi.

Après un ou deux essais, nous en trouvons un qui nous emmène à 5 sans problème. La Boca est un quartier très chaud de BA. Le quartier de Maradona est resté très populaire. Nous n’irons pas vadrouiller en tout sens. Nous restons près des rues proches du Caminito. Elles sont très, très touristiques…

Une véritable enclave dans ce quartier populaire. Méfiance au pick pocket… mais à part ça, nous avons presque l’impression d’arpenter des rues de Disneyland…Les maisons de tôles ou de briques sont très colorées : jaune, rouge, bleu dominent. Des personnages fictifs sont accrochés aux fenêtres… Si ! Si ! Ça fait un peu faux décor de cinéma…

Il y a une très forte concentration de magasins à touristes, restaurants et bars. Les danseurs de tango qui proposent une photo souvenir avec eux…moyennant finance… sont nombreux… Oui oui ! On vous le disait bien, c’est un peu Disney ici… mais tellement typique et coloré que cette visite est devenue un incontournable des visites de Buenos Aires ! C’est la plus forte concentration de touristes au mètre carré d’après le Routard… Nous ne sommes pas toujours d’accord avec lui, mais là, il faut bien reconnaitre qu’il dit vrai ! Et pourtant, c’est un lieu bien agréable pour flâner et profiter de ces couleurs.

En fin d’après midi, nous prenons un taxi pour nous amener voir la Fregata Presidente Sarmiento. Ce vieux 3 mats, plus que centenaire, a fait 40 fois le tour du monde… ça donne des idées, non ?

Le soleil de fin d’après midi est très agréable. Le quai accède à un grand pont piéton qui rejoint le quartier rénové et chic de Puerto Maduro. D’immenses buildings de verre et de beaux bâtiments plus bas sur le bord du Rio Maduro forment un quartier très joli et moderne… un nouveau visage de Buenos Aires.

Vu la foule de badauds qui se promène ici, c’est un lieu agréable… Les rollers et les familles se partagent la promenade avec les touristes. Deux manifestants qui venaient d’accrocher un immense drapeau argentin sur le pont marqué de « j’aime ma patrie » se font gentiment délogés par la police…dommage, c’était photogénique !

 Nous nous baladons le long de cette promenade. Et après une pause glace, nous reprenons à pieds la route de notre hôtel. Nous trouvons un parcours touristique qui nous conduit de statue de personnages célèbres, façon BD, en statue… jusqu’à retrouver Mafalda, près de La Pétanque…Nous voici de retour dans notre rue. Fatigués mais bien heureux de notre visite.

Notre séjour Buenosien se termine … Nous sommes heureux de ce séjour où nous nous sommes rapidement acclimatés à cette grande ville. Et puis retrouver un peu de « vie sociale » nous a fait plaisir…. Ah cette famille des tourdumondistes !

Les Argentins ne sont pas souvent très souriants. Les visages paraissent parfois un peu fermés, tristes ?...mais dans les conversations, le verbe est parfois fort et le rire sonore…Puis le visage se referme… quelques uns ne sont franchement pas aimables, mais bien souvent la gentillesse s’exprime davantage par la serviabilité que par des grands sourires… On s’habitue bien à cette atmosphère bien différente de tous nos autres pays traversés… Après tout, c’est cette diversité que nous découvrons au fil de notre Aventure qui fait le sel de la Terre…

Demain, nous quittons l’Argentine pour rejoindre le Brésil et découvrir Rio de Janeiro …une autre culture, une nouvelle grande étape quasi mythique de notre découverte de l’Amérique du Sud : la baie de Rio… la plus belle baie du monde parait-il …entourée de ses favelas peu fréquentables…

A voir…

Puerto Maduro
Puerto Maduro

Brésil...Samba, plage et Jungle

Si tu vas à RIO… N’oublies pas de monter là-haut !

 

Notre arrivée au Brésil se fera directement à Rio de Janeiro … une nouvelle ville mythique du tour du monde…Nous y arrivons de nuit. L’ambiance sud américaine est forte et reprend tant de clichés… la ville est tout sauf plate…Depuis l’aéroport, nous sautons dans 2 taxis (5 personnes oblige) et nous passons à côté du stade du Maracaña et aussi du Sambadrome.

Nous arrivons sans problème à notre auberge « Villa Léonor » dans le quartier de Santa Teresa. Nous sommes accueillis par Sergio, un brésilien parlant bien l’anglais (eh oui, ça arrive !) et par un français résidant à l’auberge qui nous fait la visite des chambres et des commodités de l’auberge.

Le quartier de Santa Teresa semble plutôt tranquille, avec de jolies villas anciennes très colorées et de style colonial. Nous posons nos valises dans nos chambres et profitons de la fin de soirée au frais sur la grande terrasse qui domine le quartier de Lapa…La nuit sera calme, reposante et pas trop chaude…cela nous permettra d’être en forme pour notre ballade de demain !

Le lendemain, après un copieux petit déjeuner sur la terrasse, nous décidons de partir visiter le Corcovado. Nous avions décidé de prendre un taxi mais il refuse de prendre 5 personnes ; alors, sur les bons conseils de Sergio, nous optons pour le bus, plus économique pour notre famille de TDM…et surtout, histoire de faire connaissance avec les conducteurs de bus à la Fangio  qui roulent comme des fous dans les rues de la ville !!

C’est à faire au moins une fois dans sa vie, pour comprendre ce que supportent les cariocas tous les jours. Quoi qu’il soit, nous arrivons sans problème au Corcovado après avoir traversé une partie de la ville (la caissière du bus, très sympa, nous a indiqué l’arrêt où descendre). Nous grimpons aussitôt dans le vieux funiculaire qui part à l’assaut de la montagne sur laquelle est érigée la statue du Christ Rédempteur. La montée est raide et le funiculaire avance doucement, ce qui nous permet de jolis coups d’œil sur la forêt de Tijuaca at aussi sur la ville (d’un côté, le Maracaña et le Quartier Centro, puis Lapa et Santa Teresa et d’e l’autre, le Pain de Sucre, Copacabana et Ipanema…

Le Corcovado veille sur nous !
Le Corcovado veille sur nous !

Au bout d’une vingtaine de minutes, nous arrivons au terminus, au sommet de la montagne. Il ne reste que quelques volées de marches avant d’atteindre la fameuse statue. Nous faisons un bref arrêt pour photographier de petits singes qui gambadent sur les toits des boutiques à souvenirs. Puis, nous atteignons la plateforme sur laquelle est installé le Corcovado…On est dimanche et ce n’est surement pas le meilleur jour pour monter là-haut !! La place est bondée de touristes étrangers mais surtout de brésiliens qui adorent monter voir « Cristo » et se prendre en photos à ses pieds dans des pauses plus idiotes les unes que les autres !

En jouant des coudes, on réussit à se prendre en photos tous les 5 devant une des plus belles baies du monde…Nous avons de la chance car le temps est clair et la vue dégagée ; ce qui permet de profiter de la vue panoramique sur toute la ville. Au retour, nous faisons un arrêt glaces pour reprendre des forces avant de sauter dans notre bus de retour vers Santa Teresa. C’est dimanche et la circulation est dense, nous arrivons dans notre quartier à la nuit tombée. Nous décidons de faire une pause dans une petite pizzéria du quartier avant d’attaquer la grimpette pour rentrer à notre auberge !

en route pour le Pao de Azucar
en route pour le Pao de Azucar

Pour notre 2ème journée de découverte de Rio, nous optons encore pour un trajet en bus. Cette fois, ce sera plus « sport » car nous allons au Pain de sucre et il nous faut changer de bus.

Heureusement, une fois encore, la gentillesse des cariocas nous sera très utile pour nous guider dans les nombreuses lignes de bus. Nous prenons le bus dans notre quartier de Santa Teresa et descendons au shopping center de Botofago au bord de la plage. Après une petite halte restauration rapide chez « Bob », nous prenons un 2ème bus vers Urca.

Nous arrivons au pied du Pain de Sucre en début d’après-midi. Nous montons directement dans le téléphérique qui nous emmène à la 1ère station sur le Cerro Urca. La vue est dégagée (mais brumeuse) sur Botofago d’un côté et sur Copacabana et Ipanema de l’autre. Nous sommes accueillis par un groupe de ouistitis très curieux qui viennent quémander quelques fruits. Après nous être promenés le long de la corniche (entre le bruit des marteaux piqueurs des travaux et le décollage incessant des hélico de tourisme), nous montons dans le 2ème téléphérique jusqu’au sommet du Pao de Azucar. On y trouve plusieurs sentiers de promenade tout autour du Pain de sucre, ainsi que des balcons d’observation ouvrant la vue dans toutes les directions. Le panorama est magnifique ; surtout celui du côté de la baie de Rio avec ses cordons de plages si célèbres : Copacabana, Ipanema et Leblon. Après avoir profité du soleil en lézardant sur un banc, nous redescendons jusqu’à Urca par les 2 téléphériques. 

Vue sur Copacabana depuis le Pain de Sucre
Vue sur Copacabana depuis le Pain de Sucre
les5 à Copacabana
les5 à Copacabana

Nous poursuivons ensuite notre ballade en bus jusqu’à Copacabana et sa plage mythique. Dès notre arrivée, nous sommes surpris car la plage n’est pas entourée de barres géantes d’immeubles en béton, comme nous l’imaginions. Il s’agit plutôt d’immeubles d’appartements résidentiels, de bureaux ou d’hôtels plus ou moins luxueux. Un peu comme la plage de Nice ou de Cannes avec son urbanisation au bord de l’eau.

La plage est bordée d’une immense promenade revêtue de pavés aux motifs célèbres que l’on retrouve sur des paréos, des serviettes…En cette fin d’après-midi, la plage est plutôt tranquille…quelques touristes prennent le soleil, des familles jouent au ballon mais peu de sportifs aux bras musclés et encore moins de sculpturales brésiliennes avec des bikinis rikiki !

Le cliché de la belle brésilienne en prend un coup, celles que nous croisons sont plutôt grassouillettes avec des bourrelets débordant du bikini !

L’eau étant très froide, il n’y aura pas de baignade aujourd’hui, peut-être demain à Ipanema…Après un joli coucher de soleil sur la plage, nous reprenons un bus vers Santa Teresa. Les distances sont grandes à Rio et nous arriverons vers 19h30, juste le temps de grignoter dans une gargote du quartier puis nous remontons vers notre auberge pour profiter de notre soirée.

notre hôtel Villa Leonor
notre hôtel Villa Leonor

Notre 3ème journée à Rio commencera par une matinée d’école pour Noémie et Bastien sur la terrasse de l’auberge, à l’ombre d’un manguier centenaire. Aujourd’hui, le soleil cogne et les températures sont montées en flèche…

Vers midi, nous descendons à Lapa pour casser une petite croute avant d’attraper un bus pour nous rendre à Ipanema. Nous en avons choisi un pas vraiment direct (en direction de Leblon) qui mettra presque 1 heure avant de nous déposer à Ipanema.Quoi qu’il en soit, la ballade en ville est sympa et nous permet de voir un peu tous les quartiers.

Nous arrivons sur la plage d’Ipanema vers 15 h et profitons du chaud soleil. Thierry avec Noémie et Bastien se jettent à l’eau dans les rouleaux…elle est toujours fraîche mais avec le soleil, ça va. Nous flemmardons sur la plage jusqu’à 17h puis nous arpentons la promenade le long de la plage jusqu’à un point de vue très fréquenté pour y observer le coucher de soleil. On y entend beaucoup parler français (trop à notre goût), des vendeurs de caïpirinhas sont à pied d’œuvre pour fêter le soleil couchant.

Plage d'Ipanema
Plage d'Ipanema

La promenade est vivante avec des joggeurs, des vélos, des touristes et une foultitude de petits vendeurs de tout et de rien…Une fois, le soleil couché, nous rentrons pour la dernière fois dans notre quartier tranquille avec un bus direct en 30 minutes.

Demain, nous partons pour le sud…vers Ilha Grande où nous retrouverons Stéphane et Jude…un grand moment d’émotion en préparation !!

Soleil couchant à Ipanema
Soleil couchant à Ipanema

Mai 2014 : Vacances sur la Grande île …

Plage d'Abrao
Plage d'Abrao

 

Bye bye Rio…

Notre navette vient nous chercher à l’hôtel vers 12h00. Elle devait passer entre 9h30 et 10h30… Il parait que c’est comme ça les horaires au Brésil …

Nous faisons connaissance avec un jeune couple français qui vit à Sao Paulo, avec leur bébé de 5 mois.

La route nous fait sortir de la banlieue de Rio qui s’étale dans la brume. Ce matin, c’est encore plus brumeux qu’hier ! Nous rejoignons ensuite la route de la côte qui tournicote un peu dans la jungle. Mais dans l’ensemble, nous ne quittons presque jamais des habitations.

A Jacarei, nous prenons l’embarcation qui nous conduit sur Ihla Grande, c’est un grand « voilier » à moteur. Le temps est toujours voilé, mais la mer est bien calme…les ¾ d’heure de bateau sont tranquilles et nous permettent de discuter avec le couple français.

Après une hésitation qui reste notre marque de fabrique, nous optons pour l’aide d’un porteur à charrette pour  transporter nos sacs jusqu’à la Poussada Recanto das Estrelas… Nous ne sommes pas très loin du centre du village d’Abrao… 10 minutes de marches tout au plus… Nous sommes dans un beau jardin tropical, au calme derrière le village. Une vaste terrasse ouverte, un hamac et une chambre pour les 5 … nous voici bien installés, prêts à retrouver Steph et Jude !  La piscine un peu verte et trouble ne nous attire pas…on verra plus tard !

Ce séjour sur l’île sera un séjour de repos …

Nous profiterons du premier jour pour flâner dans le village. Il est très animé et très touristique, mais ce n’est pas la haute saison. C’est calme !

Nous poserons nos serviettes sur la plage du village, face au soleil. La baie est remplie de bateaux amarrés. Petits et grands, avec des touches de couleurs un peu caribéennes. Il est facile d’imaginer ce que doit être la vie ici à la haute saison : une fourmilière de touristes !

L’eau est un peu fraiche pour des Polynésiens… mais nous en profiterons bien quand même !

Nous nous offrons une sortie double plongée. Céline reste à la Poussada avec Noémie. Lever de bonne heure…on a l’habitude. Le bateau part à 8 :30 pour nous emmener sur le site, au nord Ouest de l’ile. Un peu l’usine, la plongée ici… pas très souriants nos plongeurs… Yannick nous manque !

Une heure de bateau sous un ciel couvert… il ne fait pas très chaud. Nous avons droit à une combinaison intégrale de 5mm avec la cagoule…elle nous manque la Polynésie !

En arrivant à la pointe nord de l’île, nous découvrons une vaste plateforme pétrolière… pas très sympa comme paysage …

Dès les palmes à l’eau, nous découvrons un fond aux couleurs marron, roches, corail et poissons sont tous dans le même ton… L’eau est particulièrement trouble. La visibilité est à moins de 5m… La clarté de l’île de Pâques nous manque ! Petite plongée à 10m, tout de même sympa. Nous découvrons des fonds vraiment différents. Des poissons couleurs roches originaux, dont un spécimen qui déploie des ailes aux reflets bleu électrique particulièrement beaux.

Nous découvrons un petit hippocampe jaune et une sorte d’escargot de mer assez incroyable par sa forme… on hésite au premier abord avec une fleur… Notre monitrice sait nous amener sur des espèces originales, malgré la mauvaise visi. Les étoiles de mer sont assez nombreuses, soit avec leur bras fins comme des crayons, soit de grosses étoiles au couleur orangé.

Cette plongée, bien différente des précédentes, reste très sympa. Personne ne se perdra !  Nous remontons tous les trois, contents de celle-ci …retour au bateau. On se décharge de nos plombs et blocs. Le temps de les rééquiper et de bouger, nous arrivons sur le spot suivant : une épave, le Pinguino.

C’est une grande première pour nous ! Un cargo échoué entre 8 et 18 m. Bastien est particulièrement content de la faire. C’est une ambiance un peu spéciale. Nous avons une rapide explication sur le déroulement de la plongée. Nous tournons autour de l’épave. Nous rentrons à l‘intérieur sans y circuler. Le noir absolu à l’intérieur donne une ambiance étrange, d’autant que la visibilité n’est pas meilleure que sur le spot d’avant… La coque est colonisée mais ici, les coraux s’étalent, en épousant la forme de la coque. Il est donc facile de reconnaitre l’épave, les échelles, les ouvertures… Une plongée originale !

Nous remontons sur le bateau et retournons sous un ciel de plus en plus couvert. La pluie n’est pas loin, elle nous rejoindra dès le début de l’après midi…

Nos retrouvailles avec Stéphane et Jude
Nos retrouvailles avec Stéphane et Jude

Nous passerons donc un après midi tranquille à la poussada, entre repos et école pour Bastien et Noémie, en regardant tomber la pluie…La nuit tombe de bonne heure. A 17h, il fait déjà sombre…C’est l’heure du ferry qui nous amène Stéphane et Jude !

Quelle joie de se revoir, depuis le temps que nous en parlions … Cela faisait 15 ans que l’on ne s’était pas retrouvé… Nous ne connaissions Jude que par les photos ! Steph’ a aussi trouvé nos « petits » un peu changés…

Etrange de se retrouver ainsi, car nous avons pourtant l’impression que c’était hier qu’il partait pour la Guyane.

Il  nous a fait le plaisir de ces retrouvailles en Amérique du Sud. Jude a le droit de rater un peu d’école …et il en est bien content ! Du haut de ses 10 ans, c’est un adorable garçon, grand et très souriant. Il va vite s’entendre avec Noémie qui est heureuse de retrouver un copain de jeu. Elle a l’habitude de jouer avec des plus grands qu’elle… c’est un avantage de notre famille !

Nous allons sceller ses retrouvailles à la caïpirinha …la boisson nationale Brésilienne… un parent du Ti Punch antillais, à base de rhum 51, de citron vert et de glace pilée…

Excellent cocktail pour se sentir en vacances …

Oh les gourmands !!
Oh les gourmands !!

Nous allons retrouver du soleil et de la chaleur sans excès… et quelques averses pour arroser tout ça…

Nous aurons l’occasion de faire quelques balades depuis le village en partant le long de la côte. Nous rencontrerons des habitants de la forêt… déjà croisés à Rio, des ouistitis qui sautent de branche en branche avec leurs touffes de « cheveux » blancs au vent …

Ce séjour vacances dans une île tropicale nous donnera l’occasion de nous tenir informés de ces 15 dernières années passées ( !) et de passer de bonnes soirées !

Les restaurants ne manquent pas ici. Nous passerons de la panaderia, au tex-mex et de la crêperie au restaurant traditionnel Brésilien… Après tout, les bons moments passent aussi par de bon repas ! Et toujours le parfum de la caïpirinha…

Nous nous quitterons en espérant bien nous revoir avant 15 ans … Jude n’a jamais vu la France en hiver… alors peut-être une prochaine fois, sur un marché de Noël Alsacien…

Un dernier regard sur Ilha Grande
Un dernier regard sur Ilha Grande

Il est temps pour nous de ressortir de notre cocon et de reprendre la route de l’Aventure : le Pantanal nous attend !

Départ en bateau à 9h, un bus à 12h…et arrivée à la station de bus de Sao Paulo à 19h…

Ce sera l’occasion de découvrir encore un bout de la côte Brésilienne avant de rentrer dans cette mégapole… une des plus grosses du monde !

 

Nous allons tomber sur un Brésilien hors norme qui voyage dans le bus avec nous. Nous l’appellerons gentiment « kinder bueno » car il a des airs à notre tennisman Tsonga dans la pub du même nom ! Il parle bien anglais, ce qui n’est vraiment pas courant au Brésil ! Nous échangerons un peu ensemble. Et il se proposera de nous aider dans notre recherche de taxi à l’arrivée à la station. Notre hôtel est loin du centre, proche de l’aéroport pour notre vol pour Campo Grande de demain. Nous sommes toujours limite pour les taxis car à 5, et avec nos valises, il faut trouver la voiture qui puisse nous accepter … sans nous faire prendre deux taxis. Nous savons par expérience que c’est possible … Il va donc prendre en main cette recherche dans la file des taxis en attente. Et quand il apprend notre tour du monde, il va même en faire un argument de négociation pour baisser le prix de la course ! Vraiment très fort !

Une fois plus, la divine providence ne nous pousse que sur la croisée des bons chemins !

Une fois installés à l’hôtel, un repas dans un petit restaurant de rue près de l’hôtel… très Brésilien … donc on ne parle que portugais, mais la petite dame derrière son comptoir fera tout pour que l’on se comprenne ! Décidément c’est la journée des Brésiliens accueillants !

Retour à notre hôtel… Le Mato Grosso del Sul et ses marais du Pantanal nous attendent …

en route vers Sao Paulo
en route vers Sao Paulo

A l’aventure dans le Pantanal …

Vue sur le centre ville de Campo Grande
Vue sur le centre ville de Campo Grande

L’arrivée à l’aéroport restera un souvenir… Accueillis par une personne d’une des agences consultées pour faire le tour dans le Pantanal, nous avons failli partir avec lui, quand Ronaldo, de la bonne agence, intervient… créant un moment de confusion et de flottement ! Heureusement, Céline a les bons réflexes et se rappelle bien de son nom et de celui de son agence.

Il nous dépose à notre hôtel, franchement trop loin du centre ville… il faudra se faire livrer à manger… Promis au retour, on prendra un hôtel dans le centre ville .

en route pour l'aventure !
en route pour l'aventure !

Le lendemain à l’heure convenue, Ronaldo est là pour nous briefer et nous mettre dans la « private » navette à 16 personnes J ! Bon depuis le temps que nous tournons… nous avons pris l’habitude de lire entre les lignes dans ce genre de package. Il ne faut pas chercher un tour qui réponde à nos attentes, car ils sont alors capables de tourner et retourner les descriptifs pour donner un autre aspect…mais au final, c’est toujours le même tour ! Donc on se laisse porter, notre objectif est de rentrer dans le cœur du Parc et d’en voir un maximum … Nous avons juste mis un stop en refusant leur activité « tubing sur la rivière »… il faut comprendre « se baigner avec des frites dans la rivière (eau marron et présence de caïmans chouette !) » … pas vraiment ce que nous cherchons…Nous devrions avoir droit à une activité de remplacement… A voir…

La route vers le Parc est longue. Nous partons de Campo Grande à 9h30 pour arriver à 15 h à l’entrée du parc où une jeep… enfin une « bétaillère » confortable nous amène 10 km plus loin par une piste au milieu des marais… Cool !

La route fut longue…Nous avons fait le tour de la ville pour récupérer d’autres touristes… avant enfin de prendre la route. Conduite brésilienne garantie, on n’est pas au pays de Fangio pour rien !

Après avoir quitté l’agglomération, nous arrivons dans une vaste campagne. Le relief est plutôt plat. Nous croiserons une zone plus escarpée avec des sortes de « mesa » puis retrouverons les plaines couvertes de jungle ou de pâtures. Les zones marécageuses apparaissent bien avant l’arrivée au Parc. Nous voici dans le Pantanal… Nous croisons par deux fois un groupe de nandous  (tiens les revoilà !). Pour les autres, à part les vaches à bosse… rien !  Notre œil n’est pas encore affuté…enfin sauf pour Céline qui voit ses premiers capibaras au bord d’une mare… Non certain ! Ce n’était pas des rochers marron !!!

Notre hôtel au bord de la rivière Miranda
Notre hôtel au bord de la rivière Miranda
1ère ballade en bateau dans le Pantanal
1ère ballade en bateau dans le Pantanal

Notre hébergement au Lontra Pantanal hôtel est au bord de la rivière. Les chambres sont simples (3 lits superposés) mais il y a la clim et une salle de bain et l’environnement est agréable. Pour le moment, tout nous va !

Nous avons profité de l’arrivée en piste pour faire connaissance avec deux jeunes françaises, Camille et Léa. Léa est étudiante en école de commerce et pour 6 mois en échange dans une école dans Sao Paulo. Elles sont ici pour le package 2 nuits/3 jours…Nous resterons donc une journée de plus qu’elles. Nous allons bien nous entendre et les enfants sont heureux de renouer des liens avec des jeunes de leur âge…enfin guère plus âgée…parole de vieux ! Nous sommes accueillis sommairement par un Bruno Portugais … Même avec un tel prénom, il ne faut pas en attendre plus qu’un « bonjour » en français !

Nos activités sont programmées. Nous commençons à 16h…soit dans une ½ heure ! Nous ne sommes pas là pour rigoler ! Juste le temps de s’équiper contre les moustiques et contre le froid, car nous rentrerons de nuit.

La première sortie est en bateau. Nous descendons la rivière Miranda pour observer les animaux qui voudront bien se laisser voir. L’ambiance est bonne. Les filles mettent l’ambiance, nos jeunes suivent… le couple Brésilien est discret au fond du bateau…

Il fait un temps magnifique. Les couleurs sont belles, la lumière à cette heure-ci est de plus en plus chaude… dans un peu plus d’une heure, il fera nuit. Le retour est donc prévu au phare pour voire la vie sur les berges autrement …

Au bout de quelques minutes, nous repérons un peu de vie sur la rive. Demi-tour du guide Pepinho, un Brésilien du Mato Grosso Del Sul… Discret mais avec un œil bien exercé. Il sera un très bon guide pendant nos 4 jours ici. 

l'arbre aux toucans
l'arbre aux toucans
Quand le caïman se promène
Quand le caïman se promène

Pour l’instant, c’est une famille de loutres que nous observons. Elles sont grosses et nombreuses. C’est l’heure du repas. Elle mange des poissons et quand on voit leurs crocs, bien que sympathiques comme animal, nous ne voudrions pas nous retrouver entre leur dents. Sans parler de leurs cris stridents. En nous approchant du bosquet d’arbres et de roseaux où elles nichent,  nous comprenons bien qu’elles ne sont pas rassurées. Elles crient encore plus fort. Nous savons désormais repérer des loutres à l’oreille …

Ce seront ensuite nos premiers toucans, avec leur bec orange vif : magnifique, puis les caïmans qui nous regardent de leur gros yeux noirs…plus effrayés que nous !

Les familles de singes hurleurs, noirs pour les mâles et marrons pour les femelles et les jeunes, qui se regroupent sur les arbres, nous assomment de leurs cris perpétuels. Quel tapage dans le calme de la rivière.

Et les oiseaux de marais…

Nous rencontrerons même notre premier capibara de près. Un rocher marron immobile avec un joli oiseau jaune dessus… non ! Pepinho insiste, c’est un capibara !!! Et oui, il bouge notre rocher… C’est un rongeur géant… enfin un herbivore, qui vit ici dans les marais du Pantanal…

Nous assistons à un coucher de soleil dans une explosion de couleurs rouge et orange sur la rivière. C’est de toute beauté ! Magique ! Nous avons du mal à ne pas faire le rapprochement avec notre aventure dans le delta de l’Okavango … Puis c’est à la lune de se donner en spectacle. Un splendide lever d’une pleine lune orange au-dessus de la rivière. Si nous n’avions pas vu le soleil se coucher juste avant, nous en serions presque à perdre l’Est …

Nous prenons la route du retour, la nuit tombe et s’épaissit. Notre guide sort sa torche et guète les berges à la recherche des caïmans. Lorsque deux petites lumières rouges s’allument dans son faisceau : le caïman est là ! Il nous regarde de ses gros yeux qui trahissent sa présence. Magique, ce safari de nuit en bateau !

Un autre spectacle unique démarre : le ballet des lucioles sur les berges. Des myriades de petites lumières scintillent sur le bord. C’est féérique !  Quel pays !

Pour le plaisir des cinq, nous n’avons pas tardé à nous immerger dans la magie du Pantanal. Nous y sommes bel et bien et nous y plaisons…Nous allons ainsi vivre quatre jours durant au rythme des safaris dans les marais. Nous sommes dans un vaste pays d’eau…immense, devrait-on dire !

Marion et Camille avec leurs piranhas
Marion et Camille avec leurs piranhas

Nous allons pouvoir le parcourir dans une zone un peu restreinte bien sur, mais assez représentative. Pendant nos quatre jours ici, nous alternerons matin et après-midi, les balades en bateau et en jeep-bétaillère pour découvrir cet écosystème particulier.

Nous aurons le droit à une sortie bateau jusqu’à une ferme où nous nous essayerons à la pêche aux piranhas, sans grand résultat…L’expérience fut cependant très amusante, les pieds nus dans la boue, à lancer nos gaules en bambou en vain. Nous aurons plus de chance à la pêche au retour à l’hôtel : pour Céline, 2 poissons chats, Marion 2 piranhas et Bastien 1 gros piranha…beau tableau de chasse !

rencontre avec le capibara
rencontre avec le capibara

Humide… le temps aussi… nous aurons droit durant une matinée au passage d’un orage lors d’une sortie en jeep qui restera mémorable ! Pas de balade à pied ce matin là…Nous ne croiserons que des familles de capibaras, pas du tout gênées par la pluie et des jabirus, de grands échassiers avec un goitre rouge. Le plus gros animal volant du Pantanal. L’après-midi, une autre sortie en jeep nous offrira plus de chance de voir des animaux : des agoutis (petits rongeurs), des renards, des oiseaux, des caïmans et des bush deer (biches locales).

Cette découverte du Pantanal ne nous aura pas permis de croiser le regard du jaguar ou de l’anaconda… tant mieux diront certains…

Pour le retour à Campo Grande, nous reprenons notre navette après un contrôle d’identité en règle à un barrage de militaires dès la sortie de la piste du Parc. Etrange de trouver un tel barrage… peut être la proximité de la frontière Bolivienne …

En quittant le Pantanal, nous verrons sur le bord de la route quelques familles de capibaras au bord de mares et même un fourmilier dans une vaste pâture remplie de hautes fourmilières… son restaurant en somme ! Un dernier vol de toucan et nous voici bel et bien sur la route de Campo Grande…Nous rentrons de nuit sous un bel orage ! La conduite du chauffeur sous les trombes d’eau ne changera pas… il vaut mieux fermer les yeux et dormir… nous devons lui faire confiance !

Souvenir avec Camille et Léa
Souvenir avec Camille et Léa

Nous arrivons à 19h30 à notre hôtel… cette fois-ci dans le centre ville. Nous sommes accueillis très gentiment. Le gardien parle un anglais parfait et est particulièrement avenant… pas si courant au Brésil … Il sera content de nous indiquer le chemin du Mac Do et curieux de savoir ensuite, s’ils sont identiques chez nous…. Eh oui, un Mac Do reste un Mac Do … les enfants sont ravis !

Notre séjour dans le Mato Grosso del Sur s’achève ici. Notre découverte du Pantanal restera un grand moment de notre découverte de l’Amérique du Sud. Un écosystème vraiment singulier, tant les étendues d’eau ou de marais sont omniprésentes.

Demain, nous prenons la route des airs pour rejoindre l’Argentine et les chutes d’Iguazu …

Dernière ballade sur la Miranda river
Dernière ballade sur la Miranda river
Merci Pepinho pour la photo !
Merci Pepinho pour la photo !

Argentine...une fin de Brésil, un début de Chili

parc des oiseaux
parc des oiseaux

Les chutes d’Iguazu …

Nous quittons la région du Pantanal pour rejoindre la jungle d’Iguazu.

Nous avons fait le choix de la facilité. Nous partons en avion jusqu’à Foz do Iguaçu au Brésil et passons la frontière en taxi.

Nous nous posons pour 4 jours à Puerto Iguazu en Argentine, d’où nous partirons visiter les chutes.

Nous avons trouvé un petit hôtel tranquille à l’écart du centre et de son flot de touristes. Nous sommes dans un quartier résidentiel, aux rues pavées. Ici on ne roule pas vite, tellement par endroit, les pavés ont bougé dans tous les sens…Il fait beau et nous retrouvons une douce chaleur… et quelques moustiques…

Pour notre première découverte des chutes, nous choisissons le coté Brésilien. C’est le coté qui offre une vue d’ensemble d’une partie des chutes du coté Argentin.

Le soleil est bien timide ce matin, il a du mal à se faire un chemin derrière les nuages. Heureusement, le temps de prendre un remis (une sorte de taxi) pour nous conduire à l’entrée du Parc et le soleil est désormais bien présent et ne nous quittera plus de la journée !

Le passage de la frontière se fait très facilement. Plusieurs personnes nous ont parlé du parc à oiseaux qui fait face à l’entrée du Parc des chutes. Nos amis les Bertoux y sont allés, ainsi que nos deux Lara Croft du Pantanal … Notre taxi nous le conseille aussi… Nous commençons donc par cette balade.

Nous allons y passer plus de deux heures. Nous découvrons de près des oiseaux de la jungle, déjà vu de loin comme le toucan qui ici se fait bien plus familier…Des vols d’aras, rouges ou bleus…magnifiques. La promenade se fait dans un vaste parc aménagé dans la jungle. C’est vraiment très agréable. 

les chutes côté Brésil
les chutes côté Brésil

En sortant, nous nous faisons une petite halte empanadas « Argentins » dans une petite roulotte. Nous nous régalons. Nous sommes désormais fin prêts pour partir à la découverte des chutes d’Iguazu …

Nous prenons un bus qui nous fait traverser la jungle pendant 5 kilomètres avant de descendre à l’hôtel…. Qui marque le début de la marche qui offre les points de vue sur les chutes.

Le spectacle est vraiment à la hauteur de nos attentes. Nous découvrons une partie des chutes coté Argentine…C’est un spectacle magnifique. Des cataractes d’eau se déversent dans un bouillonnement d’eau, un grondement permanent et des volutes d’embruns qui s’envolent comme de la fumée au dessus des chutes. L’eau a une teinte marron claire. Difficile de décrire la beauté du site. Une succession de chutes dans une jungle dense.

En remontant le chemin, nous découvrons de nouvelles chutes tout en nous rapprochant des chutes Brésiliennes. Le site est immense. Une succession de chutes de 100 m de haut s’étale sur près de 3 km , parfois sur plusieurs niveaux.

Le Parc coté Brésilien offre une vue depuis le bas des chutes. Après ce chemin qui nous fait aussi découvrir les habitants de cette jungle, les coatis, sorte de ratons laveurs avec un grand museau, mignons et très habitués à la présence des touristes !

rencontre avec un coati gourmand
rencontre avec un coati gourmand
Passerelle au-dessus de la Garganta del Diablo
Passerelle au-dessus de la Garganta del Diablo

Nous arrivons sur une passerelle qui surplombe le fleuve aux pieds d’un immense fer à cheval d’où se déversent des milliers de mètre cube d’eau… avant de retomber une nouvelle fois dans un fracas de tonnerre permanent. La passerelle nous fait passer sur ce palier de repos entre ces deux sauts successifs.

Au bout de la passerelle, nous nous retrouvons à l’aplomb de la chute. C’est impressionnant de se retrouver si prêt de la cataracte d’eau, tout en se retrouvant dans les embruns de toutes les chutes qui tombent au dessus de nous… Nous sommes au cœur des chutes. C’est extraordinairement beau. Violent, sauvage et … humide !

Nous avons vu les chutes Victoria… Nous sommes aujourd’hui devant celles d’Iguazu. Toutes les deux sont extraordinairement belles, mais cependant fort différentes. Le Zambèze s’écoule sur un plateau qui est entrecoupé par une faille. En  regardant les chutes, nous sommes sur la rive d’en face. A Iguazu, la muraille qui interrompt le plateau où s’écoule le fleuve Paraguay marque une déclinaison générale aux pieds de ces falaises. Nous les abordons depuis le bas de cette falaise.  Dans les deux cas le spectacle est de toute beauté.

Nous remontons en haut des chutes par un ascenseur panoramique qui nous dépose au bout de la route où les bus viennent récupérer les touristes pour les ramener à l’entrée du Parc. La visite s’achève ici. Nous y aurons passé une demi-journée. Notre première rencontre avec ce site est une réussite à la hauteur de nos espérances… Nous sommes impatients de les découvrir par le coté Argentin qui a une réputation encore plus grande que ce que nous venons de vivre !

Le temps d’écrire une carte postale souvenir à papi et de déguster une bonne glace et nous reprenons notre taxi pour repasser la frontière et rejoindre notre chambre. Quelle journée !

Chutes côté Argentine
Chutes côté Argentine

Ce matin encore, le soleil est voilé. Nous ne nous inquiétons pas, fort de la journée d’hier… Nous reprenons notre remis d’hier pour rejoindre l’entrée du Parc Argentin. Il faut rouler une petite demi-heure dans la jungle pour rejoindre l’entrée. Cette fois-ci, c’est un petit train qui sert à nous emmener sur le site d’où part le chemin le long des chutes.

La balade se fait sur des passerelles très faciles d’accès au travers la jungle. Nous y retrouvons des familles entières de coatis, mais aussi quelques toucans au sifflement facilement identifiable et l’œil de lynx de Marion nous fera même découvrir un petit serpent vert… joli… mais de loin seulement !

Notre arrivée sur les premiers points de vue est une nouvelle fois extraordinaire. Un vrai paysage de carte postale. Nous découvrons devant nous encore davantage de chutes qu’hier. Elles semblent se prolonger à l’infini, provoquant des volutes énormes d’embruns et toujours un brouhaha permanent. Une première rangée de chutes se prolonge par une seconde qui apparait plus désordonnée. Nous en découvrons de partout, fendant la jungle de leur jet d’eau continu.

C’est … extraordinairement beau … Quelle nature !

Nous allons nous promener ainsi sur trois sites différents. Il y a beaucoup de monde… un flot de touristes digne d’un parc d’attraction. Tant pis, le spectacle demeure ce qu’il est …

Pour le dernier site, nous reprenons le petit train… un peu de repos, le temps d’un quart d’heure pour arriver à l’accès d’une passerelle qui enjambe sur plusieurs centaines de mètres le rio Paraguay …passant d’ilot en ilot pour finalement nous amener à l’aplomb des chutes au pieds desquelles hier nous les regardions tomber par le coté Brésilien. 

devant la Garganta del Diablo côté argentin
devant la Garganta del Diablo côté argentin

22/05 au 26/05 : les vallées calchaquies… un parfum Andin

Plazza de Mayo à Salta
Plazza de Mayo à Salta

Nous arrivons à Salta avec un temps très couvert et frais. Les montagnes dardaient leurs sommets au travers l’épaisse couche de nuages. Joli spectacle depuis l’avion mais une fois au sol, le ressenti est différent…

Pour clore le bouquet d’accueil, nous devons jouer des coudes auprès des taxis locaux pour rejoindre notre hôtel depuis l’aéroport. Un chef de file a décidé qu’il nous fallait deux taxis. Certes, nous sommes un peu impressionnants… mais nous avons désormais une bonne expérience des taxis en Amérique du Sud. Nous savons qu’un bon « berlingot » ferait l’affaire.  Céline en a repéré un mais pour le moment, c’est blocus !

Dès qu’un nouveau s’approche de nous, il y en a un qui l’arrête tout de suite pour lui expliquer qu’il nous faut forcément deux taxis… Nous campons dans notre coin du trottoir en faisant nos têtes de cochons résignés… et ça marche. Le meneur décide de nous faire monter dans le fameux berlingot (ah les automobiles françaises !).

Et nous voilà partis… notre chauffeur traine les pieds, c’est à nous de charger sa voiture. A peine le premier sac et il veut déjà nous montrer que la porte ne ferme pas…Attendez laissez nous faire… vous voyez bien que ça ferme… mine renfrognée… le chargement continue. En montant, nous découvrons que le taxi-mètre tournait déjà… bon allez, on y va quand même … Au final, son taxi-mètre nous coutera moins que le forfait que le meneur nous imposait. Il a voulu nous ennuyer mais c’est raté… Ah quelle arrivée !

Heureusement, l’accueil cordial de l’hostal efface tout de suite cette impression. Nous avons un petit appartement et nous y sommes bien : demain repos à Salta, une grande ville où la vie semble grouiller. C’est l’occasion d’un changement de chaussures pour Noémie, dont les pieds n’étaient plus du tout protégés… Nous en profitons pour découvrir le centre de Salta, assez agréable pour y déambuler dans ses nombreuses rues piétonnes. Nous avons quitté l’Argentine du Sud et davantage celle de Buenos Aires. La foule dans laquelle nous nous promenons est de plus petite taille que nous, les visages sont typés Andins, les peaux davantage cuivrés… Nous sommes désormais à la porte des Andes, cela ne fait pas de doute.

Une bonne parilla viendra conclure notre journée. Ah la viande Argentine est vraiment délicieuse ! Nous nous essayerons aussi à un restaurant Bolivien. Dans une vaste salle, façon cantine, nous goutons notre premier locro, un plat qui rappelle le cassoulet version Andine…Les enfants restent sur des valeurs sûrs, les empanadas…quoi qu’il y ait rarement deux fois la même façon de les préparer…

Quebrada del Escoipe
Quebrada del Escoipe

La suite de notre voyage est toujours une occupation de chaque jour… Pour l’heure c’est notre passage au Chili qui nous préoccupe, les nouvelles ne sont pas bonnes car nous ne pouvons pas acheter nos billets de bus, la frontière est coupée par la neige. Le passage est à 4800 m et la pluie d’hier était de la neige sur les montagnes…

Un coup d’œil à la météo nous rassure, le soleil est annoncé… mais pour l’ouverture de la frontière, il faudra attendre quelques jours pour en savoir plus. La jeune femme du guichet est très sympa. Les photos qu’elle nous montre du Chili sous la neige ne nous rassure pas… et quand elle nous dit que la semaine dernière, il faisait plus de 35°C, on se demande dans quel pays on est arrivé…

Nous avons prévu de monter dans les montagnes calchaquies au Sud de Salta, pour découvrir la Quebrada de las Flechas. Nous avons loué une voiture suffisamment grande à un bon prix… Ce sera une Chevrolet Spin. Nous pouvons mettre des bagages sur le toit mais finalement, ce ne sera pas nécessaire.

Nous voici repartis sur les routes d’Argentine. Il y a tout de même un peu de stress, car nous allons commencer à nous frotter à l’altitude. Un premier col à 3348 m, le col Piedra del Molino… donc doute sur le mal des montagnes… et gros doutes sur l’état de la route…

Au matin du départ de Salta, nous nous régalons d’un bon petit déjeuner (Ah la dulce de leche !). Nos hôtes se renseignent pour nous sur l’état de la route vers Cachi, auprès des autorités civiles…La route est ouverte et il faut rouler avec prudence : ouf !

Nous réservons la même chambre auprès de l’hôtel pour notre retour dans 3 jours. Et nous prenons la route un peu plus rassuré. Le ciel est toujours gris, mais pas de pluie, et la météo persiste à nous annoncer du soleil… on y croit !

Col Piedra del Molino sous la neige
Col Piedra del Molino sous la neige

En sortant de Salta, les maisons rudimentaires laissent progressivement place aux champs, pâtures et à quelques forêts.

Nous quittons la route principale pour prendre la direction de Cachi. Nous voici vraiment à la campagne. Le ciel semble vouloir se dégager. Nous prenons une piste étroite sinuant le long d’une falaise surplombant un rio. Au fond, les montagnes se défont de leurs nuages. Le ciel bleu apparait.

Le paysage est tout simplement beau. Les angoisses des quelques jours précédents sont balayés avec les nuages….

Les premiers cactus cierges apparaissent. Ils s’accrochent sur des montagnes rocheuses aux couleurs rouges, marrons. Au dessus, la montagne se poursuit, recouverte de neige : c’est là où notre piste nous mène. La piste est en bien meilleur état que nous ne le redoutions…Nous avons même droit à de l’asphalte sur une bonne partie.

Nous voici dans les vallées Calchaquies. Après la Quebrada de l’Escoipe dans les forêts, nous arrivons à la Cuesta del Obispo. La piste monte progressivement et la neige nous entoure. Sous le soleil, le paysage est magique ! Nous ne le savons pas encore mais nous sommes entrain d’ouvrir une des plus belles parties de notre aventure…

C’est au col Piedra del Molino que nous pique niquons : rien ne nous arrête ! A cette altitude (3348 m), nous voyons les nuages arriver, repartir puis de nouveau arriver. Le paysage change avec ce mouvement des nuages. D’un col fantomatique, nous passons à un paysage dégagé où nous dominons les vallées que nous venons de traverser. Nous goutons à nos premiers froids…

La route se poursuit sur un vaste plateau. Changement de décor, nous voici dans la pampa de Cachi.

Nous croisons des troupeaux d’ânes semi sauvages…un grand aigle nous surveille du haut d’une colline…c’est une nature tout autre que celle des vallées.

Au delà de ces plateaux, la Cordillères des Andes… Nous traversons un immense plateau couvert de cactus, nous sommes sur la Recta Tin Tin…une ligne droite infinie…enfin, presque (pendant 15 kilomètres) !

Nous faisons un arrêt pour une petite marche « découverte » dans les cactus et reprenons notre route pour Cachi. Nous sommes dans une autre Argentine. Les maisons faites de pisé sont très rudimentaires. Ici, on cultive le piment. Nous découvrons des cours de maisons tapissées de piments séchant au soleil. Nous sommes dans la région la plus pauvre d’Argentine…

des ânes sauvages dans la pampa
des ânes sauvages dans la pampa
les rues tranquilles de Cachi
les rues tranquilles de Cachi

 

Le village de Cachi est un petit village de maisons basses et blanches. Les rues ont des allures de rues cubaines. Il y a très peu de monde. Quelques restaurants, ou magasins d’artisanat, mais peu de touristes. Nous avons le sentiment d’être rentrés au cœur du pays, un pays authentique, originel.

 

Notre hostel est dans le style du village, une grande maison blanche de plein pied, avec un jardin autour. La chambre est simple. Un petit chauffage est installé… nous sommes en altitude et les nuits seront fraiches…

Nous laissons les enfants dans la chambre et nous partons marcher dans le village et prendre le pouls ralenti de ce pays où, dit-on, on ne meurt que de vieillesse…

L’église est en bois de cactus, très reconnaissable à ces trous. Il est utilisé pour les poutres du  plafond, et pour l’autel. Elle est très jolie, avec son large fronton arborant ses 3 grosses cloches, sa couleur jaune aux allures mexicaines et sa place pavée à ses pieds… L’Amérique du Sud est une terre chrétienne, où la foi se pratique sans fard, en tout lieu, nous y trouvons des églises et souvent très fréquentées.

Nous prenons un café dans une jolie salle tranquille, jusqu’à ce que 2 jeunes français viennent y regarder un match de foot à la télé… C’est fou, le nombre de fois où l’on entend parler français autour de nous …

Une bonne soirée dans un petit restaurant à déguster un vin d’altitude…le torontès… et retour à notre chambre. Sous une voute étoilée d’une clarté qui nous rappelle quelques nuits d’Afrique, le village est d’une tranquillité proche du recueillement, assoupi… C’est reposant…

Le réveil se fera sous un splendide soleil. Les montagnes autour de Cachi sont hautes et toutes recouvertes de neige. C’est vraiment un magnifique village, posé aux pieds des Andes.

La piste d’aujourd’hui va nous faire redescendre jusqu’à Cafayate, mais ce n’est pas n’importe quelle piste. Nous revoici sur la Routa 40...

Près de 3000 km plus loin que lors de notre passage à Bariloche... et près de 5000 km plus loin qu'en arrivant à El Calafate... la belle Patagonie.

Nous sommes de retour sur la route mythique d'Argentine. Elle déroule sa piste à près de 3000m d'altitude, dans des paysages magnifiques.

Nous rentrons dans une vallée bordée de montagnes de part et d’autres. A mesure que nous avançons, la vallée se fait de plus en plus large. Les sommets enneigés s’éloignent. Les montagnes sont rouges et se couvrent de cactus.

La pause du midi se fera chez El Rancho  à Molinos. Petit village vivant, tranquille, au bord du rio Calchaqui, aux pieds des montagnes. Nous rentrons dans une maison pueblo aux couleurs rouge et jaune. Il y fait frais. La salle a des allures de cantina…Nous allons y déguster d’excellentes empanadas… Nous commençons à sérieusement bien en connaitre les différentes variétés…

Nous poursuivons notre descente sur la route 40…

Quebrada de las Flechas
Quebrada de las Flechas

Des vignobles font leur apparition.  Nous découvrons là nos plus hauts vignobles, aux allures de petit arbre, tellement le pied est haut. Ils aiment les écarts climatiques mais semblent craindre la proximité de la chaleur du sol…en été, bien sûr…

Nous croisons des vigognes sur les immensités désertiques... admirons les montagnes aux reliefs tourmentés, colorés et tellement changeant avec les kilomètres ... nous approchons les immenses cactus cierges des Andes... Ici, la vie bat à un autre rythme...paisible... quasi ancestral... un rythme andin forgé par la vie en altitude et dans des conditions difficiles… Nous y respirons autrement. C'est bon d'être ici ! Nous apprécions ces instants, loin, dans un autre monde…

La ville de Cafayate est plus basse et plus importante que Cachi. La ville est plus animée. Nous sommes dimanche soir, jour de la fête nationale. Pas d’exubérance ou de bal populaire. Quelques coups de klaxon puis la ville redevient tranquille. L’église est bondée. La messe du soir fait le plein.

Nous rentrons au hasard dans un restaurant. Vaste, frais et peu occupé… Nous sommes en automne, la saison basse… Nous apprécierons la cuisine locale et surtout son torontes… Un vin blanc très caractéristique et très aromatique… Un vrai régal qui clôt une journée exceptionnelle…

La fatigue nous pousse vite au lit…enfin, sauf les jeunes qui apprécient davantage le wifi …

Avec le soleil éclatant, nous quittons la route 40 pour rejoindre Salta par la route de la Quebrada de las Conchas …..Les vignobles cèdent la place à des paysages désertiques, colorés.

La quebrada offre de nombreux sites différents ou nous allons nous balader. Des montagnes aux couleurs ocre, rouge, blanche, des rochers adoucis par l’érosion, aux formes esthétiques. Des grottes se forment et nous rappellent à une plus petite échelle Antelope Canyon aux USA…Les paysages ont souvent des similitudes avec ceux de l’Ouest Américain, ou de l’Afrique… ou de l’Australie…

Nos balades nous conduisent tantôt aux pieds des rochers, tantôt dessus … parfois sur les rives du Rio au milieu des troupeaux de chèvres…C’est une route magnifique qui avance dans un paysage incroyable.

Pas de solution pour le pique nique de midi que l’on a un peu négligé… dur, dur... Heureusement les paysages magnifiques de la quebrada font taire les estomacs !

Les montagnes s’espacent laissant une vallée de plus en plus large. Nous sommes désormais dans des roches au ton sombre, gris. Puis nous retrouvons les pâtures et les champs qui annoncent l’arrivée vers Salta… La fin de la route est moins exceptionnelle, et nous attendons maintenant l’arrivée à la station de bus pour savoir si notre poursuite vers le Chili sera possible…

En arrivant à la gare, nous sommes tout de suite rassurés en voyant un couple de voyageurs acheter ses billets… La nouvelle est confirmée, la route vers le Chili est ouverte. Notre aventure va pouvoir se poursuivre …

Nous retrouvons notre hostel de Salta pour une dernière nuit ici. Notre dernière soirée à Salta nous fait apprécier cette ville très animée, avant de repartir vers le Nord et la vallée de Humahuaca… Nous allons monter encore d’un palier dans les routes d’altitude…

Nous approchons les 4000 m…

les torres de la Quebrada de las Conchas
les torres de la Quebrada de las Conchas
un petit air des Etats Unis
un petit air des Etats Unis

Chili...nos premiers pas sur l’Altiplano

29/05 : de l’Argentine au Chili…4600 m

en route pour les 4600 m !
en route pour les 4600 m !

 

Réveil de bonne heure … nous prenons le  bus depuis Purmamarca pour rejoindre San Pedro de Atacama, au Chili. Depuis notre balade test au col hier à 4170 m, le col de Potrerillos, nous sommes un peu plus sereins pour affronter cette route à travers la cordillère des Andes, car aujourd’hui…nous allons passer une bonne partie de la journée entre 4000 et 4600 m !

Avec une petite demi-heure de retard, nous prenons place avec nos bagages dans le bus. Nous avons eu le temps de profiter du lever de soleil sur la fabuleuse montagne aux sept couleurs qui domine le village…

Nous sommes confortablement installés. Il ne faut pas s’agiter, rester bien caler et dévorer les paysages des yeux. Nous refaisons la montée du col. Les immenses montagnes de la Cordellère nous font face. Les couleurs chaudes du matin et le ciel bleu, presque violet, offre un cadre extraordinaire pour notre traversée vers le Chili.

Nous sommes tous parfaitement bien acclimatés. Pas de mal des montagnes pour le moment. Noémie, quand elle ne dort pas, est dans une forme étonnante, vu les conditions. Les effets de l’altitude sont évidents. Le souffle est court et l’agitation a tôt fait de tourner la tête. Nous grignotons le snack offert par le bus, puis restons bien calés dans nos fauteuils …

Après la montée du premier col, nous resterons la plupart du temps entre 3000 et 4000 m. Les sommets enneigés se partagent l’horizon. 

Salar des Salinas Grandes
Salar des Salinas Grandes

Nous traversons les Salinas Grandes, désert de sel, du blanc à perte de vue. Quelques camions font des allées et venues vers les lieux d’extraction du sel. Par endroit, des tas de sel sont répartis régulièrement… puis le bord du salar se craquelle, avant de laisser place à une plaine aux herbes jaunes qui se poursuit jusqu’aux pieds des montagnes rocheuses qui marquent de nouveaux espaces plus tourmentés...

La route remonte. Elle tourne et retourne dans ce paysage extraordinaire. Puis à nouveau, revoici les plaines, de vastes plaines de désert où ne pousse que des herbes à vigognes… et de temps en temps, un groupe de vigognes qui se fondent dans le paysage avec leurs couleurs  qui s’accordent avec les tons marron orangé des roches et du sable.

Nous repassons des cols  et les paysages s’enchainent encore…dans des déserts immenses, marqués de monts rocheux aux couleurs changeantes avec le soleil. Nous sommes au cœur des Andes et le paysage est sans nom. Infini, harmonie de couleurs… c’est magnifique.

Le passage de la frontière est étrange. Si haut …dans un lieu aussi reculé… mais les formalités restent les mêmes…quoi que le mouvement des bagages est tout de même essoufflant…

Nous voici de retour au Chili. Le Chili du Nord… celui d’Atacama. 

Lagune de l'Altiplano
Lagune de l'Altiplano
vigognes buvant à la lagune
vigognes buvant à la lagune

La route se termine par la descente sur San Pedro au pied du Volcan Licancabur et  face à l’immense Salar d’Atacama… Dieu que c’est beau ! Nous croisons des vigognes, puis en nous rapprochant de San Pedro un vaste troupeau de lamas nous attend…

L’organisation de notre séjour ici n’a pas été très simple… beaucoup d’hésitation sur les logements. Au final tout se passe bien, nous sommes accueillis à la gare de bus par notre hôtel qui nous emmènent nos valises en voiture pendant que nous sommes accompagnés à pieds à l’hostal. Nous sommes à cinq minutes de la station de bus et nous nous rendrons compte plus tard qu’être à l’écart du centre ne nous en éloigne finalement pas, tellement San Pedro est une petite ville.

Elle est restée très authentique. Avec ses maisons en pisé, ses rues en terre battues sauf quelques exceptions qui ont eu le droit d’être pavée…Nous logeons sur une petite colline dans un quartier de maisons. Pas vraiment touristique…Nous avons une vue sur la cordillère et sa chaine de volcans…Difficile de ne pas tourner en rond dans les superlatifs…En se cochant le soleil embrase la chaine…c’est sans nom tant le spectacle est beau…et nous venons seulement d’arriver…

Notre logement est simple, sans chauffage…il va falloir s’y faire… malgré nos 2.500m d’altitude.

Nous sommes informés dès notre arrivé sur les tours qui peuvent être organisés pour découvrir la région… Nous prenons le temps de la réflexion…un peu trop peut –être car le soir en nous décidant il n’y a plus de disponibilité. Du coup nous changeons à contre cœur notre choix de sorti pour le lendemain, sans savoir que la providence ne nous a pas abandonné…

La balade dans le village nous a permis de rapidement nous familiariser. Le village est petit il est très facile de s’y retrouver… les agences, les restaurants, les boutiques d’artisanats se côtoient de partout.

Nous sommes maintenant impatients de découvrir la région… d’autant que la météo semble bonne pour les prochains jours !

Le volcan Licancabur
Le volcan Licancabur

30/05 au 02/06 :   Le salar d’Atacama …

En quelques jours, nous allons rentrer dans la découverte du salar d’Atacama et ses environs.

Les sites exceptionnels sont nombreux ici et il serait difficile d’en écarter…

Pour le premier jour, nous partons vers le salar de Tara. Il nous faut remonter à 4800 m par la route qui nous a conduits ici.

Premier contre temps, à 7h30, la route est fermée à cause de la neige sur la route qui a verglacée pendant la nuit. Il faut laisser le soleil faire fondre cela… Nous repartirons donc à 9h30… Cela nous laisse le temps de prendre un bon petit déjeuner que nous avions un peu bâclé…

Notre chauffeur et guide, Jorge, parle très bien français et anglais…C’est un bonheur de pouvoir discuter avec lui.

Premier arrêt pour découvrir une plante odorante de ces montagnes : la roca roca. En la frottant dans les mains, il s’en dégage une forte odeur qui dégage les bronches… une sorte de vicks en fait…

Nous croisons des lamas puis des vigognes, tout en admirant le volcan Licancabur… Chaque village est rattaché à un volcan. C’est le lien entre la terre mère, la patchamama et le ciel. Nous voici rentré dans les croyances andines. Nous sommes en terre chrétienne, mais les croyances ancestrales demeurent présentes. Cette dualité est une caractéristique de ce peuple Andin.

Nous retrouver au pied du Licancabur nous ramène à notre rencontre pascuane avec Henri Garcia. C’est dans le lac qui se trouve dans le cratère de ce volcan qu’il a effectué sa mémorable plongée au cours de l’émission Ushuaia et, de ce fait, détient désormais le record de la plongée la plus haute du monde ! Jorge se rappelle bien de l’expédition qui a eu lieu dans le volcan, il l’associe à une expédition Cousteau…Une vedette, notre ami Henri !

Mais ce volcan est aussi l’objet de tous les phantasmes de chasseurs de trésor. D’après la légende, les Incas qui habitaient au pied de ce volcan et percevaient une taxe de passage, étaient riches. Ces trésors accumulés auraient été précipités dans le lac lors de la conquête Espagnole pour que ces derniers ne les récupèrent…

Nous poursuivons notre remontée de la route vers l’Argentine. Quelques arrêts nous permettent de découvrir l’immensité de ces paysages et leur beauté… sous un vent décoiffant et …très frais ! Les paysages sont splendides. La vue dégagée laisse le regard partir à l’horizon sans autre obstacle que les montagnes rocheuses colorées ou des volcans momentanément assagis. La neige est encore présente à cette hauteur. Elle couvre les sommets et, dans les plaines, elle s’est regroupée en vastes congères que le vent sculpte et lisse. Une lagune dans la vallée déploie des reflets bleu, vert et blanc dans un écrin de roches rouges…

Nous quittons la route et empruntons une piste. Jorge slalome entre trous, pierres et vastes congères. Malheureusement, un passage ne laissant pas d’autre alternative que de nous engager dans la neige va nous être fatal. Quelques manœuvres vaines… Nous voici bloqués dans la neige au milieu du désert à 4000 m d’altitude… original non ?

Il fait un temps splendide. Le soleil brille mais ne peut rien contre le vent…il fait froid… Le paysage est grandiose. Nous sommes aux pieds d’immenses roches volcaniques rouges, aux formes sculptées par le vent et la pluie… et au cœur constellé de cavités formées par les poches de gaz.

Pas de chance, Jorge n’a ni pelle, ni plaques… Les premières tentatives de déneigement rapide ne mènent à rien. Les coups de volant, les avant/arrière…rien…Le 4x4 ne bouge pas d’un centimètre… Nous sommes bien plantés ! Jorge garde le sourire…Il est vraiment extraordinaire, ce gars là ! Peut-être l’expérience de la haute montagne qui le fait relativiser la gravité des problèmes… Bon, d’une façon générale, tout le monde prend ça avec philosophie… Nous allons bien finir par nous en sortir… Un couple d’Allemand fait partie du voyage avec nous. Madame garde ses pieds au sec mais Monsieur est plus actif… Tout le monde s’y met, sauf Noémie qui a le droit de rester au chaud dans le véhicule… quand même ! Nous ne sommes pas équipés pour marcher dans la neige, mais il le faut bien…

Au bout de trois quart d’heure, à force de dégager la neige, et de faire les « singes » sur le 4x4 quand Jorge prend le volant, nous parvenons à avancer de quelques mètres. Mais il en faut plus pour nous sortir de la congère… Nous revoici bloqués. Les rochers sous la roue ne servent à rien… il faut bel et bien déneiger devant les roues. La technique est un ou deux sur le pare choc arrière, et de même sur les marche pieds des cotés pour faire balancer la voiture… C’est long…et vraiment éprouvant ! Après chaque tentative, il faut du temps pour reprendre son souffle. A plus de 4000m, il vaut mieux limiter les efforts…c’est raté !

Nous mettrons plus d’une heure et demie pour nous sortir de notre galère … Quelle Aventure ! Jorge est désolé mais il n’a pas économisé ses efforts pour nous sortir de là… L’excursion peut continuer… 

Salar de Tara
Salar de Tara

Pour rejoindre le Parc du salar de Tara, nous traversons des paysages incroyables….Vastes, beaux, austère, sauvages…

Une immense vallée glacière recouverte de sédiments…une véritable plage lunaire…a fait ressortir d’immenses monolithes de roche volcanique, percées comme du gruyère, et aux formes adoucies par le vent…

Jorge est passionnant. Il a une grande culture géologique, guide de haute montagne oblige…

Nous voici sur l’altiplano. Ces vastes plateaux qui se déploient aux pieds de la cordillère des Andes comme si nous nous trouvions au bas d’une vallée…alors que nous sommes à 4000m d’altitude…un autre monde…

Notre piste nous fait passer dans une vaste plaine de cailloux… plus de végétation. Nous avons quitté les touffes herbeuses jaunies qui servent de nourriture aux troupeaux de vigognes. Difficile d’y voir une piste… Jorge s’arrête au milieu de nulle part, sort du véhicule et en revient avec une poignée de cailloux noirs et ronds comme des billes… ce sont des obsidiennes utilisées pour les bijoux…

Les paysages grandioses s’enchainent…C’est d’une étonnante diversité de formes et de couleurs.

Puis nous arrivons sur le salar de Tara. Il se déroule sous nos pieds en contre bas de la montagne où nous sommes. Une immensité de couleurs. Il est formé par une vaste lagune d’eau au reflet bleuté et se mélangeant avec des vastes prairies marécageuses d’herbes vertes et jaunes…Le blanc éclatant du sel vient s’entremêler dans cette palette de couleurs extraordinaires… Les montagnes rouges et blanches forment un lointain contour au salar.

Nous descendons dans ce paysage pour découvrir des oiseaux qui malgré le froid profitent de ce havre …Flamands roses Andins, couple d’oies noires et blanches, petits échassiers, canards…

Nous sommes balayés par le vent froid, les joues chauffées au soleil …mais nous en prenons plein les yeux tant cette nature est fabuleusement belle…

C’est ici que nous allons manger. Jorge nous organise un pique nique dans un vieux bâtiment servant de refuge. Il fait froid, mais nous sommes à l’abri du vent. Un pique nique d’altitude.. Sandwich et escalope milanaise (un plat typique d’Amérique du Sud… si ! si !). Nous découvrons les symptômes inhérents à l’altitude… Manger fatigue ! L’organisme consomme plus d’oxygène pour satisfaire à notre repas… de l’oxygène qui fait défaut à nos petits poumons… Nous nous essoufflons rien qu’en mangeant ! Par contre nous continuons notre consommation liquide sans limite. Il faut boire sans cesse, et éliminer le plus possible les minéraux qui « épaississent » le sang comme une confiture, pour permettre une meilleur oxygénation du sang. C’est ainsi que s’évite les maux de tête, particuliers à l’altitude… Pour le moment, ça nous réussit bien. Le seul inconvénient, c’est que ce cocktail de boissons et de secousses sur les pistes nécessitent des arrêts fréquents …

Sur la route du retour, nous voyons quelques nuages qui survolent les sommets autour de nous. Est-ce menaçant ? Nous ne savons pas trop… Le vent est toujours aussi fort. Plus de 80 km/h d’après Jorge. Les congères de ce matin continuent leur déplacement sous l’effet du vent. Ce sont ceux du bord de route qui sont le plus impressionnant. Le vent les étale sur la route. Par endroit, celle-ci disparait pour se couvrir de glace.

Nous ne croisons plus personne. La route est à nouveau fermée à San Pedro, par sécurité. Nous rentrons ainsi, secoués par le vent mais heureux d’avoir pu découvrir ces paysages aujourd’hui car nous savons que demain, l’accès par cette route sera encore plus délicat, voire impossible…

En prenant la descente vers San Pedro, nous quittons les nuages et retrouvons devant nous l’immensité du salar d’Atacama sous le soleil de fin de journée…

Nous avons apprécié cette journée avec Jorge et avons organisé avec lui notre journée de découverte du salar pour demain… rendez-vous est pris à 8h… Seul inconnu, pour cette nouvelle excursion, une inconnue subsiste sur l’ouverture de la route au Sud du Salar pour découvrir les Piedras Rogias …

Nous nous faisons une petite soirée tranquille à l’auberge ou nous nous faisons un petit repas simple pour éviter de ressortir en ville. Nous sommes tous fourbus de cette magnifique journée… Pas besoin de nous bercer ce soir !

Bloqués par la neige à Piedras Rojas
Bloqués par la neige à Piedras Rojas

Deuxième expédition avec Jorge, pour découvrir le salar d’Atacama. Un peu d’hésitation sur l’ouverture de la route pour Piedras Rojas , mais finalement les nouvelles sont bonnes. Nous pouvons partir… Pour remplacer le petit dej un peu léger de ce matin, nous faisons un arrêt à la boulangerie de San Pedro. Nous avons fait connaissance avec un couple de tour du mondistes français ce matin, les tranquilou.com, très sympas. Ils nous ont livré le secret de ce trésor gastronomique pour français en manque de viennoiseries… Une boulangerie tenue par un français avec de superbes croissants et pain au chocolat… Quel délice !

Nous partons donc le ventre rempli de bonne chose, prêt à découvrir une nouvelle fois des paysages exceptionnels…

Nous sommes dans le salar d’Atacama. Nous descendons vers le Sud. L’immensité du salar, un désert, bordé à l’Est par la cordillère et sa chaine de volcans couverts de neige.

Jorge en connait le moindre nom. Il nous montre les volcans en activité. Celui-ci par exemple, explose tous les 3 ou 5 ans…Il n’a pas été actif depuis 5 ans… gloups ! Pourtant ici, il n’y a pas de crainte avec les volcans ou les séismes. Les habitants ont l’habitude. La météorologie leur est aussi favorable. L’Amérique du Sud est sous le flux des vents dominant venant du Pacifique, qui au final n’est pas si loin d’ici… Les explosions volcaniques sont ainsi balayées chez les voisins Argentins qui sont bien plus ennuyés que les Chiliens… Quant au séisme, il ne faut pas chercher d’immeuble à San Pedro. Les constructions sont traditionnelles, en brique de terre locale, parfois en bois, et pour les plus riches en parpaings ou en briques.

Nous découvrons des villages ou toutes les maisons sont en parpaing… surprenant dans ce pays… Jorge nous livre le secret… la mine de lithium au Sud du Salar…

Une large entaille dans le salar livre des trésors au Chili (et surtout à l’entreprise privée étrangère qui s’enrichit !) et distribue des subventions aux villages autour du salar pour s’assurer de leur soutien… Nous découvrons ainsi de magnifiques terrains de sport, ou terrain de foot avec un beau sol vert synthétique…

Le salar d’Atacama est immense. Nous le parcourons jusqu’au sud en le longeant par l’Est. Jorge nous explique comment reconnaitre l’ancien niveau de ce vaste lac d’altitude créé par la création de la cordillère des Andes. Une immense réserve d’eau qui s’est asséchée lors de l’époque glaciaire qui a ramené sédiments et concentration importante de minéraux.

Au bout de cette route, qui nous rapproche de la neige qui semble encore en plus grande quantité qu’hier, nous rejoignons une piste pour atteindre Piedras Rojas… A vrai dire, ces terres rouges ne figurent pas sur notre vieux « Routard »… En discutant avec Jorge, nous recevons la confirmation de ce que nous imaginions. C’est du marketing pour touristes. Il connait bien cette région où il a vécut enfant. Il a entendu parler de ce site seulement en revenant s’installer ici il y a quelques années. Le nom de ce lieu a été reformaté pour mieux parler aux touristes et cette visite est venue se rajouter aux différentes visites proposées par la foule des agences de San Pedro…

Bref, nous ne savons pas exactement ce que nous allons y chercher. Les terres rouges, après avoir visité la quebrada de Humahuaca en Argentine….

La piste se déroule dans un paysage magnifique… une fois de plus ! Nous longeons le pied d’un volcan recouvert de neige... Des volées de petits oiseaux fuient devant nos roues. Ce sont des « mineurs ». Ils nichent au sol. Ils décollent devant nous par dizaine, volant en rase-motte d’une centaine de mètre et se reposent à nouveau…

La piste est bien dégagée, jusqu’à ce que nous arrivions à une succession de deux congères… Pas question de renouveler « l’attraction » d’hier ! Nous testons à pied l’état de la première congère…Si à pieds, nous ne nous enfonçons pas, avec le 4x4 ce sera différent… Nous testons une avancée-recul progressive. On avance, on recule…On avance, on recule…Bref nous parvenons à nous faire notre piste. Passé la première nous attaquons la seconde avec le même succès. Bravo !

Malheureusement nous nous retrouvons quelques centaines de mètres plus loin devant une nouvelle congère mais beaucoup plus importante et sans interruption…bof, bof... Nous sommes trop loin pour terminer à pieds. Hésitation, réflexion puis décision… nous faisons demi-tour.

Après tout, ce que nous voulions particulièrement voir ici, ce sont les lagunas Miniques et Miscanti (des noms indiens cette fois ci…). Nous sommes rejoints par deux vans d’un hôtel de luxe de San Pedro, qui vont devoir se résigner à la même conclusion. Nous les laissons là et rebroussons chemin dans ce vaste paysage mélangeant neige, désert et volcans … Nous ne nous en lassons décidément pas.

devant la lagune Miniques
devant la lagune Miniques

Nous reprenons la route vers le salar, redescendons un peu, la neige disparait peu à peu, les touffes d’herbe se dégagent… Puis nous remontons vers les lagunes et la neige reprend possession du paysage. Ces lagunes sont propriétés de communautés locales qui gèrent ces espaces comme ils l’entendent. Nous ne pouvons aller jusqu’au bout en voiture. Nous nous garons à l’entrée, payons notre droit de visite à une jeune femme particulièrement mal aimable. Ça arrive…

Il fait très froid. Nous sommes en plein vent sur le sommet d’une colline. Nous redescendons à pieds le chemin vers la lagune Miniques. Immense lac de montagne d’un bleu encre et ceint de montagnes volcaniques couvertes de neige. Nous étions ce matin dans un désert, nous sommes désormais  à la neige… quel pays !

Nous comprenons vite pourquoi nous ne pouvions pas entrer en voiture. Après 100 m d’une piste vaguement dégagée, nous sommes désormais dans la neige. Le chemin est accessible à pieds, heureusement, car autour de nous, il y a une grande quantité de neige. Le chemin descend vers la lagune, mais pas question d’en approcher. La communauté l’interdit pour des raisons de croyance…Qu’importe, le cadre est magnifique…Nous apercevons au loin la lagune Miscanti, bien plus petite, mais aujourd’hui inaccessible à cause de la neige.

Nous restons un moment à profiter du lieu malgré le froid. Noémie est aux anges de se retrouver dans la neige …et Bastien aussi !

En redescendant vers le salar, un troupeau de vigognes croise notre route. C’est l’occasion d’un petit cours pour reconnaitre le male alpha, à l’écart et un peu plus gros, des femelles et des jeunes…

Nous faisons un arrêt dans un petit restaurant familial à Socaire. Un délicieux potage aux légumes nous rappelle que ce village est le lieu de production des légumes de tous les villages autour du salar et principalement de San Pedro. Nous y avons vu de nombreux champs en terrasse, quoi que beaucoup ne soient plus cultivés par manque de main d’œuvre… La mine proche, ou même celle de cuivre bien plus importante à Calama, offre de bien meilleurs revenus, provoquant ainsi un déclin de la culture maraichère …

Nous goutons un peu de ce repos de midi bien au chaud, nous nous régalons d’un poulet rôti au citron et concluons le repas par un dessert qui restera pour nous emblématique de l’Amérique du Sud : une pêche au sirop… ! Ici on ne cultive guère de fruits…

Lagune Chaxa
Lagune Chaxa

Après la matinée blanche de neige, nous allons passer notre après midi blanche…de sel !

Jorge nous conduit jusqu’à la laguna Chaxa. A nouveau, un site tenu par une communauté. Un chemin ponctué de quelques informations sur le salar, sa formation ou sa faune nous permet de découvrir de près cette formation si particulière.

L’eau circule sous le salar et les cristaux de sel se forment par capillarité. Nous avons l’impression de voir des coraux durs avec leurs ramifications qui pointent vers le ciel.

Dans un trou d’eau, nous parvenons à observer de toutes petites crevettes, grâce à Jorge qui nous en attrape une, la nourriture des flamands roses. Le chemin nous approche d’une vaste lagune où, justement, des flamands andins se nourrissent de crevettes. La lagune bleu cernée d’une immensité de sel d’un blanc pur, sur un fond de magnifiques volcans couverts de neige offrent un paysage magnifique de carte postale. 

Coucher de soleil sur la lagune Tebinquiche
Coucher de soleil sur la lagune Tebinquiche

Nous observons les flamands et autres oiseaux échassiers de la lagune puis repartons pour une autre visite du salar, la laguna Tebinquiche.

Il nous faut ressortir du salar, rejoindre le village de Toconao où nous essaierons sans succès de trouver à nous acheter une bouteille de vin cultivé ici…tant pis… puis repartir sur une autre piste dans le salar.

Un premier arrêt très touristique « los ojos del salar », les yeux du salar, deux trous d’eau parfaitement ronds et non naturels, n’offrent pas grand intérêt. Il y a foule. De nombreux tours sont organisés en fin de journée pour visiter le salar au coucher du soleil. Certains se baignent…Nous garderons nos commentaires… En fait, il s’agit de deux forages de recherche d’eau effectués ici puis abandonnés car le résultat n’était pas celui escompté. Plutôt que de les combler, ils ont été transformés en attraction touristique…bof !

Nous poursuivons la piste vers un des sites les plus éloignés, la laguna Tebinquiche.

A cet endroit, une immense lagune s’est formée, avec quelques centimètres d’eau, offrant un miroir à la chaine de montagnes fermant le salar. Et nous ne pourrons que rester ébahis devant le spectacle que la nature offre au soleil couchant, quand les montagnes s’embrasent et se reflètent dans la lagune. Le soleil couchant en descendant sur le Pacifique, par un phénomène de miroir sur l’Océan offre une couleur incroyable.

Nous l’avons observé depuis notre hôtel, la veille au soir, mais lorsque nous sommes sur le salar, c’est encore plus beau !

Nous essayons de faire abstraction de la foule de touristes déversée ici pour assister au spectacle de dame nature. Nous passerons sur les postures qui nous sont désormais devenus familières et que nous persistons à trouver quelque peu ridicules de touristes se photographiant devant un site aussi exceptionnel. Le summum demeurant ceux qui jouent à ricochet sur le miroir naturel de la lagune au détriment de ceux qui ne désirent qu’en observer le phénomène quasi magique …

Ce spectacle clôt une nouvelle journée de découverte de cette région extraordinaire.

Ce sera notre dernière visite avec Jorge qui, ce soir, fête son anniversaire à San Pedro avant de partir demain pour Santiago et rejoindre sa famille.

La route du retour se fera en continuant d’admirer les couleurs folles du couchant. Jorge, amoureux de sa région, appellera ça, son cadeau d’anniversaire…

San Pedro de Atacama nous a décidément offert une belle rencontre... Un guide Chilien  exceptionnel pour découvrir  un pays somptueux...  Nous avons souvent écorché son prénom en le francisant...Mais c'est un vrai Chilien au français irréprochable qui nous a guidés dans cette découverte. Il nous a offert sa bonne humeur, fait partager sa passion pour toutes ces montagnes et la géologie Atacamienne si extraordinaire. Nous en avons appris énormément lors de ces deux jours passés avec lui. Guide de haute montagne, nous avons eu la chance de l'avoir pour nous faire découvrir les merveilles du Salar de Tara et de celui d'Atacama.

Nous ne cesserons de nous remémorer ces deux jours passés, au cours de notre soirée dans un petit restaurant de San Pedro. Puis nous irons nous coucher et profiter d’un repos bien nécessaire. La journée fût bien remplie… la journée fût belle !

Vallée de la Mort
Vallée de la Mort

Nous nous levons sans autre horaire que celui de notre réveil naturel…

Ce matin, un peu de classe pour Noémie et des recherches de logement pour Uyuni…et surtout, il faut que nous réservions notre tour avec une agence pour partir en Bolivie vers le Salar d’Uyuni.

Nous décidons de faire simple. Nous n’allons que vers une agence, Mistica Atacama, conseillé par Jorge et retenue par les tranquilou.com, fort de leur bonne réputation auprès de l’office du tourisme de San Pedro. De plus, nous connaissons le tarif qu’ils pratiquent et ils semblent des plus intéressants.

Notre déconvenue sera quand ils ne veulent pas que nous prenions 5 sièges au prétexte un peu léger, qu’ils ne trouveront pas une personne à ajouter dans le véhicule prévu pour 6… Pas question de prendre Noémie sur les genoux ! Au final, la situation va tourner à notre avantage, en prenant 6 places au lieu de 5,  puisque nous allons réussir à obtenir un véhicule privé à un cout individuel guère plus élevé que le prix bas que nous leur connaissions, et beaucoup moins cher que leur tarif pour une formule privée…

Notre souci est désormais de pouvoir payer notre tour. Ici, les paiements se font cash,  mais les 3 distributeurs sont très souvent vides… et c’est le cas aujourd’hui, qui plus est un dimanche !

Un peu de stress, même si l’agence nous rassure en nous disant que si nous avions un souci, au dernier moment, ils pourront s’arranger avec une agence qui à un lecteur de carte…

En attendant le renflouement des caisses, nous nous payons une dernière sortie, la vallée de la Lune… recommandée par nos amis les Lebon ainsi que par le Routard… Nous payons par carte, plus cher donc, mais il faut bien garder quelques pesos pour manger ce soir et demain…

Un repas d’empanadas et un peu de repos à l’hôtel…enfin surtout trouver un logement à Uyuni, car ça devient urgent, puis nous retournons à 3h à l’agence pour le départ de cette dernière balade.

Un guide un peu folklo, qui mâche sa coca et ne cesse de répéter que « c’est autorisé » et que « ce n’est pas de la drogue »… Il viendra nous le dire directement car, comme nous sommes une famille, il ne voudrait pas que nous soyons choqués… Bizarre, ce Chilien…Enfin, je lui demande tout de même si il ne boit pas d’alcool…sa réponse négative et son sourire nous rassure…Il n’est donc que…bizarre !

Nous sommes dans un minibus rempli de jeunes, un gars et que des filles. Nous prenons un coup de vieux et nous nous croyons accompagnateurs de sortie scolaire… !

Notre sortie n’est pas loin, les sites sont à la sortie de San Pedro. Nous faisons un premier arrêt à la vallée de la Muerte.. Vallée de la mort ou vallée de Mars… c’est selon. Par contre, le panneau routier indique la montagne de sel… Bref, qu’importe le nom, nous sommes dans un petit canyon aux pieds de montagnes rouges offrant des traces blanches marquées par la concentration de sel…Rouge pour Mars, le sel d’accord… donc pour la « mort » sans doute une déformation du mot espagnol…

Vallée de la Lune
Vallée de la Lune

Puis nous repartons vers le parc, une fois encore communautaire, de la vallée de la Lune.

Depuis l’entrée, la vue sur San Pedro et la chaine de montagnes est magnifique. Nous repartons dans le parc pour découvrir en fait la même montagne que précédemment mais par une marche un peu sportive. Elle nous fait passer dans des grottes et d’étroits canyons au passage parfois périlleux, voire finissant à quatre pattes, pour finir par nous faire escalader la montagne, en offrant à l’occasion un coup d’œil merveilleux sur le salar et toujours les volcans. Nous verrons ainsi de près la raison de ce nom, de montagne de sel, en voyant d’énormes cristaux de gemme pris dans la roche rouge…de vrais diamants …un peu salés !

Le soleil commence à bien descendre, c’est l’heure de rejoindre le point d’observation du coucher de soleil. La marche longe la crête d’une longue dune adossée à une montagne de roches blanches et ocre. Il faut monter tranquillement… et si nous oublions, le souffle court dû à l’altitude le rappelle immédiatement. Nous nous retrouvons à la croisée d’un chemin où il faut choisir quelle crête de montagne rejoindre. Nous optons pour la première sur notre droite et poursuivons notre ascension sur un chemin sablonneux dans lequel il est fort désagréable de marcher. Chaque pas donne l’impression de revenir en arrière… Arrivés en haut, nous pouvons contempler la vue…magique. C’est effectivement un paysage lunaire dans laquelle on imagine volontiers la navette Apollo alunir…Cela ressemble à un immense cratère arrondi, rempli de sable et cerné par des falaises et une dune.

Nous allons rester là à observer le soleil se coucher et une nouvelle fois nous émerveiller devant ce spectacle de couleurs… Les montagnes face au couchant se teintent d’un rouge intense après le coucher, puis comme une vague rouge, se retire des montagnes à l’Est en recouvrant celle sur laquelle nous sommes, avant de disparaitre à l’horizon, comme si elle poursuivait le soleil disparu… Extraordinaire et magique, tellement la couleur parait surnaturelle et les rochers quasi phosphorescents.

Une nouvelle fois, nous avons rempli notre journée d’images magnifiques de ce pays vraiment splendide..

au marché de San Pedro de Atacama
au marché de San Pedro de Atacama

Pour notre dernier jour, ce sera, repos …enfin… recherche de distributeur… et de logement pour Uyuni… et classe pour Noémie.

Notre course aux distributeurs demandera un peu de patience car il faudra attendre l’après midi que les appareils soient renflouer…puis nous nous occuperons de changer quelques pesos en bolivianos, car demain… la Bolivie nous attend !

Nous le disions, franchir le cap des 4000 m d'altitude nous a ouvert la porte vers de nouveaux paysages... San Pedro de Atacama est notre première grande étape. Nous y avons découvert une terre extraordinaire. La diversité des paysages est d'une beauté sans nom. Nous y perdons nos superlatifs. Des volcans au salar, des lagunes aux teintes d'une pureté quasi originelle aux vastes déserts aux allures lunaires...

Les couleurs des terres et des roches qui rivalisent avec le blanc des salars et de la neige sur les montagnes.

Des couchers de soleil qui illuminent la cordillère aux nuits étoilées sans pareil...

Nous avons découvert une nature rude et belle à la fois.

La simplicité et le froid de notre logement se sont effacés derrière ce que nous ressentons pour ce pays...Faut-il le dire...Le nord Chili et son salar d'Atacama montent au zénith de nos plus belles découvertes autour du monde !

 Et dire que nous n'en sommes qu'au début de notre traversée des sommets Andins... 

Demain nous partons pour la Bolivie !

Bolivie...la porte des Andes est franchie

Arrivée à la frontière bolivienne
Arrivée à la frontière bolivienne

Juin 2014:  Sud Lipez et Salar d’Uyuni

Réveil de bonne heure … Nous partons vers Uyuni pour un voyage de trois jours au cœur du Sud Lipez.

Premier passage avant même de quitter San Pedro… la douane Chilienne. Tous les tours commencent ici à la même heure…il y donc la queue…Nous en aurons pour prêt d’une heure…

Nous rejoignons ensuite la frontière Bolivienne par la route que nous connaissons désormais bien, au pied du Licancabur, suivi de quelques kilomètres de pistes. Nous sommes au pied du volcan, en plein désert de pierre. Il reste de nombreux paquets de neige…Nous avons le sentiment d’être dans l’endroit le plus reculé de l’Amérique du Sud. Nous sommes à 4600 m d’altitude. Un groupe de vigognes broute tranquillement. C’est ici la douane Bolivienne…le ton des prochains jours est donné.

Notre 4x4 nous attend avec notre chauffeur Bolivien.  Un second véhicule pour un couple suisse fait aussi partie du convoi. Pas de bousculade. A cette altitude, rien ne presse. Une petite masure en pierre nous sert de buffet petit-déjeuner. Nous profitons donc d’un petit déjeuner en discutant avec l’autre chauffeur plus disert. Nous passons ensuite dans la masure voisine qui n’est autre que la douane Bolivienne. Un officier très jovial, assis derrière sa table tamponne nos passeports et nous voici en Bolivie !

Nous partons dans notre véhicule très confortable à l’assaut des pistes du Sud Lipez, une des plus belles régions de la Bolivie. Reculée, isolée dans l’altiplano… nous ne descendrons plus sous les 3500 m avant un moment…

Nous allons sans attendre nous retrouver propulsés dans des paysages de toute beauté. Immenses, colorés…mariant les couleurs fauves, rouges, orange…des lagunes immenses aux reflets verts, bleu bordées de glaces ou de salar… et servant de refuges à de nombreux oiseaux malgré l’approche de l’hiver, dont les rares flamands James.

Le 1er jour nous fait rentrer dans le Parc national Eduardo Abaroa, une immense réserve naturelle. Nous allons y croiser de nombreuses vigognes, ainsi que des troupeaux de lamas aux pompons multicolores accrochés à leurs oreilles, le port hautin et le regard dédaigneux… Le lama ne peut vraiment pas renier son cousinage avec les chameaux…La visite de laguna Colorada en fin d’après midi nous offrira une observation proche de ce camélidé dans un cadre extraordinaire…

Les lagunes aux couleurs incroyables s’enchainent…la Laguna Blanca qui s’étend aux pieds du Licancabur… la Laguna Verde, très photogénique… Puis nous entrons dans de vastes déserts minéraux dont le  Désert de Dali, qui porte le nom du peintre à cause des formes géologiques rappelant ses œuvres…

Nous ferons un arrêt à la Laguna Chalviry, mais sans profiter des termes de Polques, car bien que l’eau soit chaude (35°C), la température extérieure et les froides bourrasques de vent nous coupent toute envie de nous tremper ! Nous nous régalons de l’immensité du paysage et de ses couleurs…c’est certainement le plus fantastique !

Laguna Verde
Laguna Verde
Geysers Sol de Manana
Geysers Sol de Manana

Nous voici dans un nouveau paysage… là où la terre nous rappelle qu’elle est particulièrement active dans cette région. Le Geyser Sol de Manana, aux vapeurs soufrées, est très impressionnant avec son bruit de chaudière permanent. Tout autour, de nombreux trous où la boue bouillonne sous l’effet de la chaleur de la terre. La croute terrestre est fine…La promenade dans ce site n’est pas balisée. Il faut donc avancer prudemment pour ne pas finir dans un chaudron bouillonnant ! Mais quelle ambiance…Nous nous trouvons replongés en Nouvelle Zélande l’espace d’un instant…, l’altitude et le vent en plus… En effet, nous ne descendons pas sous les 4000 m…Nous monterons même au-delà des 5000 m aujourd’hui…Notre altimètre affichera un 5046 m : un nouveau record depuis le moins 212 m de la Norvège…

Nous arrivons ensuite au terme de notre expédition de ce premier jour, la Laguna Colorada, à côté de laquelle se trouve notre refuge Huallajara. Un long bâtiment en terre, tapis au pied d’une montagne, le dos au vent pour échapper à ses sautes d’humeur…quoi que… et bien entendu, pas de chauffage… 4500 m d’altitude…l’Altiplano Bolivien pour jardin… et au fond la laguna Colorada… Le lieu est magique… rude pour l’organisme… mais se retrouver dans un tel environnement doit se mériter… 

Nous nous installons dans notre chambre et ensuite y prenons un repas sans quitter nos vestes, et nos multiples épaisseurs de vêtements. Passé un peu de repos, nous repartons découvrir la Laguna Colorada. Le soleil commence à descendre un peu au dessus des montagnes. Les couleurs sont chaudes…mais pas l’air ! Le vent de plus en plus fort est glacial… Mais quel point de vue… Nous sommes sur un petit monticule qui domine la Lagune… bleu, verte, blanche et rouge, bien sûr… Une aire pour colonie de flamands roses, les fameux flamands James. Ils sont regroupés en différents endroits… Certains arrivent à proximité de nous par petits groupes. Leur vol dévoile encore plus de couleurs… du rose, du rouge, du noir… magnifique… Et autour de nous, un troupeau de lamas à décider de se regrouper sur un versant du promontoire pour échapper quelque peu aux griffes du vent… Nous en profitons pour les approcher…sans les effrayer … Nous avons en tête le souvenir de la rencontre entre un certain capitaine Haddock et un lama…Rentrer la barbe… ne pas se moquer de son air un peu benêt…quel bel instant, nous passons ici…Nous en oublierions presque le froid et l’altitude…enfin… en remontant sur la butte, le vent nous attrape de plein fouet et inutile de  trop forcer le pas, l’altitude nous coupe le souffle. Il nous faut nous résigner…c’est le prix à payer pour admirer un tel environnement… Nous payons mille fois de bonne grâce !

Laguna Colorada
Laguna Colorada

Retour au refuge pour nous réchauffer autour d’un maté, d’une tisane ou d’un café…

Bastien fait cours de français à Noémie… Sa plus haute classe du monde…4550 m… ça ne se refuse pas. Ne trouvera-t-elle pas sa classe un peu étroite, l’année prochaine…? Difficile de retrouver une telle classe sur le toit du monde…

Le soleil s’incline derrière la montagne, la température chute…14°C…12°C…Nous avons droit à de l’électricité de 18h30 à 21h…Le temps de recharger les batteries des appareils. Le repas nous est servi de bonne heure…soupe, spaghettis…En altitude, pas de viande…l’estomac est compressé par les poumons, il faut éviter toute nourriture qui le sollicite de trop pour digérer…Et toujours beaucoup boire…Nous sommes partis avec nos 4 jerricans de 6l, donc aucune restriction ! Boire évite les douleurs … Nous ne nous attardons pas. A 20h, tout le monde est couché…sous draps, duvets, draps de soie… et avec nos habits…Ce n’est pas vraiment confortable, mais le thermomètre affiche laborieusement 6°C. Les grands savent se protéger, la seule dont nous nous inquiétons le plus, c’est Noémie. Elle est capable de se découvrir sans s’en rendre compte, et par ces températures, il vaut mieux éviter. Toutes les heures de la nuit, où il est finalement bien difficile de dormir, elle aura droit à une inspection…Elle est toujours dans ses « draps » mais c’est surtout le duvet de tête et le drap de soie qui doivent l’abriter du froid qui nous tombe dessus par le toit, une simple plaque de plexiglass… Au plus froid, nous descendrons à 3°C… En hiver, des gens dorment dans nos rues et ce n’est pas leur choix…Nous avons un petit aperçu de ce que cela signifie… Au réveil, nous sommes presque contents de nous lever. La nuit n’a pas été reposante et la respiration est vraiment difficile. Mais personne n’a eu froid.

Cette nuit au refuge Huallajara près de Laguna Colorada, par 4500 m d’altitude…restera un grand moment de notre aventure !

Laguna Colorada
Laguna Colorada

Nous nous régalons des premiers rayons du soleil qui nous réchauffe pendant que nous prenons notre petit déjeuner…Nous voici prêts pour notre 2ème  jour d’aventure dans le Sud Lipez Bolivien…

Pour commencer, nous repartons vers la  Laguna Colorada mais depuis un autre point de vue. Le soleil a changé de sens et la lagune est tellement immense que nous pourrions prendre des heures si nous en avions le temps. Nous retrouvons les rares flamands James ainsi que de nombreux autres oiseaux. Un troupeau de lamas se trempe les pieds dans la lagune. Il y a de nombreux petits. Ces animaux, sur un fond aussi coloré que celui que nous offre la lagune, offre une vue magnifique. L’Altiplano façon carte postale… Un rêve…

En quittant ce paysage, nous nous enfonçons dans un nouvel environnement minéral, à perte de vue un vaste paysage de cailloux…En arrivant sur Arbol de Piedra, un grand classique des paysages de cette région du Sud Lipez, nous découvrons des amoncellements de rochers formés, déformés, sculptés par le vent depuis une formation originelle volcanique et déjà particulièrement noueuse. Le vent s’engouffre et siffle dans les roches. De temps en temps, une rafale de vent pousse sur nous un nuage de poussière venant de l’immensité de cailloux et de sable grossier qui s’étale derrière nous. L’une des roches qui offre son nom à ce site fait l’effet d’un arbre de pierre… ou d’un champignon ! Le tronc affiné sous le panache de l’arbre souffre sous les assauts de l’érosion. Une partie de l’arbre est tombé il y a quelques années.  Le site devra bientôt trouver un nouveau patronyme…

Nous poursuivons notre enfouissement dans ce monde minéral. Pourtant cette immensité laisse de temps à autre apparaitre d’étranges formations. Après Arbol de piedra, ce sont les amas rocheux du Désert de Siloli… Les roches aux teintes orangées et constellées de trous, un peu comme une gigantesque carapace de tortue fissurée, est un refuge pour les viscaches. Nous faisons là notre première rencontre avec cet étrange animal...de mignons gros lapins à longues queues qui sont particulièrement agiles et bondissent entre les failles pour se trouver des refuges, face au soleil et à l’abri du vent… Nous prenons le temps d’escalader, même si le meilleur point d’observation sera celui de Noémie et Céline, du pied des rochers ! Un autre habitant de ce site est une plante dure, grasse et verte qui couvre certaines parties des rochers. Nous ne saurons pas avec certitude si il s’agit bien là de l’espèce de plante grasse que les indiens utilisaient comme comburant et dont nous a parlé Jorge lors de nos expéditions près de San Pedro, et qui désormais ne se trouve presque plus… si ce n’est dans un Parc protégé.

Arbol de Piedra
Arbol de Piedra

Pour ce midi, ce sera pique nique en plein air…Oui, c’est vrai qu’il faut oser ! Pourtant nos chauffeurs vont trouver un petit coin bien abrité du vent dans une sorte de canyon où nous allons passer un bon moment. C’est l’occasion pour nos guides de nous parler de la journée de demain et de nous offrir la possibilité d’assister au lever de soleil sur le salar d’Uyuni…moyennant un lever dans la nuit bien sûr…Courte réflexion des 5, mais unanimité… c’est oui ! Nous nous reposerons plus tard ! Bon ce n’est pas sûr que ce soit la réponse qu’espérait notre chauffeur…est-ce une saute d’humeur que nous allons observer cette après midi…ou un effet de notre esprit ?  Le fait est que nous aurons droit au renouvellement de cette question jusqu’à l’heure de nous coucher…mais la réponse ne changera pas… Nous voulons assister au lever du soleil sur le salar !

Une viscache au désert de Siloli
Une viscache au désert de Siloli
Hotel de sel de San Juan
Hotel de sel de San Juan

Notre route se poursuite par la bien nommée « route des joyaux » où les lagunes vont à nouveau s’enchainer… Laguna Charcota… Laguna Honda (si ! si !)… Laguna Hedionda… et la Laguna Canapa. Les points de vue sont superbes, suivant le sens dans lequel nous les observons leurs reflets varient… bleu, vert, turquoise, blanc, gris…. Nous faisons quelques marches pour apprécier le paysage dans lequel nous nous déplaçons…

 

Tiens, revoici les flamands James… Ici, le bord de la lagune est bel et bien gelé…

Quel paysage …Nous sommes progressivement descendus sous les 4000m…

Nous nous approchons du volcan Ollague, toujours actif avec ses fumerolles permanentes… façon dragon qui sommeille…Ne pas réveiller !

Pour bien l’observer, nous voici descendu dans une vaste vallée où une fois encore des formations rocheuses, noueuses et pourtant tellement esthétiques offrent un magnifique point de vue…

Puis notre piste rejoint une route… que nous ne garderons pas longtemps…Nous en reprenons une autre, dans une immense vallée de sable, coupée par une ligne de chemin de fer qui s’étire à perte de vue, sans doute pour rejoindre Uyuni…

Notre destination ce soir est San Juan…un tout petit bourg un peu au Sud du Salar d’Uyuni, notre prochaine étape.

Après avoir traversé ces immensités de sables sombres, nous arrivons à notre « hôtel »de sel,  juste au moment d’assister au spectacle du coucher de soleil…

L’hébergement est simple mais très agréable. Il n’y a toujours pas de chauffage mais nous sommes redescendus à près de 3700 m, nous gageons qu’il fera meilleur ! Les murs sont en brique de sel, le sol est recouvert de sel blanc…C’est un hôtel de 8 chambres réparties autour d’une salle de restaurant-bar-magasin…Le mobilier est en sel…Après une tentative malheureuse de notre guide de ne nous repasser que 2 chambres au lieu de 3 prévues (sans doute avait-il à y gagner…), nous nous installons et patientons jusqu’à l’heure du repas…un peu long… le lit nous attend, et nous n’avons pas envie de le faire attendre trop longtemps !

Notre altitude nous autorise une petite dégustation d’un vin rouge Bolivien, Campos de Solana… pas désagréable…mais nous ne ferons pas d’excès, car demain il faut se lever tôt…enfin très tôt même !

Lever de soleil sur le salar d'Uyuni
Lever de soleil sur le salar d'Uyuni

Lever de nuit… 4h30…finalement, ce sont les guides que nous attendrons…et la cuisinière qui termine le repas de ce midi !

3ème jour de notre expédition…

En attendant la préparation des 4x4, nous avons le temps de contempler la voute étoilée…Depuis San Pedro, c’est devenu un véritable spectacle. La lune n’est pas là… les étoiles sont libres de brillées tranquillement…c’est extraordinaire !  La voie lactée est énorme, vaste avec des sortes de ramifications… c’est incroyable de la voir ainsi…elle recouvre une large partie du ciel. Il faut tenter les photos pour mémoriser ce spectacle… Nous nous rappelons des nuits étoilées d’Afrique… quelle planète !

Finalement c’est à presque 5h30 que nous partons…la nuit est toujours noire…Comment font les chauffeurs pour trouver la piste ? Mystère… mais ils y arrivent ! 

Nous allons mettre 1 heure pour rejoindre le salar. A l’horizon, un fil rouge s’allume. Le soleil se fait annoncer…Le spectacle va bientôt commencer.

Nous passons un petit village aux pieds d’une montagne, et face à lui une immensité désertique…plate… Nous nous engageons sur le salar, l’île d’Incahuasi au beau milieu du Salar est face à nous …A quelle distance ? Difficile d’apprécier, tant les repères manquent au cœur de ce désert…

Nos chauffeurs nous arrêtent. Nous sommes au milieu de rien…sur une immense croute de sel…

A l’horizon, le ciel déploie son voile rouge de plus en plus haut. Le salar se teinte de rose. La montagne la plus proche derrière nous est toujours sous la nuit. Il fait froid. Le spectacle, une nouvelle fois doit se mériter… rude pays…

Nous apprécions chaque seconde de cet instant… Noémie reste à l’abri dans la voiture.

Puis la ligne d’horizon change de couleur, un jaune intense marque l’arrivée de l’astre roi qui va nous réchauffer et enflammer ce paysage incroyable. Les montagnes voient leur crête s’allumer et redescendre, comme la coulée d’un volcan qui se déversent sur ses flancs…Nous nous amusons de nos ombres qui s’étirent à l’infini derrière nous,  immenses et disproportionnées.

Le salar change de couleur à chaque instant…rose, orange, jaune…Les ombres projetées de la croute de sel se replient comme un drap sombre que l’on retirerait du salar… La nuit s’en va, le salar passe sa tenue de jour… Le blanc se faufile au travers des chaudes couleurs du levant… Bientôt, c’est lui qui dominera l’horizon…un blanc éclatant, aveuglant…qui efface tout…

Ile d'incahuasi
Ile d'incahuasi

Il est l’heure de reprendre les voitures pour rejoindre l’île d’Incahuasi, petit récif corallien perdu au milieu de cette mer de sel…

Nous nous offrons une ballade à jeun…le temps que le petit déjeuner soit servi…sur une table de sel…

Nous partons à la découverte de cette île étrange, une fois encore gérée par une communauté locale. Un chemin bien balisé nous fait monter au sommet de l’île. L’ascension est fatigante…la fatigue, l’altitude, …la faim aussi ! Mais la ballade nous offre des vues magiques sur l’immensité du salar. L’île est couverte de cactus géants… Quel étrange paysage ! Un artiste Bolivien a habité 10 ans seul sur cette île… étrange sensation que d’être sur cette île perdue au milieu d’une mer de sel…hostile… la lumière est de plus en plus vive, la réfraction est un ennemi pour les yeux comme pour la peau…Nous n’osons imaginer ce qu’est cette île en été !

Le spectacle du sommet de l’île est magnifique… C’est aussi l’occasion de souffler…

Puis nous rejoignons le parking où nous allons nous régaler d’un petit déjeuner en plein air, perdu sur une île…pas vraiment déserte car il y a d’autres voitures. Cependant, nous n’avons pas l’impression de nous marcher sur les pieds, mais il est certain qu’en haute saison, ce doit être fort différent… Comme quoi mieux vaut une saison plus rude pour admirer ce cadre plus sereinement…

Nous prolongeons la pause pour profiter pleinement de cet instant.

Nous marchons sur le salar autour de l’île. Enfin sans aller trop loin, mais c’est une autre façon d’apprécier ce paysage.

Nous quittons le second 4x4 qui part vers une autre destination, pendant que notre chauffeur nous lance dans la traversée du salar en direction d’Uyuni.

Nous venons d’apprendre que la ville est perturbée par des manifestations et que rentrer dans le centre va peut être poser des problèmes… Nous ne le savons pas encore mais nous abordons là, le début de notre épique expérience des manifestations Boliviennes !

Chéri, j'ai rétréci les gosses !
Chéri, j'ai rétréci les gosses !

Notre chauffeur nous arrête au beau milieu du salar. Nous allons nous plier au jeu traditionnel sur le salar…les photos décalées. Entre nains et géants, nous partageons les rôles et ne tardons pas à nous prendre au jeu. L’immensité du fond blanc efface toute perspective et permet les photos les plus surprenantes….sans trucage.

Seuls sur le sel…dans des postures improbables…nous allons nous amuser ainsi près d’une heure avant de reprendre la piste qui va nous sortir de ce vaste désert blanc.

Nous avons droit à un dernier pique nique sur le salar, à l’abri d’un pseudo musée de sel sans aucune prétention. Nous y laisserons quelques bolivianos…pour observer une demi douzaine de statue de sel sans grand intérêt…Ce sera notre obole pour cette communauté…une de plus !

Nous nous régalons d’une escalope milanaise froide  (tiens, c’était donc pour ça que nous étions un peu en retard ce matin !)  et de salades froides… sous l’air vif du salar. Nous croisons un monument à la gloire du… Paris Dakar…Eh oui, la Bolivie est une terre d’accueil pour ce rallye et nous allons croiser de nombreuses stèles de ce type…et ne compterons plus les affiches et autocollants du Paris Dakar 2014…

E n sortant du salar, nous découvrons quelques tas de sel, là ou l’eau affleure, pour nous rappeler qu’ici, des gens vivent très durement de cette exploitation. Certaines habitations que nous croisons étalent dans leur cours ce précieux sel d’Uyuni…

Nous faisons un  arrêt à Colchani et son marché artisanal.

Nous nous plions à l’achat de quelques bracelets ou trousses colorées…Nous retrouvons un jeune américain rencontré à la douane Chilienne de San Pedro il y a 3 jours…De toute évidence, la nuit a aussi été très froide pour lui !

l'étoile des 5ailleurs
l'étoile des 5ailleurs

Notre chauffeur nous explique que nous allons approcher d’Uyuni, en nous mettant en convoi avec une autre agence et ces deux 4x4. Après une extraordinaire aventure dans des immensités désertiques, notre retour à la civilisation semble un peu contrarié…

Notre convoi nous fait passer par des pistes contournant la ville… puis l’aéroport…et nous emmène à la décharge d’Uyuni…des immenses tas de détritus où les sacs plastiques s’envolent et partent chapeauter chaque touffe de buisson du désert…Des cochons se régalent… Etrange entrée dans notre première ville Bolivienne !

Finalement, nous arrivons à un cimetière de locomotives, vestiges d’une grande époque industrielle…De vieilles machines du début du 20e s’étalent dans un vaste espace au bord d’une voie ferrée qui nous rappelle celle que nous avons croisée la veille… Marion découvre dans ce vaste cimetière … une balançoire ! Joie pour Noémie !

Après ce dernier arrêt, nous rejoignons Uyuni tout proche. Nous arrivons par des rues de terre battue, et bordées de maison de briques, sans savoir si elles sont en construction ou bien finies…quoi que de nombreux bâtiments semblent vraiment vides. Voici encore une étrange façon de rentrer dans cette ville. Finalement, nous parvenons à rejoindre le centre et l’agence d’Atacama Mistica sans rencontrer le moindre barrage… Nous nous demandons si ces derniers existent bien ?

Après une courte attente, notre chauffeur nous dépose au pied de notre hôtel… Nous voici donc au terme de cette extraordinaire expédition depuis le Chili au travers du Sud Lipez…

 Des paysages extraordinairement beaux, immenses, colorés, naturels, rudes...

Entre neige, pierres, poussière... le vent est le maître, la nature est son terrain de jeu... Nous sommes petits dans cet écrin. Nous en avons pris plein les yeux... C'est d'une redoutable beauté qui nous a tous pris au cœur ...

Les paysages traversés depuis Salta jusqu’en Bolivie resteront parmi les plus beaux de notre aventure !!

Notre prochaine journée ici, va nous offrir un court repos et la recherche d’un moyen de quitter cette ville qui s’avère bel et bien coupée du monde. Depuis notre chambre, nous observons la route d’accès à Uyuni où s’entasse un très grand nombre de véhicules, principalement des camions, interdits d’accès par les barrages routiers des manifestants.

La ville offre un visage pourtant très touristique, mais les quelques passages de manifestants nous confirme la réalité de notre problème…

Heureusement, notre guide en nous déposant, nous a laissé entendre avoir la possibilité de nous sortir de ce piège… 

Aventure à suivre… !

Escapade réussie depuis Uyuni !
Escapade réussie depuis Uyuni !

07/06 au 09/06 :  Potosi la cité de l’Argent…

Réveil de bonne heure, une nouvelle fois … Nous partons pour Potosi comme des voleurs ou des contrebandiers…

Départ de nuit à 5h. Un nouveau barrage s’est créé au coin de notre rue. Feu de joie et musique réchauffe le petit groupe de manifestants. Nous chargeons notre 4x4, un second véhicule avec le couple Suisse qui avait déjà partagé notre traversée du Lipez attend.

Nous quittons la rue pavée, nous engageons dans les rues en terre battue pour quitter Uyuni. Nous passons par la décharge où brule quelques déchets… Décidément, la porte d’entrée et de sortie d’Uyuni restera la décharge de la ville….

Notre chauffeur est sur le qui vive. Il redoute un barrage sur cette piste. Nous roulons dans un désert. Une première inquiétude quand il pense avoir aperçu au loin un phare de voiture… Nous poursuivons … personne… notre piste nous amène dans une côte ensablée. Quelques difficultés pour la monter, quand soudain, les phares d’une voiture s’allument avec les warning… un barrage ?! Nous sommes bloqués dans le sable. Le chauffeur manœuvre un peu, reprend de l’élan et à force d’essais parvient en haut de la butte de sable ! Surprise, le 4x4 n’est pas sur notre piste, il est sur le coté…ensablé ! Il s’agit en fait d’un véhicule qui voulait rentrer par cette piste dans Uyuni et qui s’est ensablé. Il vient de passer la nuit ici …il est gelé. Notre chauffeur aide avec l’autre véhicule pour le dessabler et le tracter… De contrebandier, nous voici devenus providence pour un malheureux dans le pétrin ! La journée prend une belle tournure !

Nous allons ainsi faire de la piste pendant 1 heure avant de rejoindre la route de Potosi, bien au-delà des barrages routiers… Ouf ! Notre exfiltration par notre chauffeur Bolivien est réussie… ce soir, nous dormirons à Potosi !

La route est très belle. Le jour se lève dans une explosion de rouge. Derrière nous, le salar donne des reflets rosés sous les premiers rayons de soleil. Nous sommes dans un paysage de vallons rocheux rouge. Nous pouvons profiter du paysage…ou d’un peu de repos…c’est selon !

Des vastes paysages de montagne rocheuse alterne avec de grandes vallées herbeuses et marécageuses oùu paissent d’immenses troupeaux de lamas. Les villages que nous passons sont simples. Des villages de paysans, de maisons en pisé, avec des enclos pour les animaux ou pour les champs dans ces mêmes matériaux de terre séchée ou de galets. D’après notre chauffeur, ce sont des cultures de blé ou de quinoa, la plante caractéristique des pays Andins, la pomme de terre est aussi fortement cultivée ainsi que le maïs.

Sur le bord de la route malgré l’heure, déjà quelques femmes marchent, leur paquetage dans le dos qui parfois renferme un nourrisson. Une marche vers le bois ou le village voisin ? Nous ne savons pas, mais cela nous ramène à nos souvenirs d’Afrique…

Les formations rocheuses rappellent celles que nous avons découvertes autour de Salta, dans les vallées Calchaquies…

Une pause café au milieu de nulle part, nous fait entrer dans une modeste maison qui fait office de petit magasin ou de petite cantine… Ce stop fait du bien et permet à notre chauffeur de se réveiller un peu… Nous sentions bien que ce n’est pas son heure de réveil habituel à lui aussi !

Passé notre arrêt en campagne, nous repartons dans ces paysages Boliviens qui nous surprennent et nous enchantent… Nous sommes toujours autour des 4000 m… C’est tout de même extraordinaire cet Altiplano Bolivien…

Potosi s’offre à nous comme une vague de petites maisons de briques que le Cero Rico endigue. Difficile d’y voir une ville…

Notre chauffeur semble hésiter mais finalement il se débrouille parfaitement pour nous emmener dans le centre ville…le center historique… Nous quittons les masures rouges et retrouvons de vieilles maisons coloniales de la grande époque Hispanique de Potosi… des ruelles étroites, bordées de façades défraichies mais colorées d’où ressortent des balcons aux ferronneries rouillée ou parfois entièrement fermés de cloisons de bois travaillées inspirées des moucharabiés du Maghreb…

Nous parvenons à notre hôtel malgré les jeux de sens interdits qui nous poussent à des tours et des détours. Une vielle maison de 1792 abrite un backpackers. Un vaste patio intérieur couvert offre un bel espace commun. Nos chambres sont vastes et bien agréables… Le prix est de moitié d’Uyuni et pourtant l’hôtel est bien plus joli ! Tant mieux ! Nous allons nous y reposer tout en profitant des rues de la vieille ville.

Nous nous installons tranquillement et partons pour une première petite balade dans les ruelles du quartier et pour nous restaurer…

Potosi  a été et demeure un trésor inestimable pour la Bolivie. Ses mines d’argent ont enrichi les cours Européennes pendant des siècles. La montagne est percée de galeries. Elle offre encore un potentiel d’argent colossal pour ce pays pauvre. Cependant, un dilemme se pose : Potosi et ses mines sont classées au Patrimoine mondial de l’humanité. Exploiter le filon d’argent que la montagne recèle nécessiterait une exploitation à ciel ouvert, car désormais c’est en profondeur, dans les entrailles de la montagne que se poursuivent les exploitations. Un travail dangereux et difficile, où des températures extrêmes règnent, jusque 45°C. Eventrer la montagne reviendrait à détruire ce qui constitue le patrimoine de Potosi…

Nous n’irons pas visiter les mines. Nous trouvons cela un peu trop long (4,5h !) et un peu claustrophobe…Nous ne sommes pas sûrs que cela soit du gout de Noémie (ni des grands) de se retrouver enfermés dans des galeries noires à quatre pattes dans la poussière et la chaleur…

Nous allons plutôt nous pencher vers la découverte du vieux quartier et des églises de Potosi…

Mais pour l’heure, nous prenons un peu de repos à l’hôtel pour cet après midi. Notre départ de nuit et la route pour Potosi ont fatigués les 5, les 4000 m d’altitude ne doivent pas être négligés…

Il faut prendre soin de marquer des repos pour tenir l’aventure sur l’Altiplano sur toute la durée… 

Arrivée à Potosi
Arrivée à Potosi
Quartier colonial de Potosi
Quartier colonial de Potosi

Nous profiterons de notre dimanche pour déambuler dans le quartier historique, entre vieilles maisons aux façades colorées, et aux balcons surplombant les ruelles, et aux nombreuses églises.  Aux frontons hispaniques à huit cloches, aux porches ornementés de sculptures, aux murs orangés ou fait de grosses pierres rondes, les styles sont variés… Lorsqu’au détour d’une ruelle, une vue se dégage sur le reste de la ville qui se déploie au pied de la montagne, d’autres églises pointent leurs clochers. Leur nombre est vraiment impressionnant…Ce jour de Pentecôte a été l’occasion de défilé en musique vers la cathédrale au son de la fanfare et ponctué par un lâcher de ballons, bleu et blanc…La Bolivie semble afficher la même ferveur religieuse que ces voisins d’Amérique du Sud.

Le quartier historique mériterait d’être restauré. Il semble s’être figé à l’époque de l’apogée de cette ville, quand Potosi, à la renommée mondiale, enrichissait la cours d’Espagne ainsi que l’Europe entière… Potosi était alors une ville plus grande que Paris. Etrange destinée que cette ville, aujourd’hui si pauvre et hier si riche…quoique finalement, très à l’image de la Bolivie qui demeure pauvre malgré ses ressources potentielles et qui n’a eu de cesse de perdre des territoires au fil de son histoire…

Le reste de la journée aura été l’occasion de parfaire notre repos et de nous imprégner de la tranquillité qui plane sur cette ville minière. Noémie aura même eu droit à avoir classe, le matin et l’après midi, ce qui ne lui était jamais arrivée depuis notre grand départ…

Nous profiterons du midi pour nous essayer à un petit restaurant Bolivien. Menu à 25 bolivianos…  un record. Mais une fois de plus, le lama ne laissera pas un souvenir impérissable …Et pour fêter avec un peu de décalage, notre anniversaire de mariage, nous nous offrirons une petite caipirhina, souvenir de notre séjour Brésilien…

Nos billets de bus pour Sucre sont achetés. Demain, nous allons enfin gouter aux bus Boliviens…

09/06 au 14/06 :  Sucre…

Et non, pas de réveil de bonne heure pour une fois … Nous avons choisi le bus de 13 h pour ne pas être bousculés…Du coup, nous prenons le temps pour le petit déjeuner…

Nous prenons un taxi en fin de matinée pour rejoindre la toute neuve gare routière de Potosi. Un grand bâtiment moderne, façon halle de sport. Elle est tellement neuve que tout y est payant… l’entrée en taxi, l’entrée à pieds dans le hall pour aller au guichet de notre agence de bus, l’entrée des WC …Bon, certes à chaque fois, ça va de 1 à 3 bolivianos… A l’intérieur, ça crie de partout ! Chaque agence crie sa destination pour ameuter le chaland… résultat, une ambiance de marché un peu étrange… Nous nous achetons un hamburger pour manger avant de partir. Céline fait la conversation avec un couple de français en voyage en Bolivie et quelque peu déçus…ou difficiles. A l’annonce de notre situation de voyageurs au long cours, nous avons même droit à « vous n’en avez pas mare ? Nous, au bout de 15 jours, on a envie de rentrer… »

Tiens ! On ne nous l’avait jamais fait celle là … Nous allons la garder et nous y réfléchirons plus tard…Mais voici une première pierre à un futur édifice de réflexion… « Voyageur ou touriste ? … chercher la différence ! »

Nous prenons place dans le bus après avoir rempli la soute de nos bagages. En Bolivie, il n’y a pas de reçu pour chaque valise, du coup, Céline stressera à chaque ouverture de la soute pendant le trajet. En effet, notre bus est bien direct de Potosi à Sucre, mais il fait quand même le ramassage local dans les faubourgs de Potosi. Ma petite voisine est une vrai Bolivienne, nous allons « garder le contact » pendant tout le trajet… Heureusement pour elle qu’il n’y a pas d’accoudoir au milieu sinon je ne sais pas comment elle se serait assise.

En quittant Potosi, nous ne voyons que des constructions de maisons ou d’immeubles de 3 ou 4 étages… impressionnant. La ville semble un immense chantier. Parfois du linge qui sèche indique que le chantier en cours est déjà habité. Et comme les maisons ne sont jamais enduites, les maisons terminées et celles en chantier se confondent dans une couleur brique générale…

Nous sortons de la ville et nous retrouvons dans une campagne d’herbe jaunies et de petites parcelles de champs isolées par leurs murets en pierre, un peu épars dans un paysage vallonné. Les champs sont moissonnés et même certains labourés. Des fagots de pailles sont liés et attendent d’être ramassées. Pas de machine agricole, sauf parfois un petit tracteur remisé sous un abri. Les quelques hommes ou femmes que l’on voit dans les champs travaillent à la main. Certains troupeaux de moutons et parfois d’ânes paissent dans les champs récoltés. Les couleurs sont chaudes, nous pourrions nous croire dans un paysage d’automne méditerranéen…mais nous sommes à 3800 m d’altitude…

A mesure que nous nous éloignons de la ville de Potosi, la taille des champs va devenir plus grande, puis nous allons nous retrouver face à une grande chaine montagneuse séparée de nous par une profonde vallée dans laquelle nous allons descendre. Nous revoici à 2800 m d’altitude…la végétation a bien changé. Des arbres, des buissons, et même des orangers…

Nous allons ainsi traverser une Bolivie aux paysages bien différents du Sud Lipez. Les maisons changent aussi, moins de maisons en terre… quelques couleurs… 

En arrivant à Sucre, il nous faut déjà traverser les agglomérations voisines. La ville est bien moins peuplée que Potosi et pourtant elle est, elle aussi, très étalées. Une vague de maisons de petite et moyenne taille s’étire sur les coteaux. La couleur blanche domine. Parfois un bâtiment moderne, une tour… mais ces constructions demeurent anecdotiques. Cependant, l’allure générale est bien moins rudimentaire que Potosi.

Notre bus nous dépose à l’entrepôt de la compagnie, heureusement, que nos hôtes de l’hôtel Recoleta viennent nous chercher. Un petit homme très souriant et sympathique nous accueille. Nous chargeons une partie des bagages dans un coffre de taxi. Les sacs sont ficelés, car le coffre reste grand ouvert… original ! On ne nous l’avait pas encore fait ! Un second taxi permet de compléter le chargement, et nous voici partis pour notre hôtel à 10 minutes de là ! Heureusement il fait très beau… les valises peuvent prendre l’air !

Notre hôtel est un bâtiment typique colonial, avec un joli patio intérieur et des murs blancs… Sucre, la ville blanche… Effectivement ! Et sous le soleil, c’est éclatant.

Notre rue est très animée, petit trottoir et beaucoup de monde… Nous ne sommes pas loin de la place principale de la ville. Nous trouvons un certain coté Asie à la vie dans cette ville. Très grouillante mais aussi très jeune, et avec des échoppes partout, que ce soit des petits marchandes de rue ou des petites boutiques de quelques mètres carrés… Tout semble se vendre…

Nous irons faire connaissance avec le centre, dans la soirée pour aller manger. C’est l’occasion de voir les bâtiments illuminés, églises, cathédrale, bâtiments d’états…

Tiens ? En revenant nous voyons un attroupement devant un bâtiment public… cela ressemble à une manifestation… tardive celle-ci…mais pas trop bruyante…

Nous rentrons tranquillement…demain sera consacré à arpenter la ville blanche !

les grimpettes à Sucre, ce n'est pas de la rigolade !!
les grimpettes à Sucre, ce n'est pas de la rigolade !!

Pour notre réveil à Sucre, nous choisissons de prendre notre temps. Nous sommes à moins de 3.000m  mais il faut malgré tout prendre soin de se reposer…

Après un bon petit déjeuner, nous essayons de prendre des informations sur les moyens de rejoindre La Paz, notre prochaine étape. L’avion n’est pas dans notre budget, mais vu la rapidité, nous essayons quand même d’en savoir plus. Nous savons que nous avons trop de bagages pour cette compagnie.

Le prix de l’excédent n’est pas excessif… mais il n’y a plus de place… donc l’affaire est réglée : ce sera le bus !

Nous prenons des infos. Une compagnie nous est conseillée. Ils ont des bus camas (couchettes) confortables. Et oui, c’est un voyage de nuit : obligatoirement ! Dommage pour les paysages, mais cela nous fera une nouvelle expérience qui nous manquait ! Nos amis les Bertoux ont adoré cette expérience, mais c’était en Argentine… Nous allons nous faire la notre… en Bolivie ! Allez ! Vive l’Aventure ! En plus, ce sera la soirée anniversaire de Bastien ! Un sacré souvenir en perspective non ?!

Nous faisons un aller retour en taxi pour prendre nos billets. Voici une bonne chose de faite ! Maintenant, nous pouvons partir à la découverte des trésors de la ville blanche

Petit passage par l’hôpital de Santa Barbara, le théâtre… arrêt à la Correos pour se renseigner sur le prix d’un colis de cours de Bastien pour s’alléger de 15 kg…oups, un peu cher…

Nous poursuivons jusqu’à la place 25 de Mayo… très agréable…et très animée. Elle est partagée entre une foule de jeunes qui s’y promène et notre groupe de manifestants d’hier soir, qui à quelque peu grossi… Les monuments autour sont très beaux, très blancs…la cathédrale comme toutes les autres églises ne peuvent se visiter qu’au moment où elles sont ouvertes pour un office…sauf quelques exceptions.

Nous entrons dans une vieille bodega de la rue Ortiz. Le cadre est très sympa avec plusieurs petites salles et des alcôves… Nous optons pour un menu du jour comme tous les locaux qui sont là… Les enfants restent sur des valeurs plus surs : un excellent cordon bleu pour Bastien, une crêpe fromage pour Noémie et un croque pour Marion… Pour nous ce sera, mousse de thon, soupe, croquettes de viande (laquelle ?) et crème au riz, le tout arrosé d’un broc de citronnade …

Nous reprenons la route, repus... mais courageux ! Nous décidons de monter à pied à la Recoleta. C’est là qu’est née la ville de Sucre où un couvent franciscain fut fondé en 1600. Il faut tirer sur les mollets pour s’y rendre, la montée dans ces rues blanches, d’abord tranquille, devient raide pour arriver sur la place. Une large place pavée où quelques Boliviennes profitent du soleil sur le bord de la fontaine. L’église Santa Ana  (coucou  Mamie Anne !) fait face au soleil. Son fronton d’un blanc immaculé nous renvoie la lumière. Nous nous retournons pour nous installer sous une série d’arcades blanches d’où la vue sur Sucre est extraordinaire. La petite grimpette est récompensée par ce coup d’œil.

Nous redescendons dans le centre en prenant des petites rues de traverse. Au détour d’une ruelle, nous nous retrouvons face à une « Pâtisserie - crêperie Française » !  Il ne faut pas chercher à éviter son destin… Nous y entrons donc nous régaler d’une bonne crêpe !

Sur les toits de San Felipe Neri
Sur les toits de San Felipe Neri

Il est plus de 3h, nous allons pouvoir commencer quelques visites de monuments. Nous commençons par l’église « La Merced ». Un des plus beaux monuments du pays lit-on dans le guide. Construite entre 1582 et 1630… sa façade blanche est simple, avec comme souvent, un air mexicain. Les voutes en caisson sont particulières. Notre ticket d’entrée nous autorise à monter en haut du clocher. Nous passons prêt de l’orgue et ses chérubins musiciens, puis montons dans la tour. Nous voici sur les toits de la ville. Nous reconnaissons la Recoleta où nous étions tout à l’heure, la place 25 de Mayo et la cathédrale... Face à nous, les toits de San Felipe Neri, où nous souhaitons aussi monter… Un petit coup sur les deux cloches : quel son ! Puis nous redescendons. L’entrée de San Felipe Neri est un peu compliquée. Finalement, deux collégiennes expliquent à Céline qu’il faut sonner à la porte du Collège pour rentrer dans l’ancien couvent… Bon essayons !

Nous avons un peu l’impression d’aller à l’école… L’ancien couvent est en fait rattaché au collège. Les heureux collégiens qui étudient ici, le font dans un cadre extraordinaire. Le cloitre est vaste, une fois encore d’un blanc virginal…les lieux calmes, où l’œil ne bute sur aucun obstacle est de toute évidence propice à la méditation… le sol en tommettes briques brille sous le soleil et renvoie une teinte chaude… Deux galeries se superposent. Celle de l’étage offre des larges bancs de bois…Nous montons sur les toits. Rien n’y est plat… mais la vue est encore plus dégagée qu’à la Merced. Sucre s’étend sous nos yeux… C’est un magnifique point de vue sur cette ville qui décidément, mérite bien son titre de ville blanche… Le soleil ne nous a pas quittés et rajoute au cachet de la ville en faisant briller façades et toits…

Nous décidons de reprendre le chemin de l’hôtel et nous offrir un peu de repos avant de ressortir manger…

En repassant par la place 25 de Mayo, nous constatons que les manifestants sont bien plus animés, bruit de pétards et feu de pneus font désormais partie de la scène, avec un large cordon de militaires en armes pour fermer la marche …L’attroupement est toujours concentré devant ce qui semble est la maison du gouverneur (la mairie ?)

les 16 ans de notre grand !
les 16 ans de notre grand !

Un jour spécial commence… Pour son anniversaire, Bastien a droit à un restaurant de l’Alliance française… Il se trouve proche de la place où nous constatons que les manifestants ont disparu… Nous déjeunons dans un jolie patio à la déco française, enfin surtout sa fresque représentant un village français…Par contre déception, les plats français ne sont servis que le soir… Qu’importe, nous allons nous régaler d’un bon repas… et l’odeur du pastis rappelle le pays !

Voici notre 7ème fête d’Anniversaire autour du monde… A nouveau, un bon moment… Et 16 ans en Bolivie, c’est quelque chose tout de même !

Comme nous partons ce soir en bus, nous nous gardons cette journée à ne rien faire… enfin façon de parler…Chacun est content de prendre un peu de temps pour se distraire tranquillement…un peu d’école pour Noémie, et ensuite un logement pour La Paz…

A 18h, nous nous mettons en marche pour rejoindre la station de bus. La standardiste de l’hôtel nous dit qu’à cette heure-ci, elle ne peut pas nous appeler de taxi, c’est comme ça ! Il faut aller en attraper un dans la rue ! Pas très cool, cette petite dame… On s’énerve car hier matin, sa collègue nus en avait appelé un sans problème… Bon… Nous savons les repérer facilement : de très vieilles voitures qui pétaradent avec un autocollant « Taxi » sur le pare brise…Il nous en faut un « break ». Allez hop celui-ci ! Un petit papi, hors d’âge avec sa casquette (un petit air de taxi Parisien ce Monsieur !) nous accueille tout sourire. Pas de souci pour le volume de valises…parfait ! Pas de souci pour nous prendre à 5…parfait ! Alors en avant !

Arrivés de nuit à la gare, il y a déjà beaucoup de monde. Le nombre d’agences est vraiment énorme.

En arrivant au guichet, nous n’allons pas tarder à sentir qu’il y a un souci. L’horaire est d’emblée passé à 20h au lieu de 19h30…mais après quelques minutes, le temps que Céline et Marion reviennent avec quelques croissants au fromage pour manger, les bribes d’échanges avec les différents touristes nous ramènent des mots « blocage »… « pas de bus » … « attendre 20h, la décision des grévistes »

Ce soir, notre Aventure Bolivienne subit un nouveau rebondissement... Notre bus de nuit ne partira pas car la ville est bloquée par les manifestants... la ville de Sucre... ce n'est tout de même pas rien ...!  Notre prochaine étape sera La Paz, la capitale... on ne sait plus à quoi s'attendre !

Bon, le chemin de l'Inca est un vrai chemin de croix...Mais l'aventure c’est l’aventure…

Nous nous résignons à échanger nos billets contre les mêmes pour le lendemain soir…et reprenons la route de l’hôtel avec nos paquetages… Nous maitrisons bien le taxi maintenant…Nous arrivons à reprendre deux chambres. Nous ne dormirons pas dehors ! Finalement, tout le monde prend plutôt ça bien…

Des voisins de chambre, anglais…, vont nous faire passer une très mauvaise nuit. Nous ne saurons jamais pourquoi l’hôtel les a laissé faire la fête dans l’hôtel, mais ce qui est sûr, c’est que le gardien de nuit était complètement dépassé par les événements. Nous aurons beau râler et aller demander un peu de silence…face à des gens saouls, il n’y a pas grand-chose à faire… Nous n’avons pas envie d’en arriver aux mains…la nuit sera donc mauvaise…

l'adorable petite fille de notre hébergeur
l'adorable petite fille de notre hébergeur

Pour notre jour supplémentaire à Sucre, nous allons commencer par étudier les moyens de quitter la ville… Pas de chemin détourné en 4x4 … La seule sortie sûre semble l’avion… Il n’y en a pas avant après demain, ce qui ferait encore un second jour supplémentaire à Sucre…Nous décidons d’attendre l’après midi pour savoir comment évoluent les barrages des grévistes…

Nous profitons de notre matinée de libre pour …faire travailler Noémie… et ensuite, faire un détour par la Coreos pour nous délester des cours de Bastien et de quelques guides. En tout presque 17 kg de cure d’amaigrissement pour nos bagages ! Bastien est ravi de ne plus avoir à porter le poids de ses cours…le voici donc vraiment en vacances !

De retour à l’hôtel l’après midi, notre hôte très gentil, nous confirme que les barrages sont bien maintenus. Marion tombe sur un article dans le journal qui parle de blocage sur la route entre Sucre et Potosi…c’est la route du bus ! L’attente de la levée des barrages est vraiment incertaine, et se retrouver bloquer quelques dizaines de kilomètres plus loin ne nous tente pas. Nous prenons donc la décision de quitter Sucre par la voie des airs cette fois-ci. Nous filons acheter notre billet chez BOA, la compagnie Bolivienne. Ce sera un Sucre/Cochabamba puis Cochabamba/ La Paz, le vol direct est déjà plein… Bastien nous accompagne dans ces démarches. Il est heureux de prendre l’avion ! En plus, une nouvelle compagnie… Il va même jusqu’à se faire offrir un calendrier de la compagnie BOA : il est mordu notre fils !

Le temps de sauter dans un taxi et nous filons à la gare de bus nous faire rembourser nos billets…Nous retrouvons une jeune fille anglaise vue la veille qui a pris la même décision que nous…Nous voici donc désormais fixés sur notre agenda, même si on croise les doigts pour que l’aéroport ne soit pas bloqué…

Nous avons donc une nouvelle journée à Sucre devant nous. C’est l’occasion de préparer notre passage par les Galapagos…et nous sollicitons notre hôtel de La Paz (le Résidencial Latina… merci à Myriam Thore pour l’adresse !) pour préparer quelques visites autour de La Paz.

Magique survol de la Cordillère des Andes !
Magique survol de la Cordillère des Andes !

14/06 : La Paz … incroyable capitale

Réveil matinal…encore un… nous avons décidé de suivre les conseils de la compagnie Boa et nous arrivons tôt à l’aéroport de Sucre. Le taxi commandé par l’hôtel est à l’heure, nous quittons le nid à 7h00. Notre chauffeur  nous explique qu’aujourd’hui a lieu dans la ville, une course très réputée en Bolivie. Nous ne lui disons pas que nous en savons quelque chose car nous avions une équipe de mécanos dans  l’hôtel qui a fait le bazar toute la nuit. Nous avons même dû aller les calmer quand ils ont décidé de jouer de la trompette à 23h !

Bref, notre chauffeur est très cool, mais l’état de sa voiture est à l’image de tous les taxis de Sucre. Pare-brise fissuré, rétroviseur cassé, moquette sur le tableau de bord et un ampli énorme qui prend la moitié de l’espace du coffre… Nous devons même mettre la moitié de nos sacs sur le toit de la voiture et croiser les doigts pour que la ficelle tienne…

Bref, nous voici à l’aéroport… Nous sommes dans les premiers mais particulièrement heureux qu’il n’y a ait pas eu de bloqueo !  Il est vrai que nous n’avons pas eu l’impression de sortir de la ville ; tellement les constructions s’étalent dans le paysage montagneux.

Nous n’avons plus qu’à patienter jusqu’au départ de notre avion.

Un premier vol pour Cochabamba, où nous voyons de loin le Crist Rédempteur Bolivien. La ville donne un visage sensiblement plus moderne, enfin surtout le hall de l’aéroport…

La Paz...une capitale à 4000 m d'altitude
La Paz...une capitale à 4000 m d'altitude

Le second vol nous emmène enfin à La Paz, capitale Bolivienne, une ville de 2.5 millions d’habitants. Ce vol nous fait découvrir la Cordillère des Andes par le dessus. C’est magnifique. Des pistes suivent les crêtes des montagnes. Parfois, des lacs de montagnes offrent leur surface au soleil dans un éclat extraordinaire. Nous avons l’impression de frôler les montagnes. Nous voudrions tendre la main et effleurer les cimes recouvertes de neiges éternelles à l’approche de La Paz. Ce sont les sommets de la cordillère Royale, la chaine qui part à l’Est et crée l’Altiplano. Puis, nous survolons un immense plateau recouvert d’habitations, c’est El Alto, le quartier haut de la ville de La Paz, à plus de 4000 m, mais aussi le plus pauvre. Au loin, nous entre-apercevons le lac Titicaca…Nous rejoignons l’hôtel en taxi.

La descente de El Alto vers le centre de la Paz (400 m plus bas) se fait par une autopista (autoroute) qui serpente pendant plusieurs kilomètres au bord du plateau face à La Paz : le choc d’une ville incroyable, un tapis de maisons sur les montagnes jusqu’à des altitudes élevées et au fond de la vallée, le Centro historique et les quartiers résidentiels plus riches.

Les rues du centre sont encombrées par des marchés aux multiples étalages en tout genre, ici, tout se vend et tout s’achète ; les abords du marché sont encombrés par des dizaines de minibus qui assurent le transport entre El Alto et le centre. Les mamitas boliviennes en tenue traditionnelle : multiples jupons, couverture en Alpaga et chapeau melon viennent toutes dans le centre aujourd’hui car, durant tout le week-end, c’est une fiesta géante avec plus de 80 groupes de folklore qui défilent du matin au soir…Autant dire qu’il y a de l’ambiance et que, le soir, les rues sont remplies de boliviens enivrés qui remontent vers El Alto.  

Notre taxi réussit à se faufiler dans les ruelles du centre et nous dépose devant notre hôtel : le Résidencial Latino. C’est une maison coloniale typique avec un patio couvert très agréable. Elle a un gros avantage, son calme malgré la proximité de la place Murillo. Nous déposons nos bagages et profitons tout de suite d’un café dans le patio sous le soleil de fin d’après midi. 

Pour notre 1ère soirée à La Paz, nous réservons une belle surprise à Bastien, histoire de fêter dignement son anniversaire (encore une fois). Nous avons réservé dans un restaurant suisse des quartiers résidentiels, repéré dans le guide. Nous salivons déjà à l’idée de manger une bonne fondue suisse avec des fromages importés de là-bas…Une fois arrivés sur place en taxi, Bastien est aux anges…depuis le temps qu’il rêve de remanger une bonne fondue, ce n’est que du bonheur pour lui, et pour nous !! Nous arrivons dans un restaurant à l’ambiance chaleureuse, un bon feu dans la cheminée et nous sommes accueillis par le patron en français…quel bonheur ! Nous passons une super soirée à nous régaler de fromage jusqu’à plus faim, le tout arrosé d’un bon vin bolivien. Noémie est ravie elle-aussi, elle adore la fondue ! Encore un super souvenir des 5 pendant cette belle traversée bolivienne.

Aujourd’hui nous avons décidé de partir visiter le site de Tiwanaku, le berceau de la civilisation Aymara, bien avant les Incas.

Nous avons pris un tour avec notre hôtel de La Paz. Nous remontons vers El Alto… toujours la même activité grouillante aux bords des rues. Des minibus locaux en nombre incalculable dans tous les sens, des marchés qui n’en finissent pas… puis nous quittons peu à peu l’agglomération de La Paz…

Nous traversons un vaste plateau où les cultures se partagent le territoire avec le désert de l’altiplano… les maisons sont éparses et semblent regroupées en petites fermes. Elles sont toutes construites en terre. Au loin, la cordillère marque la limite, avec ses hauts sommets enneigés. Les plus hauts sont à plus de 6000 m, quant à nous, nous sommes repassés au dessus des 4000 m.

Les ruines de Tiwanaku sont particulièrement anciennes. Nous sommes bien avant l’Inca. La civilisation Aymara semble partir de 1500av. JC à 1500 ap. JC.

Nous découvrons des ruines de temple. Ce sont les seules vestiges à peu près visibles. A son apogée, Tiwanaku était un important lieu de culte pour les Aymaras. Seule, une petite partie se visite aujourd’hui. Les ruines ont subi le temps … des pillages, lors des colonisations…beaucoup de pièces se retrouvent au muséum de Londres ! Mais beaucoup de constructions du village ont aussi été édifiées en puisant dans les ressources du site… L’église de Tiwanaku est ainsi construite avec des pierres prises sur les anciennes constructions. Même si le site est classé au patrimoine de l’Unesco, il reste un immense travail de restauration pour retrouver les temples d’origine.

Nous en découvrons trois sur trois hauteurs différentes. La grande pyramide n’est visible que sur certains cotés. La porte du soleil qui trônait à son sommet est visible en bas. Son fronton représente un calendrier Aymara. Ils avaient développé de grandes compétences astronomiques que leur reprendront plus tard les Incas. Le temple le plus vaste avec ses amplificateurs de voix creusés dans des pierres fermant le temple, marquent des compétences acoustiques développées dès cette époque. La porte qui ferme l’accès à ce temple est orientée au soleil levant et marque les solstices d’hiver et d’été. Aujourd’hui encore, ce lieu est un important lieu de manifestation à l’occasion de la fête du soleil le 24 Juin. Notre guide semble fier de nous dire que son président (Evo Morales, le premier président indien  de Bolivie) viendra lui-même célébrer ici cette fête dans les prochains jours.

Puis, il y a le temple semi-enterré et ses 167 têtes sculptées. Elles représenteraient les peuples vaincus par les Aymaras, mais aussi les animaux symboliques : le condor, le jaguar, le phénix et la tortue…

Visite en groupe oblige, nous suivons pour visiter un musée de la céramique…un petit musée présentant des objets découverts sur le site… puis un autre musée apparemment en fin de construction , qui protège une immense statue recouverte de multiples hiéroglyphes et qui semble ainsi attester de son importance rituelle.

Scène de la vie de tous les jours
Scène de la vie de tous les jours

Enfin, notre découverte de notre premier site Aymara se termine par une partie en ruines qui restera énigmatique puisque notre guide nous dit tout de go qu’elle n’a pas grand-chose à nous en dire… Nous pourrons néanmoins y observer des blocs de pierre extraits des fouilles et qui marquent un grand savoir dans la découpe des pierres, avec une surprenante précision. Certaines semblent être destinées à s’emboiter l’une dans l’autre, tout en laissant dans le mur un orifice de passage de l’eau…Un peu comme si un tuyau était creusé dans la roche… D’autres présentent des traces laissées par la fixation de plaques d’ornement. Des plaques d’or, disparues lors de la colonisation… fondues pour être renvoyées en Europe…

Notre journée culturelle s’achèvera autour d’un repas Bolivien sympa… et retour à La Paz !

En déambulant dans le vieux quartier de La Paz, nous tombons sur des cartes postales … un exploit car depuis notre arrivée en Bolivie, nous avons des timbres mais ne trouvons jamais de vendeur de cartes postales !

En retournant vers notre quartier, nous passons par l’église San Francisco et son grand parvis animé. Nous y recroisons un couple Suisse, Terry et Annie, que nous avions vu dans le bus en allant à San Pedro de Atacama. Le monde est petit, non ? Nous restons un bon moment à échanger nos aventures Boliviennes… Il semble probable que nos routes se recroisent au Pérou…

Nous reprenons notre route (pentue !) vers l’hôtel.

Demain, nous quittons La Paz pour une étape mythique de notre Aventure : Le Lac Titicaca !

Arrivée au lac Titicaca
Arrivée au lac Titicaca

16/06 : Nuit sur l’île du Soleil sur le lac Titicaca

Notre voyage commence dans un bus pas vraiment confortable qui part en direction de Copacabana, celui de la compagnie Tur Bus.

Nous faisons beaucoup de ramassage et terminons à la gare de bus de La Paz. Le bus partira au complet.

Nous sommes accompagnés d’un guide. Cela fait partie du package que nous avons pris. Le début est un peu bousculé. Une bonne partie des fauteuils sont soit bloqués en position couchette, soit se basculent tous seuls quand le bus accélère… Pour plus de deux heures de trajet, c’est moins drôle… Nous arrivons quand même à nous trouver des places. Et une fois que nous prenons la route, nous pouvons en profiter pour faire connaissance avec notre guide Martin. Il est souriant et fait tout ce qu’il peut pour arranger les problèmes. Nous allons progressivement découvrir une personnalité très attachante. En authentique Aymara, originaire de l’île du Soleil, il est très tranquille, posé et souriant, même si parfois nous trouvons sur les visages des Boliviens une expression de tristesse… Nous comprenons que nous sommes finalement dans un tour privé. Le bus est celui qui fait la liaison La Paz à Copacabana.

Pendant le voyage, les enfants font la connaissance avec de jeunes tourdumondistes pour 6 mois, les « sixmontharoundtheworld ». Ils sont Suisses (encore !) et très sympas (encore !). Les jeunes ont bien accroché, ils ont gardé le contact par Facebook pour se suivre…. Cela a donné l’occasion de se remémorer nos bons souvenirs de cette extraordinaire Aventure depuis 10 mois… !

Notre première approche du lac se fera par le lac mineur. Nous devons descendre du bus pour une courte traversée dans un petit bateau à moteur, pendant que notre bus monte sur un bac…enfin, cela ressemble à un petit radeau… Pourtant le bus arrivera lui aussi à bon port !

Le lac est magnifique. Avec les petites maisons blanches et le bleu d’encre du lac, le paysage prend des tons méditerranéens… pourtant, nous sommes à plus de 3000m …au dessus du niveau de la mer !

Arrivés à Copacabana, Martin nous propose de laisser nos sacs dans les bureaux de l’agence. Bonne idée : voyagé léger est bien plus agréable ! Puis, il nous conduit dans un petit restaurant sympa où nous allons bien manger…Bonne viande pour certains et bonne truite du lac pour d’autres ! Excellent repas !

Vue sublime depuis l'île du Soleil
Vue sublime depuis l'île du Soleil

Pour rejoindre l’île du Soleil, nous embarquons avec quelques locaux sur un petit bateau qui fait la navette. Nous sommes accompagnés d’un chargement de boissons sucrées et gazeuses comme les Boliviens les aiment !

Il faut remonter une presqu’ile au-delà de Copacabana avant de traverser le lac pour rejoindre l’île. Nous avons près de 2h de bateau, car il ne va pas vite du tout… comme tous les autres d’ailleurs. Le paysage est agréable, il n’y a pas de vague…nous nous laissons doucement porter.

Nous accostons sur l’île par les ruines de Pilkokaina à l’Est. Martin a fait le choix de ne pas nous emmener directement au village où une montée longue et raide nous attendait… l’escalier de l’Inca et ses 250 marches.. Nous comprendrons vite que l’idée est très bonne et même très généreuse !

Nous partons donc pour une balade de 1 h (3km) pour rejoindre le village et notre hôtel…

Dés le début il faut monter … et ça grimpe ferme ! Il n’y a que des roches marrons et des plantes éparses…Il fait chaud… A cette altitude, les efforts sont vraiment pénibles… mais nous y parvenons tous les 5 ! Heureux tout de même de ne pas avoir nos sacs avec nous !

Nous commençons par un arrêt dans un monument pré-inca. Une porte des sept portes d’entrée sur l’île où les Aymaras se purifiaient avant d’entrer sur l’île. Dans la légende Aymara, l’‘île du soleil serait l’île de la création. Celle où Dieu serait arrivé. Ce monument est antérieur aux Incas et même à la création du Lac. A cette époque, le cheminement se serait fait à pieds. Nous avons croisé un bateau d’archéologues qui justement plongent dans le lac entre l’ile et la terre à la recherche de vestiges… intéressant…Nous ne pouvons nous empêcher de penser à Henri Garcia et à sa passion…

Martin nous apprend à distinguer dans le bâtiment la différence entre la partie de construction Aymara et celle Inca. Et comme toujours dans ces temples, la position du solstice est importante. Une fenêtre sert de mesure de la position du lever du soleil derrière la chaine de montagne.

La vue est grandiose. La cordillère Royale couverte de neige, avec ses sommets culminants au dessus des 6000m, barre l’horizon derrière le lac.

Cet extraordinaire vue ne vas plus nous quitter de tout notre passage sur cette île …

Nous poursuivons notre grimpette dans les terrasses de l’île en nous délectant de la vue magique…Puis le chemin se fait plus plat…Il nous faut désormais rejoindre le village de Yumani …

L’hôtel est un bâtiment très simple. Nous y avons nos chambres qui nous attendent avec pour chacune d’elle, une vue grandiose sur le Lac. Devant la maison, un petit jardin joliment fleuri nous offre un repos magique…un verre de maté de coca à la main…

Martin nous propose de nous faire monter sur un point haut de l’île pour assister au coucher de soleil. La fatigue est vite oubliée. Nous ne pouvons pas décliner une telle proposition.

Il nous faudra remonter encore plus haut par derrière l’hôtel pour rejoindre un vaste espace dominant l’île. La vue est offerte des deux cotés. La Bolivie et la cordillère et de l’autre le Pérou  avec qui se partage le Lac.

Quelle vue magnifique ! A l’Ouest, le soleil couchant explose de couleurs, puis ce sont les montagnes des Andes qui reprennent ces couleurs jetées dans le ciel par le soleil disparu derrière l’horizon… Entre nous et la cordillère, l’ile de la Lune s’est, elle aussi, teintée de rouge.

Nous avons la fatigue, le froid car le vent s’est levé… mais quel spectacle !

Nous allons rentrer à l’auberge pour manger puis nous coucher de bonne heure, avec le sentiment de vivre un instant magique sur cette île…

Un petit déjeuner mémorable !!
Un petit déjeuner mémorable !!

Magnifique lever de soleil depuis le balcon de l’auberge… ! Mais il fait vraiment froid !! Il est 6h30…

Le soleil monte doucement derrière la cordillère Royale…Un spectacle d’une nature vraiment exceptionnelle. C’est presque 1 heure de spectacle. Lorsque le soleil est sorti des sommets des Andes, la montagne derrière nous s’est teintée d’orange. Désormais, le soleil réchauffe…le corps et l’esprit ! Le reste de la tribu dort encore…il reste une heure de sommeil…

Nous prenons notre petit déjeuner dans la salle qui domine le Lac par une large baie vitrée… Voici un de ses innombrables moments de notre aventure où il est bon de prendre son temps.

Vers 10h, Martin nous emmène à la rencontre du village.

Nous nous rendons dans une famille Aymara, celle de la sœur de Martin. En traversant le village, nous croisons un homme qui, depuis son pas de porte, crie dans tous les sens : c’est le crieur de nouvelles, il annonce une réunion importante du village pour ce midi… Mieux que le téléphone !

La maison où nous sommes reçus donne sur une petite cour en herbe, avec des constructions diverses tout autour. L’une d’elle fume, c’est la cuisine. Une dame plus âgée est déjà derrière des marmites. Dans un coin sombre, une dizaine de petits hamsters s’agite dans tous les sens. C’est l’élevage…ici on aime beaucoup le cuyi ! Les enfants font la grimace…Bon, après tout chez nous, nous faisons de même avec les lapins, non ?

Nous nous installons sur des peaux de lama, sur la terrasse, face au soleil et savourons cette bonne chaleur du haut de nos 3800m…

Notre guide nous présente toutes sortes de graines de quinoa : rouge et blanc, des sortes de blé et de légumes : kaya (des tubercules), Habas (des fèves) et des arbeja (ressemblant à des pois chiches).

 Pour être conservées, les pommes de terre et autres tubercules sont séchés.

Puis la jeune femme qui nous reçoit nous présente les habits traditionnels Aymaras. Nous partons pour une séance d’essayage dans la bonne humeur … !

Jupes bouffantes pour les dames, cape sur les épaules … et le bonnet Andin avec ses ficelles qui pendent, large poncho rouge et noir, sans oublier la sacoche remplie de feuille de coca ! Porter ces costumes ne peut se faire qu’avec l’autorisation du village. Et de fait, nous ne verrons jamais des ponchos de cette couleur et avec ce simple motif de ligne noir, dans les étals des marchés… Nous nous amusons de notre mutation en Aymara qui fait largement sourire notre hôtesse !

nourriture typique bolivienne
nourriture typique bolivienne

Nous repartons pour notre hôtel par un autre chemin d’où les vues sur le Lac Titicaca sont magnifiques …

Martin est un guide vraiment sympa, qui nous ouvre beaucoup de portes pour comprendre cette île mythique. Il nous montre et nous apprend aussi beaucoup sur les arbres et fleurs de l’île.

La koa, un petit buisson odorant, le Quiswasa (ou qholli en aymara) un arbre endémique qui fait de belles fleurs jaunes, orange toute l’année, le kantuta, un grand buisson aux fleurs, rouges, jaunes ou vertes, le kenua, un arbre typique aux fleurs rouges…

Nous croisons des porteurs d’eau qui vont à une des trois sources du village. L’eau est une denrée précieuse sur l’île. Pas d’eau courante, qui coule par enchantement dans les tuyaux. Chaque maison à un réservoir qu’il faut remplir avec de l’eau de source…

Nous retrouvons notre hôtel où Justina, notre hôtesse de l’auberge, s’affère à la cuisine…

En attendant de déguster le repas et de gouter aux habas, nous nous offrons un repos dans le jardin couvert de fleurs, face au Lac et la cordillère… Un cadre magique pour se reposer…

Après une séance photo avec Justina et un échange de mail… nous prenons le chemin de l’Inca…une descente raide et longue…Nous sommes bien mieux dans notre sens que dans celui des gens que nous croisons !

Nous rejoignons l’embarcadère de Yumani où, vers 15h, nous prenons une navette qui nous ramène à Copacabana, où Martin prendra le temps de nous faire visiter la cathédrale qui abrite la Vierge de Copacabana, réputée dans toute la Bolivie. La Vierge serait apparue à un Inca, qui par la suite, en a fait une sculpture qui fait désormais l’objet d’un véritable culte… 

Ca plane pour moi !
Ca plane pour moi !
Passage de la frontière de nuit
Passage de la frontière de nuit

Bolivie et Bloqueo  resteront synonymes…

Notre départ en bus vers le Pérou est ponctué par cette dernière nouvelle en arrivant à 18h au bus : bloqueo ! Non ! c’est une blague ? !

Heureusement, l’agence nous assure que nous arriverons à sortir en prenant un autre bus pour rejoindre celui qui est prévu pour notre trajet jusque Puno… Bon, il faut donc faire confiance…

Effectivement à 18h30, nous partons dans un bus en direction de la frontière à quelques kilomètres d’ici. Une surprise nous attend à l’arrivée au blocage des manifestants à la sortie de Copacabana… La route est barrée de tas de gravats poussés par une pelleteuse garée sur le coté. Un immense feu éclaire et réchauffe la poignée de contestataires…

Nous sommes invités à descendre, récupérer nos bagages… et partir dans la nuit rejoindre notre bus de l’autre coté du barrage !

Inutile d’attendre de l’aide de qui que ce soit. La soute est ouverte et chacun doit se débrouiller pour aller à la recherche de ses affaires… Ah la Bolivie !

Nous voici jetés sur la route pour une marche imprévue… Noémie prend la route gentiment. Pour les grands, c’est plus dur car les sacs sont lourds… Nous laissons les plus pressés répondre aux « vamos », « vamos » de la femme de l’agence…qui voyage les mains dans les poches … et prenons la tête de la queue de la file qui va s’étendre de plus en plus.

Le passage du barrage est surréaliste. Les quelques manifestants sont dans un coin et ne semblent pas s’intéresser à nous. Nous slalomons entre les véhicules et les tas de terres…puis nous nous enfonçons dans la nuit noire… Nous avons vaguement compris qu’il était question de 2km … Non, ce ne doit pas être ça !... Et pourtant…Nous quittons la Bolivie comme des voleurs… cachés dans le noir de la nuit… comme nous y sommes rentrés en sortant de Uyuni…Quel pays !

La marche sera longue et difficile. Le bus nous attend bien, mais très loin des manifestants. Il doit échapper parait-il, à l’agressivité des manifestants qui n’apprécient pas ce genre de manœuvre…

Nous arrivons en ordre séparé dans le noir complet… fatigués et agacés par les coutumes Boliviennes…

Le bus peut enfin nous amener à la frontière avant sa fermeture à 19h…Il était temps ! et heureusement qu’il y a un décalage horaire d’une heure …

Adios Bolivia…Bienvenido Peru ! 

Les bloqueos de Bolivie ne nous manqueront pas.

Nous avons le temps de nous reposer dans le bus très confortable. Nous avons beaucoup de place.

Nous arriverons avec une heure de retard sur l’horaire…Ce n’est pas grave, ce sont les aléas des voyages ! En arrivant à la gare de Puno peu avant 22h, nous prenons un taxi pour rejoindre notre hôtel et au dodo… Enfin, après être allés acheter des bouteilles d’eau…histoire de découvrir un peu notre quartier…

Welcome in Peru !!
Welcome in Peru !!